Dans le précédent
article, je me posais la question de savoir quelle tournure allait
prendre la franchise Insidious
sachant que dès le second opus, le réalisateur James Wan semblait
lui avoir déjà donné le caractère d'une œuvre testamentaire.
Surchargé de visions et d'apparitions macabres, Insidious :
chapitre 2
avait l'air d'avoir définitivement plié, tordu, déformé le
concept jusqu'à ne plus être en mesure de laisser pour la suite des
événements, matière à innover. Comment allait donc s'y prendre
l'auteur de Saw,
de Conjuring
ou de Malignant
pour parvenir à relancer la machine ? De la manière la plus
simple qui soit : refiler son rejeton au scénariste des deux
premiers volets. J'ai nommé Leigh Whannell qui dans le rôle du
pigeon qui ne voit pas se refermer autour de lui le piège accepte de
mettre lui-même en scène son tout premier long-métrage. Et comme
l'on n'est rarement mieux servi que par soit-même, il se chargera
également de l'écriture du scénario et reprendra le rôle de
Specs, l'un des deux chasseurs de fantômes qui aux côtés de Tucker
et Elise Rainier avaient déjà tenté d'aider la famille Lambert
dans les deux premiers volets de la franchise. Le projet Insidious :
Chapter 3
débute en 2013, soit deux ans avant de voir le jour sur grand écran.
Patrick Wilson refuse alors de reprendre le rôle de Josh Lambert
qu'il juge avoir tout donné dans les volets un et deux de la saga.
Ce troisième opus se fera donc sans lui mais également sans la
présence à l'image des interprètes qui formèrent à l'écran la
famille Lambert. Alors, comment allait donc s'y prendre Leigh
Whannell pour rendre possible l'existence de ce troisième épisode ?
Tout simplement en évitant de créer une suite qui aurait sans doute
perdu de son intérêt mais en remontant au contraire le fil du temps
à travers ce que l'on officialise communément sous le nom de
préquelle.
Un
an après le début du projet, Leigh Whannell fait donc table rase
des événements qui se sont produits lors des épisodes un et deux
et choisit de remonter aux origines du phénomène et aux fondations
de ce qui deviendra le trio de chasseurs de fantômes formé autour
d'Elise, de Tucker et de Specs ! En soit, le concept est une
idée plutôt éclairée bien que n'étant plus tellement originale
vu que nombre de franchises s'y adonnent régulièrement. J'oubliais
de le préciser dans l'article précédent mais depuis le succès du
premier opus, le financement du second fut réévalué à hauteur de
cinq millions de dollars. Soit un peu plus du triple de l'original.
Pour Insidious : Chapter 3,
la production passe carrément de cinq à dix millions. De quoi
permettre un tournage confortable tout en n'assurant pas forcément
des bénéfices à hauteur des engagements comme le démontreront les
résultats au box-office. En effet, parmi les quatre premiers films
de la franchise, celui-ci sera celui qui attirera le moins de
spectateurs dans les salles en totalisant à l'échelle mondiale des
bénéfices ne dépassant que de très peu les cent-dix millions de
dollars. Soit légèrement plus que le premier volet qui n'avait
pourtant coûté qu'un million et demi de dollars et cinquante de
moins que le second qui revint quant à lui deux fois moins cher !
Le tournage débute le 09 juillet 2014 et s'achève le 18 août. Le
long-métrage est tourné à Los Angeles et notamment aux Delfino
Studios où
furent construits l'appartement de la famille Brenner servant de
décor principal. Si Insidious : Chapter 3
se penche sur le passé d'Elise et de ses deux collaborateur Tucker
et Specs, le principe est toujours le même puisque l'on retrouve les
passages obligés dans le monde astral où va cette fois-ci se
laisser piéger une toute nouvelle héroïne du nom de Quinn Brenner
qu'interprète la jeune actrice Stefanie Scott dont il s'agira là du
troisième rôle sur grand écran après les comédies romantiques Un
cœur à l'envers
de Rob Reiner en 2010 et Sex Friends
d'Ivan Reitman l'année suivante.
Dans
le rôle du père l'on retrouve l'acteur Dermot Mulroney dont
l'incroyable absence de charisme ne le range évidemment pas parmi
les héros véritables de cette préquelle. L'acteur, et donc son
personnage, agissent majoritairement en spectateurs. Sans sa
présence, il n'est pas défendu de penser que le film aurait été
le même. Notons que parmi les nouveaux personnages débarque une
créature connue sous le nom de L'homme
qui ne peut pas respirer
et que ce dernier est incarné par Michael Reid MacKay. Un personnage
aussi vite apparu, aussi vite éclipsé puisqu'il ne réapparaîtra
plus dans aucun autre film de la franchise. Le compositeur Joseph
Bishara est toujours aux commandes de la partition musicale et signe
une fois encore une très efficace bande-son. Violons stridents,
effets dissonants et grands BOUM ! lors des nombreux et
efficaces Jump
Scares
sont donc encore au programme. Malheureusement, en dehors de quelques
sursauts programmés, de visions sinistres, d'apparitions marquantes
accentuées par d'astucieux cadrages, le film s'enlise en cours de
route dans des situations proches du ridicule. Pourtant, d'une
certaine manière, le réalisateur et scénariste Leigh Whannell est
parvenu à repartir de zéro tout en demeurant dans la continuité.
Et malgré le triste score du film à l'échelle nationale et
internationale, cela n'empêchera pas un quatrième volet intitulé
Insidious: The Last Key
de voir le jour trois ans plus tard. Un opus qui cette fois-ci sera
réalisé par un certain Adam Robitel, auteur l'année précédente
d'un premier long-métrage intitulé L'étrange
cas Deborah Logan
et qui quelques années plus tard sera l'auteur des deux opus du
diptyque Escape Game.
Mais ça, c'est encore une autre histoire...
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