Il y a trois ans, je
découvrais pour la première fois le premier volet de la franchise
Insidious
et malgré les qualités que je lui prêtais alors, je n'en ai gardé
que de vagues souvenirs. Du producteur, réalisateur et scénariste
australien James Wan j'avais alors davantage de prédispositions pour
une autre de ses franchises. La série de films intitulés The
Conjuring.
Des longs-métrages narrativement beaucoup plus proches du concept
que j'avais déjà pris le temps d'apprécier des décennies en
arrière. Burnt Offerings
de Dan Curtis en 1976, La sentinelle des maudits
de Michael Winner en 1977, Amityville, la maison
du Diable
de Stuart Rosenberg en 1979 ou encore The
Changeling
de Peter Medak l'année suivante pour ne citer que les meilleurs
d'entre tous. C'est donc avec dix ans de retard que je découvrais ce
qui semblait être devenu comme la nouvelle référence en matière
de fantômes, poltergeist (ou, esprits frappeurs), spectres et autres
ectoplasmes plus ou moins malfaisants. Ma belle-fille, je m'en
souviens maintenant très clairement, m'avait vendu la chose comme
une expérience authentiquement terrifiante. Ce que, malheureusement,
Insidious
ne fut jamais vraiment et je ressortais même de la projection plutôt
amusé. Si je n'ai conservé que peu de souvenirs de ce premier
volet, rien de grave car d'emblée, la suite sobrement intitulée
Insidious : Chapter 2
fut là pour me rappeler les enjeux de cette franchise qui allait
atteindre le symbolique chiffre 5 cette année 2023 avec un dernier
volet que j'aurai peut-être le plaisir ou le dégoût de découvrir
un jour. En attendant, la difficile tâche qui m'incombe aujourd'hui
est de revenir sur ce second opus dans lequel nous retrouvons la
majeure partie des interprète du premier épisode. On
ne va pas tous les citer mais Elise Rainier, Steven Specs, Tucker et
les membres de la famille Lambert constitués de Josh, de Renai, de
Dalton, de Loraine, de Foster et de Kali respectivement interprétés
par Lin Shaye, Leigh Whannell, Angus Sampson, Patrick Wilson, Rose
Byrne, Ty Simpkins, Barbara Hershey, Jocelin Donahue, Andrew Astor
ainsi que les sœurs Bryn et Madison Bowie ont de nouveau répondu
présent !
Du côté de la
réalisation, James Wan est donc toujours au poste et Leigh Whannell
fidèle à celui de scénariste. À la production, on retrouve
évidemment Jason Blum mais aussi Oren Peli, ce qui n'est pas
forcément un gage de qualité vu que le bonhomme n'a dans sa vie
réalisé que deux longs-métrages (Paranormal Activity
et Zone 51)
et que l'un comme l'autre sont, selon l'expression consacrée d'un
certain Jacquouille la Fripouille, deux bonnes grosses ''Boules
de merdasse'' !!!
Bref, cette nouvelle aventure démarre de manière plutôt classique
quoique un brin abrupte puisque l'on retrouve certains membres de la
famille Lambert toujours aux prises avec la présence maléfique du
précédent volet. Une séquence lors de laquelle Elise Rainier tente
de leur venir en aide mais trouve la mort dans de mystérieuses
circonstances. Très vite soupçonné mais rapidement innocenté,
Josh, le père, se comporte de manière fort inquiétante. L'acteur
livre ici une interprétation qui dénote avec celle, nettement plus
empathique, qu'il incarne dans la franchise The
Conjuring
et dans laquelle, je le rappelle, il interprète le personnage d'Ed
Warren, époux de Lorraine avec laquelle, ce protagoniste ayant
réellement existé, il compose un couple connu comme le plus célèbre
de chasseurs de fantômes. Avec Insidious :
Chapter 2,
James Wan et le scénariste se sont littéralement lâchés. À tel
point que cette suite ressemble plus à un catalogue réunissant à
peu près tout ce que le thème des fantômes peut réunir dans sa
mythologie. Un choix qui se fera au détriment de cohérences
scénaristiques et narratives. Entre visite d'une demeure abandonnée
et d'un hôpital désaffecté en mode Urbex,
chuchotements, objet jetés à terre, jouets se déclenchant comme
par (dés)enchantement, silhouettes fantomatiques et j'en oublie des
vertes et des pas mûres, Insidious :
Chapter 2
propose de ce côté là, un challenge nettement plus important que
la concurrence même si cela doit défier certaines règles de la
logique. Et parce que cela ne suffit pas, le récit intègre pour la
première fois le personnage de Peter Crane (l'acteur Tom
Fitzpatrick) que l'on comparera (ou pas) au sinistre révérend Henry
Kane qu'interpréta en 1985 l'acteur Julian Beck alors atteint d'un
cancer de l'estomac dont il mourut quelques mois seulement après la
fin du tournage de Poltergeist 2.
Peter
Crane semblerait donc avoir un lien direct avec toute cette affaire.
Ancien patient apparemment atteint d'un grave trouble œdipien, il
tenta alors de se castrer avant de se retrouver dans le service des
urgences où travaille justement Lorraine Lambert, la mère du gamin
supposé avoir le don de voyager dans le monde astral et ainsi de
côtoyer les morts. Ce qu'il y a de terrible avec ce genre de
long-métrage est le sentiment de coup de vieux qui nous étreint
lorsqu'au détour d'un commentaire laissé par un supposé
journaliste spécialisé dans le cinéma d'épouvante, l'on découvre
que le film est en priorité réservé à un public jeune. Autant
dire que l'on se sent rapidement rejeté et que l'idée même que
l'on puisse apprécier le film en question doit être, au mieux,
dissimulé ! Et au pire, banni de toute conversation entre adultes.
Mais que voulez-vous, malgré les références que l'on accumule et
ce jugement souvent hâtif qui naît souvent de critiques aigris par
la vieillesse et l'arrogance de ceux ''qui savent'', et bien...
allez... je saute à pieds joints : j'ai bien aimé cette
suite ! Ouais. Bien que le script soit réellement bordélique
et que la peur ou du moins celle que sont censées représenter les
différentes apparitions, soit artificiellement accompagnée
d'innombrables Jump
Scares,
j'avoue ne m'être jamais ennuyé. Quasiment chaque plan est
l'occasion d'une vision plus ou moins sinistre. Et même si l'on est
un peu trop habitués à ce genre de pratique qui consiste à placer
au bon endroit et au bon moment le cri strident d'un archet glissant
sur les cordes d'un violon ou de grands boums, paf et autres bruits
que l'on reproduira par onomatopées, cela fonctionne. Parfois, mais
pas toujours. En ces termes, la première heure est franchement
réussie tandis que la dernière partie semble aller tout droit dans
le mur en multipliant des actes qui se voudraient de bravoure mais
qui finalement relèvent de l'absurde. James Wan et Leigh Whannell y
ont mis tellement de choses que l'on peut se demander de quelle
manière ils auront réussi à aborder le troisième volet. Réponse
dans un prochain article, peut-être...
J'en ai vu un... ou deux, je ne sais plus... C'est efficace mais toujours un peu pareil, non ?
RépondreSupprimerFrançois