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samedi 23 mars 2019

Incident at Loch Ness de Zak Penn (2004) - ★★★★★★★★☆☆



Werner Herzog, c'est une histoire d'amour vieille de plus de trente ans. Depuis la découverte de son second long-métrage Auch Zwerge haben klein Angefangen dans les années quatre-vingt, jusqu'à ses chefs-d’œuvre Aguirre, der Zorn Gottes et Fitzcarraldo, en passant par son cultissime et envoûtant Herz aus Glas, sans oublier le reste de sa pentalogie aux côtés de l'acteur Klaus Kinski complétée par Woyzeck, Nosferatu, Phantom der Nacht et Cobra Verde. Alors, lorsqu'est offerte l'opportunité de découvrir le cinéaste, scénariste et producteur de ses propres films sous un nouveau jour, aucune bonne raison de s'y opposer. C'est donc à l'occasion de Incident at Loch Ness de Zak Penn que j'ai donc eu l'occasion de me rapprocher à nouveau de l'univers si particulier du cinéaste allemand. Aurai-je regretté qu'il n'en soit pas le réalisateur lui-même que j'étais tout de même heureux d'apprendre que Werner Herzog était en partie responsable de l'écriture du scénario aux côté de Zak Penn.

Avant toute chose, il faut savoir que d'une manière générale, il vaut mieux aborder le sujet sans même avoir lu ne serait-ce qu'un seul document ou vu la moindre bande-annonce qui pourrait dévoiler un détail crucial mais que je me permettrai tout de même de révéler dans le dernier paragraphe de cet article (vous êtes donc prévenus). Tout au plus puis-je préciser que les auteurs de ce petit bijou qu'est Incident at Loch Ness peuvent se targuer d'avoir mis en boite l'un des projets de films les plus ambitieux de sa catégorie, et sans doute parmi les plus convaincants.

Tout commence dans la propre demeure de Werner Herzog qui a accepté qu'une équipe restreinte de reporters le suive dans son projet de documentaire tournant autour du mythe du monstre du Loch Ness intitulé Enigma of Loch Ness. Un projet s'articulant autour de Werner Herzog bien évidemment, qui doit lui-même le diriger, mais également (et notamment) de Zak Penn qui a accepté de produire le documentaire, du cryptozoologiste Michael Karnow pour le soutien scientifique, du directeur de la photographie Gabriel Beristain, ou encore de l'ingénieur du son Russell William. Le tournage prévu à bord d'un rafiot sur une durée de cinq jours va connaître un certain nombre de soucis qui ruineront tous les espoirs de Werner Herzog. A commencer par un malentendu entre le capitaine du bateau et l'ingénieur du son qui ont bien du mal à s'accorder sur l'éventualité de changer le moteur de l'embarcation...

Incident at Loch Ness suit donc les péripéties d'une équipe de tournage qui va connaître déconvenue sur déconvenue, la caméra suivant les membres de l'expédition et captant les réactions de chacun. Mais très vite, quelque chose cloche. Et même si dans un premier temps le pathétique et les inaptitudes de certains s'invitent au voyage, il est pratiquement impossible de conserver son sérieux malgré la tragédie qui tisse sa toile sur l'écran. En effet, quoi de plus absurde que la présence d'une Kitana Baker en spécialiste des sonars qui sous sa combinaison (que seul Werner Herzog refusera d'ailleurs de porter) planque un bikini ridicule aux couleurs de l'Amérique ? Ou encore ce capitaine de bateau incapable de gérer les avaries ? Ou ce producteur qui avec la complicité de Gabriel Beristain accepte de tourner des séquences supplémentaires sans l'aval de Werner Herzog ? Si dans un premier temps on est saisi par l'ampleur de la catastrophe et de l'incompétence généralisée, c'est lors de la seconde moitié du long-métrage que se profile l’inéluctable réalité : en fait de documentaire, Werner Herzog et Zak Penn ont en réalité réalisé ce que l'on a aujourd'hui coutume de nommer sous l'appellation « documenteur ». En bref, le documentaire promis n'est qu'une fiction prenant des allures de cinéma-vérité. Tout y est donc faux. Et si la déception peut se lire ensuite sur le visage du spectateur, force est de reconnaître que durant un certain temps, celui-ci s'est fait bêtement piégé. Les deux auteurs poussent le concept dans ses derniers retranchements et réalisent l'un des tout meilleurs found footage de l'histoire du cinéma. Rien que ça. A voir donc pour le principe, mais surtout pour la présence de l'immense Werner Herzog...

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