Berg
et Bela s'aiment. La jeune femme veut cesser ses activités de
cascadeuse pour devenir la mère de l'enfant qu'elle portera. Berg
est d'accord. Alors que celui-ci s'apprête à exécuter la cascade
qui l'a rendu célèbre en compagnie de Bela, sa fiancée reçoit la
visite de son frère Léandro qu'elle n'a pas revu depuis des années.
Fou amoureux de sa propre sœur, l'homme, un brin déséquilibré, la
menace de tuer Berg si elle décide de rester avec lui.
Persuadée
par Léandro, Bela, lors de la cascade effectuée par Berg, avoue à
ce dernier qu'elle a l'intention de le quitter. Ne sachant pas que
c'est pour le protéger de son frère, Berg devient fou et, lors du
saut qu'ils doivent effectuer à bord d'une voiture, jette celle-ci
contre une série de véhicules mis côte à côte derrière une
rampe de lancement. La voiture s'écrase et s'enflamme avec à son
bord Bela tandis que Berg, éjecté, assiste à la mort tragique de
celle qu'il aime.
Quelques
années plus tard, et alors qu'il ne s'est toujours pas remis de la
disparition de Bela, Berg a abandonné les cascades et travaille pour
une entreprise de surveillance et de protection, La
Veillance.
Aux côtés d'une dizaines d'hommes armés, il parcourt les routes de
la capitale en pleine nuit. Il sympathise avec Mimi, une jeune
serveuse tandis que son binôme, Nino, jeune homosexuel, récolte les
quolibets de ses collègues de travail.
A
La
Veillance,
il y a un nouveau. Il se prénomme Léandro et sa présence n'est pas
le fruit du hasard. Il n'a qu'une idée en tête, venger la mort de
Bela dont il octroie la responsabilité à Berg...
Datant
de 1984, Les
Fauves
de Jean-Louis Daniel est le premier rôle véritablement "sérieux"
de Daniel Auteuil, surtout habitué aux personnages d'adolescents
immatures (Les
Sous-Doués
et sa suite de Claude Zidi) ou de pseudos-psychopathes dans des
comédies pas franchement fameuses (T'Empêches
Tout Le Monde De Dormir
de Gérard Lauzier). Si c'est Claude Berri qui lui offrit son
véritable premier grand rôle au cinéma dans Jean
De Florette,
on sent déjà percer ici un vrai talent pour la tragédie et le film
noir.
Aussi
désespérant que désespéré, Les
Fauves nous
plonge dans un climat oppressant et pessimiste duquel rien ne bon ne
semble pouvoir surnager. Et la raison d'un tel sentiment provient
certainement d'une galerie de gueules
patibulaires
sincèrement inquiétante menée par le chien fou Farid Chopel que
suit de près une bande de dangereux psychopathes (le dérangé
Jean-François Balmer).
Et
que dire de Philippe Léotard, acteur habitué aux personnages de
paumés (Adieu
blaireau,
La
balance)
et qui ici interprète le rôle d'un homme incestueux et qui par
esprit de vengeance se fait enrôler dans la boite où travaille
celui qu'il considère comme étant responsable de la mort de sa
sœur. Il n'y a pas vraiment de héros dans ce film.
On
remarquera la présence de Florent Pagny dans le rôle de Nino, jeune
homosexuel attiré par Daniel Auteuil et qui, par désillusion,
participera (du moins durant un temps), à la chasse à l'homme dont
sera victime l'ancien cascadeur.
Les
Fauves
se révèle être un film honnête, et en fait, pas vraiment
commercial puisqu'il dégage plus une impression de malaise que de
convivialité. Cette impression permanente n'est jamais mise en
défaut, pas même lors des rares instants durant lesquels le héros
est en contact avec le seul élément de pureté et d'innocence
inclus dans cette histoire (Mimi, interprété par Véronique
Delbourg). Une œuvre finalement très étrange, presque étouffante,
et définitivement plongée dans un bain de pessimisme.
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