Deux longs-métrages
seulement à son actif et le réalisateur français Héctor Cabello
Reyes montre déjà un sacré savoir-faire dans le domaine de la
comédie. La plupart des cinéaste hexagonaux ayant produit leur part
de rires dans les salles cette année peuvent aller se rhabiller. Car
si le scénario de Beaux-Parents ne
le condamne sans doute pas à devenir LA comédie culte de l'année,
le long-métrage d'Héctor Cabello Reyes, scénarisée par ses soins,
ainsi que par Bénabar qui incarne ici l'un des tous premiers rôles,
est fraîche, spontanée et sans temps morts. La collision entre deux
générations d'acteurs fait des merveilles. S'ils ont pris de la
bouteille depuis leurs débuts, Josiane Balasko et Didier Bourdon
livrent une formidable interprétation. Ils incarnent tous les deux
les beaux-parents du titre, Coline et André Rossi. Si ces deux là
rêvent que leur fille Garance et leur beau-fils Harold leur donnent
un petit-fils ou une petite-fille, un événement va cependant
bouleverser leurs espoirs...
Face
à ces deux véritables stars du cinéma français, l'actrice Charlie
Bruneau, laquelle débute sa carrière en 2001 mais ne cumule qu'une
poignée de longs-métrages parmi lesquels l'amusante comédie
d'Arnaud Lemort Dépression et des potes
et le ''zombiesque'' Goal of the Dead
de Benjamin Rocher et Thierry Poiraud. Plus habituée aux plateaux
de télé qu'à ceux du septième art, la jeune actrice interprète
Garance tandis que Bénabar, lui, incarne Harold. Si de ce carré
d'interprètes certains ont un temps de présence plus ou moins long
que les autres, Héctor Cabello Reyes semble cependant avoir accordé
autant d'importance à chacun d'entre eux. Et même au delà de ces
seuls interprètes puisque des personnages encore moins présents à
l'écran, on appréciera notamment l'incarnation de Bruno Salomone
dans le rôle de Hervé Fleury, le meilleur ami de Harold, ou encore
celle de Gwendolyn Gouvernec dans celui de son épouse, au centre de
l'affaire qui va TEMPORAIREMENT je vous rassure, miner les rapports
entre Garance et Harold. Allez, n'oublions pas non plus les rares
apparitions de Frédéric Bouraly qui laissera un souvenir
impérissable lorsqu'il s'agira à son personnage de Lopez, de
remettre les pendules à l'heure...
Mais
autour de quel sujet tourne donc Beaux-Parents ?
Et bien, autour d'une histoire simple, rencontrée à de nombreuses
occasions, mais qui pour une fois, est traitée de manière peu
conventionnelle. Une chose à savoir en premier lieu. Si l'affiche
peut laisser éventuellement penser à une relecture du type Tanguy
( Étienne Chatiliez, 2001) ou Retour chez ma
Mère
(Eric Lavaine, 2016), le film de Héctor Cabello Reyes n'a en fait
aucun rapport. Non, l'histoire tourne autour d'un adultère qui en
fait, n'a jamais eu lieu. Selon les apparences, Garance se forge une
opinion radicalement tranchée sur son compagnon et qui met en péril
leur relation. Heureusement, Coline et André étant très attachés
à leur beau-fils, une fois mis à la porte ce dernier peut compter
sur ses beaux-parents pour reconquérir le cœur de sa belle. Sauf
que rien ne va évidemment se dérouler comme prévu. En résulte une
comédie savoureuse, un vaudeville où s'enchaînent sans temps morts
situations comiques et quiproquos. A ce propos, et afin de revenir
sur ce que j'écrivais en début d'article, SI ! Le film peut
espérer devenir culte. Du moins, certaines séquences absolument
jouissives : la scène du restaurant, celle du commissariat, ou
encore celle se déroulant dans la petite chambre d'hôtel où loge
Harold. Si j'évoquais l'interprétation de Josiane Balasko et de
Didier Bourdon, il ne faut pas oublier qu'une grande partie de la
réussite de Beaux-Parents est
due à celles de Charlie Bruneau, de Bénabar et des autres, tous
absolument savoureux. On rit beaucoup, sans jamais s'ennuyer et,
preuve que le film de Héctor Cabello Reyes est une réussite :
c'est le cœur léger, mais un peu lourd tout de même que l'on
quitte cette sympathique famille quand apparaît le générique de
fin.
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