À l'issue de la
projection, je me remémore le commentaire que Jonathan Charpigny
laissait hier sous l'article que je consacrais à Left Behind
de
Vic Armstrong. En substance, ce sympathique contact Facebook
affirmait qu'il s'agissait là du ''pire
film de toute la filmo de Nicolas Cage''.
J'ai presque envie de lui demander s'il connaît et s'il a vu Code
211 de
York Alec Shackleton ! Parce que dans le genre nanar
navet, il me semble que celui-ci franchit un cap supplémentaire dans
l'indigence. Après une séquence d'ouverture visiblement située
dans le Désert du Registan et une autre dans la ville de Kaboul, le
récit est redirigé vers Chesterford dans le Massachusetts. Une
ville plus proche de nous, les occidentaux, et donc nettement
moins... exotique. C'est là que nous sont présentés Mike Chandler
(Nicolas Cage que double dans notre langue le fidèle Dominique
Collignon-Maurin), sa fille Lisa et son beau-fils Steve MacAvoy
(l'acteur Dwayne Cameron). Ainsi que l'afro-américain Michael Rainey
Jr, alors âgé de dix-huit ans bien qu'il en paraisse trois ou
quatre de moins. Harcelé, battu par la vermine raciste et homophobe
qui lui sert de camarades de classe, le jeune garçon parvient à se
dégager lors d'une agression située dans les toilettes de
l'établissement scolaire. Surpris par un professeur qui n'a assisté
qu'au coup qu'il a donné à l'un de ses assaillants mais pas à tout
ce qui a précédé, sa mère est convoquée dans le bureau de la
directrice qui lui laisse deux options : soit Kenny est renvoyé,
soit il accepte de suivre pour une journée deux agents de police
dans leur véhicule de fonction : Mike Chandler et son beau-fils
justement. Pas de bol ! Ce jour-là, les quatre mercenaires qui
nous furent sommairement présentés en préambule lors de la
séquence située en Afghanistan ont choisi d'attaquer la banque
principale de Chesterford et l'adolescent ainsi que les deux
policiers vont ainsi se retrouver sous le feu nourri des balles
qu'échangent d'autres agents de police sur place avec les braqueurs.
Pour quiconque aime les films de braquages qui tournent mal (dans le
genre Killin Zoé
de Roger Avary) ou qui se terminent par un incroyable échange de
tirs entre braqueurs et forces de l'ordre (façon Heat
de Michael Mann) Code 211 est
l'équivalent d'une tranche de foie gras qui aurait viré au soleil !
Dès
les toutes premières secondes, on sent bien que le truc n'aura pas
le temps de rester bien longtemps dans l'estomac et que par action
naturelle de l'organisme il sera rejeté à grands renforts de
contractions de la musculature abdominale. Bref, Code
211 (vocabulaire
propre aux autorités permettant d'indiquer qu'un hold-up est en
train d'être commis) est à gerber. Visuellement laid, au point que
même les décors les plus authentiques semblent avoir été
reconstitués en studio, le film de York Alec Shackleton ne contient
absolument rien qui pourrait le sauver, lui mais aussi son équipe
technique, son réalisateur et ses interprètes, du naufrage dans
lequel il s'apprête à se retrouver. Si le personnage de Kenny
Rastell apparaît parfaitement inutile, il n'est pourtant peut-être
pas le plus représentatif des protagonistes secondaires qui
n'apportent absolument rien à l'intrigue. Et puisqu'il fallait
trouver un moyen de faire intervenir un personnage féminin au cœur
des affrontements, le réalisateur et son scénariste John Rebus
convoquent une employée d'Interpol (l'actrice Amanda Cerny dans le
rôle de Sarah) dont on cherche encore l'utilité bien après la fin
de la projection. Incapable de mettre en scène les différentes
interactions entre les héros et les antagonistes, York Alec
Shackleton signe des séquences de gunfights illisibles et
artistiquement désarmantes de laideur. Mais ça n'est pas le pire.
Car si même la fille de Mike Chandler reste chez elle dans l'attente
des nouvelles de son époux, il faut voir comment Sophie Skelton qui
l'incarne réagit lorsque son père lui annonce que
Steve dont elle vient d'apprendre qu'elle attendait un enfant est
entre la vie et la mort : afin de s'imprégner du contexte et
ainsi déployer des trésors d'interprétation, l'actrice semble
s'être fondue dans l'affliction d'une femme d'intérieur se désolant
d'avoir oublié d'acheter du fromage râpé pour le gratin du soir !
Un an auparavant l'on pouvait découvrir cette jeune actrice dans le
pathétique Day of the Dead: Bloodline de
Hèctor Hernández Vicens. Autant dire que la britannique ne brille
ni par ses choix artistiques, ni par ses talents d'interprète. Avec
leur intelligence de primates surarmés, les officiers
du Metropolitan Police Department mâchent
quant à eux du chewing-gum comme les vaches broutent l'herbe en
regardant passer les trains. Code 211
est... tout simplement... mauvais !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire