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jeudi 7 décembre 2023

Seul dans la nuit de Christian Stengel (1945) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avant d'interpréter les dialogues de Michel Audiard ou d'apparaître dans quelques-uns des longs-métrages réalisés par son propre fils, l'immense Bernard Blier débuta sa carrière au cinéma des décennies plus tôt, en 1937. A l'époque, l'une des futures grandes figures du septième art en France n'est alors âgé que de vingt et un ans et n'a pas encore le physique rondelet qu'on lui connaîtra plus tard. Il enchaîne des rôles de figurants et cette seule année 1937, il tourne dans pas moins de six longs-métrages mais ne sera crédité que dans Trois...six...neuf de Raymond Rouleau etDouble crime sur la ligne Maginot de Félix Gandéra. L'année suivante, il apparaît dans le classique de Marcel Carné Hôtel du Nord dans un rôle secondaire. Les deux hommes se retrouveront d'ailleurs sur le tournage de Le jour se lève en 1939 et dans lequel il incarne le personnage de Gaston, l'ami du héros François interprété alors par Jean Gabin avec lequel il deviendra ami. Jusqu'à ce que l'année 1945 se profile, Bernard Blier aura interprété trente-trois personnages dans autant de films et aura notamment tourné aux côtés de Marc Allégret, Christian-Jacques ou Claude Autant-Lara. 1945, donc. Alors qu'en septembre de la même année prend fin la seconde guerre mondiale opposant les alliés à l'Axe sort sur les écrans français Seul dans la nuit de Christian Stengel, lequel est alors assisté par le monteur et réalisateur Charles Bretoneiche. Quatorze ans après M le maudit de l'allemand Fritz Lang et vingt avant Le Vampire de Düsseldorf de Robert Hossein, le scénario de Yves et Jacqueline Boisyvon adapté à l'écran par le réalisateur lui-même ainsi que par le dialoguiste Marc-Gilbert Sauvajon prend pour cible la traque d'un tueur en série (terme qui alors devra attendre l'année 1961 pour apparaître pour la toute première fois dans un dictionnaire) par un inspecteur de police qu'interprète donc Bernard Blier. Chargé par son supérieur, le commissaire Planquine (l'acteur Marcel André) de mener les investigations, l'inspecteur Robert Pascal est surtout très proche de la fille de celui-ci (la délicieuse Sophie Desmarets dans le rôle de Thérèse). Si dans M le maudit, l'acteur Peter Lorre incarnait un Hans Beckert sifflant une chanson avant de commettre ses meurtres (le film reposait d'ailleurs sur le cas authentique de Peter Kürten que la presse surnomma entre la fin des années vingt et le début de la décennie suivante Le Vampire de Düsseldorf), l'assassin de Seul dans la nuit chante quant à lui une chanson très à la mode à l'époque où se situe l'intrigue.


Chanson très populaire auprès des femmes et qui donne justement son nom au film de Christian Stengel. Bernard Blier interprète un policier déterminé et à l'occasion, charmeur. L'homme plaît aux femmes mais ne se laisse pas trop déborder par l'émotion. Surtout que le tueur qui sévit multiplie les victimes. Seul témoin de l'un des meurtres : un certain Tolu (l'acteur Louis Salou). Un vieil homme ne cessant de parier sur sa barbe que le tueur est Jacques Sartory (Jacques Pills), l'interprète de Seul dans la nuit, chanson qui passe régulièrement sur les ondes et qui rend ''folle'' la gente féminine. Robert Pascal enquête auprès de ce dernier et interroge son entourage direct : et parmi ceux qui gravitent autour de l'artiste, son secrétaire Alain Dalbrey (Jean Davy), le pianiste et compositeur de ses chansons Stéphane Marcheau (Jean Wall) ou bien son amie Liliale Roy (l'actrice Ginette Baudin). L'une des victimes survit à ses blessures mais est retrouvée plus tard décédée dans sa chambre d’hôpital, le tueur ayant fini ce qu'il avait commencé. Seul dans la nuit est une très bonne surprise en matière de film policier dont l'intrigue repose sur des thématiques impossibles à évoquer ici sans dévoiler le nom réel de l'assassin. Le film fait intervenir un imitateur et la diffusion de la chanson à la radio perverti parfois l'enquête. Il demeure dans Seul dans la nuit, quelques soubresauts de l'une des œuvres littéraires fantastiques françaises parmi les plus célèbres. Il y a en effet du Gaston Leroux période Le fantôme de l'Opéra dans ce long-métrage pourtant dénué de toute fantaisie autre que le jeu de séduction des deux principaux interprètes. Bernard Blier se présente comme un flic déterminé, certes, mais un peu gauche au contact des femmes. Le film multiplie étonnamment les interludes musicaux. Des chansons toutes notamment composées par Francis Lopez et Louiguy. Sophie Desmarets incarne une Thérèse fort séduisante et déterminée, elle aussi, mais au sujet de la ''relation'' qu'elle entretient avec l'inspecteur (auquel elle ''reprochera'' sur le ton de l'humour et malgré sa profession de policier, d'avoir volé chez la jeune femme toutes les photographies la représentant). Comme sera également déterminé ce vieux bouc de monsieur Tolu, lequel insistera pour suivre de près l'enquête menée par l'inspecteur. Au final, la résolution de l'énigme s'avérera moins surprenante que prévu. Mais le film n'en est pas moins très agréable à suivre et le plaisir de découvrir Bernard Blier dans l'un de ses plus anciens rôles principaux est un atout majeur...

 

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