Voilà, nous arrivons
presque au terme de la franchise Insidious
puisque après ce quatrième volet, il n'en restera plus qu'un, sorti
en cette année 2023. À moins que d'autres projets concernant la
saga initiée par James Wan en 2010 ne viennent de nouveaux
bouleverser l'ordre établi dans un avenir prochain. Pour ce
quatrième volet, son auteur aura au moins fait l'effort d'apporter
au nom de la célèbre franchise horrifique, un sous-titre nettement
moins commun que les précédents volets. Dans Insidious :
The Last Key,
la famille Lambert réapparaît pour un court instant sous forme de
caméo. Comme pour le précédent épisode qui se concentrait sur
Elise Rainier et ses acolytes Specs et Tucker, cette nouvelle
aventure est axée sur ces trois personnages et plutôt qu'un retour
au présent, le récit prend directement suite après les événements
de la préquelle sortie trois ans auparavant en 2015. Ignorer ce
qu'une partie de la critique affirma au sujet de ce quatrième volet,
c'est fermer les yeux sur ce que peut apporter de nouveau
Insidious : The Last Key
qui n'est pas qu'un éternel recommencement. Alors bien sûr, le
concept étant ce qu'il est, personne ne s'étonnera d'y retrouver
encore et encore ces séquences d'effroi, ces voyage dans le monde
astral et ces créatures hideuses auxquelles a été apporté un
certain soin dans cette séquelle du précédent épisode. Prenant à
cœur sa profession, Elise Rainier exige de ses deux collaborateurs
qu'ils s'habillent de manière beaucoup plus pertinente qu'ils n'en
n'ont l'habitude. Surtout que pour la nouvelle enquête qui se
profile, les enjeux vont être de taille. Leigh Whannell abandonne la
mise en scène au profit d'un nouveau venu mais conserve toujours la
responsabilité de l'écriture et le rôle de Steven Specs qui dans
cet opus va littéralement tomber sous le charme d'un nouveau
personnage. Mais nous reviendrons sur ce sujet un peu
plus loin. Originaire du Massachusetts aux États-Unis, Adam Robitel
réalisa avant Insidious : The Last Key,
un making-of consacré au 2001 Maniacs
de Tim Sullivan, un court intitulé Love Your
Customers
en 2007 et un premier long-métrage sorti sous le titre L'étrange
cas Deborah Logan
sept ans plus tard.
Le
réalisateur écrivant jusque là lui-même ses propres scénarii,
Leigh Whannell ne lâche ici pourtant pas son poste et c'est plutôt
une bonne chose. Car quoi qu'en disent les ''spécialistes'' ou les
fans de la première heure, ce quatrième volet bénéficie sans
doute du script le plus riche. En remontant non plus seulement aux
sources du Mal mais aux origines d'Elise Rainier elle-même, Leigh
Whannell tape dans le mille et propose une œuvre qui n'est plus
simplement horrifique (les occasions de sursauter seront d'ailleurs
moins nombreuses) mais à certaines occasions, plutôt émouvante.
Insidious : The Last Key permet
ainsi au spectateur de découvrir le père particulièrement violent
d'Elise alors évoquée lors de sa prime jeunesse ainsi que
l'existence de son frère Christian qu'interprète Bruce Davison,
acteur à l'imposante filmographie au sein de laquelle on le vit
notamment incarner l'un des principaux rôle de Crimes
of Passion
de Ken Russell en 1984 ou Short Cuts
de Robert Altman en 1993. Abandonné par sa sœur qui, n'en pouvant
plus d'être battue par leur père chaque fois qu'elle manifestait sa
peur lors des différentes apparitions de fantômes, s'était enfuie
de chez eux, Christian eut deux filles qui à l'écran apparaissent
toutes les deux sous les traits de Spencer Locke (qui interprète
ainsi Mélissa Rainier) et Caitlin Gerard (qui incarne quant à elle
sa sœur Imogen). Du côté des créatures, exit celles des
précédents volets. Parker Crane qui apparaissait dans le second et
le troisième chapitres est remplacé dans ce quatrième chapitre par
une nouvelle entité maléfique du nom de Keyface.
Une
apparition incarnée à l'image par l'acteur espagnol Javier Botet,
surtout connu pour avoir interprété le rôle de l'effrayante Niña
Medeiros dans la franchise [●REC]
de Jaume Balagueró et Paco Plaza. La particularité de cette
dernière, outre sa silhouette émaciée, son visage monstrueux
semblable à un crâne recouvert d'une fine couche de peau et ses
longs cheveux, est de porter au bout des doigts, des clés. Celles du
titre. Cette créature semble donc avoir pour utilité principale
celle de pouvoir ouvrir les fameuses ''portes rouges'' régulièrement
évoquées !
Insidious :
The Last Key
est une nouvelle fois l'occasion pour la franchise d'asséner au
spectateur quelques Jump
Scares
parfois redoutablement efficaces. L'on pense notamment à cette
séquence située dans une bouche d'aération encombrée de valises
au contenu macabre. La caméra détourne alors avec intelligence
l'attention du spectateur pour mieux le piéger et ainsi le faire
sauter de son siège ! Le réalisateur et le scénariste
s'amusent à entrecouper le film de quelques petites séquences
amusantes mais parfaitement inutiles comme lorsque Specs tente de
séduire l'une des nièces d'Elise. Une Elise qui d'ailleurs n'aura
jamais été aussi émouvante que dans ce quatrième chapitre qui
s'intéresse aux conflits qui l'opposaient à un père très violent
et ''sinistrement'' interprété par Josh Stewart. Notons que le
script crée une intéressante connexion entre le passé douloureux
de l'héroïne et la mission première qu'elle et ses deux
collaborateurs se sont engagés de mener à bien. Sans livrer la
moindre clé s'agissant de l'enquête qu'ils mèneront tout d'abord
au sein de la demeure d'enfance d'Elise, disons que ceux qui
connaissent Don't Breathe
que Fede Alvarez réalisa en 2016 comprendront. Certains effets de
surprise passés, Insidious : The Last Key
repose
sur un scénario plus solide qu'à l'habitude. Leigh Whannell offre
à Adam Robitel un script passionnant et même si l'horreur et
l'épouvante y demeurent redondantes, ce qui peut facilement se
comprendre au bout de quatre longs-métrages, cet opus est sans
conteste le meilleur de tous. Cette ''Dernière
Clé''
évoquée par le titre pouvait laisser entendre que la franchise
allait prendre fin en cette année 2018, et pourtant... Avec un
budget ne dépassant pas celui du précédent volet, le film rapporta
à l'échelle internationale presque cent-soixante dix-millions de
dollars. Soit cinquante-cinq millions de plus que Insidious :
Chapter 3.
Insidious : The Last Key affichera
même un résultat supérieur au second qui jusque là obtint les
meilleurs résultats. Les fans devront patienter cinq années
supplémentaires pour que réapparaissent à l'image les membres de
la famille Lambert dans un cinquième chapitre intitulé Insidious :
The Red Door
dans lequel, malheureusement, les personnage d'Elise, de Specs et de
Tucker n’apparaîtront que sous forme de caméo...
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