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vendredi 25 juillet 2014

Chansons du Deuxième Étage de Roy Andersson (2000)



Portraits d'individus tantôt hors du commun, tantôt proches de nous, Chansons du Deuxième Étage est voué à l'immobilité. Un univers d'abord aseptisé, ensuite parsemé d'incursions ténébreuses à l'approche de personnages qui vont le mener vers un chaos imminent. Un monde qui court à sa perte, surtout depuis la chute de la Bourse, qui provoque ainsi l'explosion générale. Dehors, des manifestants se révoltent. Des entreprises courent à leur perte. Pendant que les femmes attendent derrière le comptoir d'un bar ou dans leur appartement, les maris errent dans les bistrots jusque tard dans la nuit ou dans des gares désertées à l'exception d'hommes et de femmes revenus d'entre les morts pour s'accrocher aux quelques êtres encore capables de les écouter. Parmi ces derniers, il y a Kalle. Un marchand de meuble qui semble accumuler tous les maux dans ce monde hors du temps et dont la situation géographique demeure incertaine.


Ruiné, Kalle met lui-même le feu à a petite entreprise dans l'espoir de toucher des indemnités. Mais deux hommes enquêtent sur les origines du sinistre. Kalle et desespéré. Persuadé que son entourloupe va être démasquée, il en parle aux siens. Père de deux fils dont le plus jeune est enfermé chez les fous, le vieil homme craque...

Chansons du Deuxième Étage, il faut l'avouer, ne comblera pas tout le monde. Troisième long métrage du suédois Roy Andersson, il met en scène différents personnages dans des décors statiques esthétiquement bluffants. On n'y trouve aucun interprète à la plastique aussi étonnamment parfaite que ceux du cinéma américain. Des physiques souvent ingrats, des visages blafards, mais des tableaux vivants absolument magnifiques. Des tons pastels qui se dégradent à mesure que l'univers crée par le cinéaste se laisse plonger vers un inévitable chaos.

Chansons du Deuxième Étage est baigné d'une poésie permanente et d'un humour caustique parfois irrésistible. Il s'agit également d'une féroce critique sociale, chose qu'il n'est pas toujours évident de cerner. La seule chose véritablement regrettable, c'est le rythme imprimé au film. C'est lent. Parfois même, trop lent. On comprend assez vite que l’œuvre de Roy Andersson ne transportera pas ses spectateur sur la voie trop souvent usée du film d'action. Ici tout est dans le détail. Le placement des acteurs, celui du moindre objet, et l’homogénéité des teintes accordées à chacun d'entre eux est d'une minutie rare. Le cadrage n'est jamais laissé au hasard. Lentement mais sûrement, Roy Andersson donne un coup de pouce à ses personnages et rend son film un peu plus vivant.

C'est ainsi que l'arrière-plan prend toute son importance. On y distingue des chorégraphies parfois étonnantes (comme durant la scène se passant à l'intérieur d'un taxi avec, en fond de scène, des manifestants s'adonnant à une curieuse danse). Roy Andersson est lun des rares cinéastes à jouer dans cette cours étrange, poétique et presque immatérielle. Un cinéma que l'on retrouvera plus tard dans les excellents Den Brysomme Mannen de Jens Lien et Ni à Vendre, Ni à Louer de Pacazl Rabaté...


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