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vendredi 3 mars 2017

The Immoral Mr. Teas de Russ Meyer (1959) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Après avoir tourné The French Peep Show en 1950, le cinéaste mammaire Russ Meyer n'est retourné à la réalisation que neuf ans plus tard avec The Immoral Mr. Teas. On peut véritablement établir les débuts de sa carrière avec ce dernier donc, puisqu'ensuite il ne cessera plus de tourner avec une déconcertante régularité jusqu'en 1979, date de sortie du dernier volet des Vixens (Ultra Vixens). Avec cette première incartade dans l'univers assez particulier d'un cinéaste qui s'est fait un devoir de dévoiler au monde entier les poitrines plus qu'avantageuses de jolies poupées enrôlées pour l'occasion dans des rôles souvent insipides, Russ Meyer ne s'est pas foulé. Film quasiment muet (mais en couleur) dont la seule intervention vocale et celle d'un narrateur (donc hors champ), le reste du casting demeurant désespérément silencieux. On peut d'ailleurs se demander dans quelle mesure ce choix bénéficie au film à part d'éventuelles économies en terme de budget puisque on voit bien les acteurs s'exprimer, mais cela dans un silence de tombe qui n'est réveillé que par une bande-musicale uniquement constituée que deux trois ou quatre airs tournant en boucle durant les soixante-sept minutes que dure The Immoral Mr. Teas.

Épuisante, donc. Quant au récit, il va falloir se contenter du strict minimum en terme de scénario puisque Russ Meyer n'a choisi que de nous montrer le quotidien d'un livreur de prothèses dentaire durant une bonne grosse partie de son œuvre. Son héros, c'est le Monsieur Teas du titre. Un type pas très engageant et totalement obnubilé par la plastique aventageuse des femmes qu'il est mené à côtoyé au quotidien. Assistante dentaire, secrétaire, serveuse, elles ont toutes un point commun : une énorme poitrine. Il déambule à la manière d'un Jacques Tati du nichon.
Car Monsieur Teas ne fait pas que livrer aux dentistes des prothèses dentaires mais rêve beaucoup de ces jeunes femmes que sa timidité et son physique peu avantageux empêche d'aborder. Un jour qu'il a mal aux dents, Monsieur Teas s'installe sur le fauteuil du dentiste, lequel lui injecte un anesthésiant qui va avoir un effet inattendu et surtout, prolongé. En effet, notre héros va, par vagues, avoir des visions. Ces femmes qu'il a loisir d'imaginer à demi-nue vont cette fois-ci réellement sez présenter devant lui, entièrement déshabillées. De quoi contenter un Monsieur Teas conquis par tant de chair fraîche à disposition de ses yeux de voyeur.

Voici donc à quoi ressemble The Immoral Mr. Teas. Une œuvre dont l'érotisme soft ne contentera sans doute que les fétichistes des seins, et encore. Le premier véritable long-métrage de Russ Meyer est d'un ennui total. Pas d'histoire, pas de dialogues, seulement le discours inepte d'une voix-off qui nous explique par exemple que le soleil a un effet bénéfique sur le corps humain tandis que trois jeunes femmes s'exhibent devant l'objectif de Russ Meyer. Ou encore que les États-Unis exportent davantage de tonnages par an que n'importe quel autre pays. Bref, ON-S'EN-FOU !!!
The Immoral Mr. Teas, c'est du Z pur et dur. Mais ne l'oublions pas. Il s'agit tout de même du premier témoignage visuel d'un genre (le film mammaire) qui n'appartient qu'à Russ Meyer, sacré roi du trash avant que d'autres ne viennent empiéter avec davantage de mérite sur son propre terrain de la provocation (John Waters pour ne citer que l'un des plus illustres d'entre eux)...

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