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mercredi 1 juin 2022

Rollerball de Norman Jewison (1975) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Le sport sur grand écran est une pratique courante. Qu'elle relate d'ailleurs des faits authentiques ou tout à fait imaginaires. Si le concept a vu un regain d'intérêt ces dernières années avec la série de longs-métrages Hunger Games ou la série phénomène sud-coréenne Squid Game, l'angle pris par certains réalisateurs et scénaristes optant pour une approche anticipative du genre a donné lieu à quelques œuvres cultes dont les origines remontent au moins aux années soixante-dix. C'est à cette époque qu'ont donc commencé à fleurir quelques... fleurons du genre. Tels La Course à la mort de l'an 2000 de Paul Bartel dans lequel la "Transcontinental Road Race", une course automobile, n'imposait aucune règle spécifique en dehors de celle consistant à écraser le plus de passants possible afin d'engranger un maximum de points. La même année verra la sortie sur les grands écrans du classique de Norman Jewison Rollerball. Film dans lequel des équipes à pied et à moto s'opposèrent sur une piste circulaire dans le but de marquer des points en enfichant une boule de métal dans un panier appelé ''En-but''. Avec tout ce que le concept engendre de violence puisqu'en la matière, les limites y furent réduites au delà du raisonnable. La décennie suivante, en 1983, le réalisateur français Yves Boisset s'essaya lui aussi à l'exercice du sport futuriste avec le brillant Le prix du danger dans lequel son héros incarné par Gérard Lanvin accepta d'être la proie d'un jeu dans lequel cinq traqueurs allaient se lancer à sa poursuite afin de le tuer. En 1987 sortait sur les écrans de cinéma Running Man, adaptation d'un roman écrit par Richard Bachman (pseudonyme du romancier Stephen King) mais dont la ressemblance avec l’œuvre d'Yves Boisset s'avèra (et s'avère toujours) relativement troublante puisque dans le cas présent, il s'agissait pour le héros incarné par Arnold Schwarzenegger d'échapper lui aussi lors d'un jeu télévisé, à des hommes lancés à ses trousses. Quatre longs-métrages pour quatre sports qui, dans certains cas, ne sont fort heureusement pas encore d'actualité, mais qui décrivent un futur dystopique...


Mais revenons justement sur Rollerball. Film qui marqua forcément et durablement l'esprit de celles et ceux qui le découvrirent à l'époque de sa sortie en salle ou plus tard à la télévision ou en location. Une œuvre coup de poing dont la violence n'était alors pas si fréquente. Du moins, le public ne s'attendait-il sans doute pas à une telle débauche d'agressivité de la part de sportifs. Surtout que le film de Norman Jewison décrit à l'origine un monde utopique. Où les besoins en nourriture ne se font plus ressentir. Où chacun vit de manière convenable et où les guerres ne font plus partie que d'un lointain passé. Les états sont désormais réunis sous forme de multinationales qui dirigent absolument tout. Jusqu'à même régir la vie de chacun. Mais là où l'utopie se mue subitement en dystopie est en partie dans la description même de ce sport permettant au fond de contrôler l'esprit des gens en leur offrant ce dont la nature humaine ne parviendra jamais à les libérer : cette soif de violence que l'absence de conflits internes ou externes a éradiqué ! Culte mais néanmoins victime de son âge, Rollerball soutient difficilement le poids des années et plus de quarante-cinq ans après sa création, le film de Norman Jewison a malheureusement très mal vieilli. Concernant le rythme, il est en revanche difficile de reprocher au réalisateur son approche apathique qui plus découlant de choix malheureux, est une manière de définir par le contenu, ce qu'est devenue l'existence de tout être vivant sous le joug des multinationales. De mémoire de quarantenaires/cinquantenaires/soixantenaires, l'on se souvient d'ailleurs davantage des scènes situées dans l'arène et moins de tout ce qui les enrobe...


Preuve que d'une certaine manière, et sans doute non sans une certaine ironie, Norman Jewison est parvenu à lobotomiser les spectateurs de Rollerball qui au fond, auront sans doute été surtout marqués par la grande violence de certaines séquences sportives. Le film place le spectateur (celui du film, donc) sur un même plan d'égalité que le public assis dans l'arène et celui qui de chez lui assiste au spectacle. Cette soif de violence, le spectateur du film ne la recherche-t-il d'ailleurs pas en priorité ? Malgré sa thématique passionnante, la présence à l'image de James Caan dans la peau de Jonathan E., de John Houseman dans celle du président de la corporation Énergie Bartholomew ou encore de Norman Jewison à la réalisation, le film, qui fut financé à hauteur de cinq ou six millions, rapporta sur le seul territoire nord-américain la somme de six millions seulement. En 2002, le réalisateur John McTiernan, auteur en outre des formidables Predator en 1987, Piège de cristal l'année suivante ou d'Une journée en enfer en 1995 réalisera un piètre remake de Rollerball pour la ''modique'' somme de soixante-dix millions de dollars. Soit plus de dix fois le budget dont bénéficia l'original. Comme quoi, l'argent ne fait pas tout...

 

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