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vendredi 2 août 2019

Crawl d'Alexandre Aja (2019) - ★★★★★★☆☆☆☆



J'attendais avec une grande impatience le dernier long-métrage du cinéaste français Alexandre Aja qui depuis quelques années tourne sur le territoire américain, signant après son très sympathique, très brutal et hexagonal Haute Tension, quelques sympathiques films d'horreur, du remake du classique de Wes Craven La Colline a des Yeux en 2006, en passant par Mirrors en 2008 et Piranha 3-D en 2010. Après avoir signé Horns en 2013 et La Neuvième Vie de Louis Drax trois ans plus tard, il revenait en 2019 avec son tout dernier projet. Un film d'horreur, pour ne pas changer, et mettant en scène la jeune Haley Keller (l'actrice Kaya Scodelario) aux prises avec des alligators. Alors que la présence de la jeune femme dans le futur long-métrage d'Alexandre Aja est annoncée dès mai 2018, le tournage débute trois mois plus tard et durera un peu plus d'un mois plus tard. Crawl est à ce jour le dernier exemple d'agression animale. Un alligator couramment utilisé dans ce genre de production puisque l'on peut notamment citer Eaten Alive de Tobe Hooper tourné en 1976, L'Incroyable Alligator réalisé par Lewis ''Cujo'' Teague en 1980, Lake Placid de Steve Miner datant de 1999 ou encore le brillant (et sans doute meilleur de sa catégorie) Rogue du cinéaste australien Greg McLean sorti en 2007.

Difficile de juger positivement et encore moins négativement le dernier long-métrage d'Alexandre Aja. Déjà, parce que le bonhomme est d'un tel capital sympathie que l'on n'a pas forcément envie de s'en prendre à son dernier film, mais aussi parce que dans le genre, Crawl n'est ni le meilleur, ni le pire... loin de là. Pourtant, ce grand amateur du cinéma de genre préférant le réalisme d'un Tobe Hooper aux teintes criardes et au jeu pas toujours convaincant des interprètes chez Dario Argento, n'ose pas vraiment passer le cap du simple huis clos dénué de scénario. Les puristes vous diront qu'un bon film d'horreur n'a pas nécessairement besoin d'une grande écriture, c'est vrai. Mais encore faut-il que son auteur puisse pallier l'absence de scénario par de véritables enjeux et surtout, crédibles et innovants. Ce qui manque malheureusement au dernier long-métrage d'Alexandre Aja.

Pourtant, tout commence sous les meilleurs augures. Dès le début, ou du moins, après quelques minutes nous ayant sommairement présenté l’héroïne de cette histoire (une excellente nageuse, ce qui tombe assez bien comme le découvriront les spectateurs), le cinéaste la plonge dans la tourmente d'une tempête, comme celles qui défraient régulièrement la chronique américaine. Les États-Unis et leurs ouragans dévastateurs. C'est dans ce contexte particulièrement bruyant, humide, venteux et visuellement crédible qu'Alexandre Aja choisi de jeter son héroïne, partie à la recherche d'un père qui ne donne plus de nouvelles depuis tout récemment (Haley part à sa recherche sur la demande de sa sœur Beth). Tout Crawl tient dans les quinze ou vingt minutes qui suivent. Après, il ne s'agira que de redites et de scènes attendues et donc, pratiquement dénuées de frissons.

Une très grande partie de l'intrigue se déroulant sous les combles de l'ancienne maison familiale (les parents de l'héroïne sont divorcés et sa mère a depuis refait sa vie avec un autre homme), Alexandre Aja nous offre une grosse poignée de minutes durant lesquelles le spectateur découvrira la cave en compagnie de Haley. Un lieu terriblement exigu et anxiogène dans lequel est tapi un alligator. Mais cela, l'héroïne ne le sait pas encore. L'intérêt de ce premier quart-d'heure se situe donc dans la découverte du cadre qui servira de pièce principale au reste de l'intrigue en dehors de quelques incartades en extérieur. Un premier quart (le film dure un peu moins de quatre-vingt dix minutes) encourageant, qui pénètre relativement bien l'esprit du spectateur mais qui laisse ensuite la place à un récit beaucoup trop linéaire. Le problème avec ce genre de sujet, c'est que tout semble avoir déjà été dit auparavant. Si Alexandre Aja parvient à créer un véritable climat d'angoisse dans un contexte fragile (le passage de l'ouragan laisse envisager le pire), son film ne tient malheureusement pas la longueur et les plus avertis finiront très certainement par s'ennuyer la première demi-heure passée. Reste que Crawl demeure l'un des meilleurs exemples du genre. Un compliment en demi-teinte si l'on tient compte du fait que la majeure partie des films consacrés à des attaques d'alligators, voire de crocodiles, sont de pur nanars... Dommage...

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