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vendredi 13 décembre 2019

La Malédiction Céleste (The Curse) de David Keith (1987) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Alors que la récente adaptation de la nouvelle du romancier américain Howard Philip Lovecraft La Couleur Tombée du Ciel sortira au cinéma aux États-Unis le 24 janvier prochain et probablement un peu plus tard en Europe (sous le titre Color Out of Space et réalisé par le cinéaste Richard Stanley), trois œuvres s'en étant inspirées ont déjà vu le jour. Tout d'abord Le Messager du Diable (Die, Monster, Die ! de Daniel Haller en 1965), puis La Malédiction Céleste (The Curse de Keith David en 1987) et enfin Die Farbe (film allemand de Huan Vu). Dans le cas présent, nous nous intéresserons à la seconde adaptation, celle de David Keith, et qui malgré son statut de film cinéma, ressemble davantage à un téléfilm. Ce qui, pour le coup, s'avère au départ relativement inquiétant. Surtout que concernant l'univers de H.P. Lovecraft, les fans du romancier pouvaient s'attendre à un minimum d'exigence de la part du cinéaste et de son équipe technique. Si La Malédiction Céleste s'inspire de la nouvelle du romancier américain, il s'autorise cependant quelques très larges écarts sans doute dus aux moyens financiers se montant à seulement quatre millions de dollars. Au vu du score au box-office, on pourra arguer que les producteurs eurent le nez fin en n'engageant pas de sommes plus importantes puisque le film ne rapporta qu'un peu moins de deux millions de dollars, soit moins de la moitié du budget...

Par rapport à La Couleur Tombée du Ciel qui dépeint un univers gris-cendre et désolé situé dans l'état du Massachusetts près de l'océan Atlantique Nord et à une époque beaucoup plus lointaine, La Malédiction Céleste installe son intrigue à l'intérieur des terres, et dans l'un des états du sud des États-Unis, le Tennessee. Délaissant l'aspect décrit dans La Couleur Tombée du Ciel pour y décrire un univers où la pourriture s'installe aussi lentement que sûrement, David Keith s'autorise donc un ravalement en terme d'esthétique. Dans la nouvelle comme dans le scénario de David Chaskin (La revanche de Freddy en 1985, Lectures Diaboliques en 1989), nous retrouvons le personnage du géomètre. Mais alors que dans l'ouvrage il débarquait en ville dans l'intention principale d'étudier le cas d'une météorite tombée en 1880 dans le champ d'un paysan, celui du film tombe tout à fait par hasard sur le même type de fait-divers et ce, dans un contexte beaucoup plus récent. Désormais, la faune et la flore se retrouvent contaminées par une substance s'écoulant de la météorite à proprement parler et c'est principalement au centre d'une famille reconstituée que l'intrigue va se jouer. Un peu à la manière du segment intitulé The Lonesome Death of Jordy Verrill de l'anthologie horrifique Creepshow réalisée par George Romero et scénarisée par l'écrivain Stephen King, La Malédiction Céleste donne à assister à la lente dégradation physique (et par là même psychologique) d'individus ayant absorbé soit directement de l'eau contaminée, soit l'un ou l'autre des légumes du jardin, lui-même souillé.

Dommage qu'avec un visuel de téléfilm la plupart des séquences sonnent relativement fausses. Parce qu'avec un scénario pareil, La Malédiction Céleste aurait pu donner naissance à une formidable adaptation. Heureusement, quelques effets gores permettent au spectateur de tenir sur la longueur jusqu'au générique de fin. À dire vrai, l'essentiel du long-métrage de David Keith tient surtout sur la caractérisation et l'interprétation de certains personnages. Le réalisateur évoque une Amérique profonde larvée par la religion et par une certaine forme de consanguinité que l'on retrouve notamment chez le personnage qu'incarne l'acteur Malcom Danare. Cyrus y est décrit comme le fils demeuré de Nathan (interprété par l'acteur (Claude Akins) et le demi-frère de Zack, qu'interprète alors le jeune Wil Wheaton que l'on découvrira notamment dans le formidable Stand by Me de Rob Reiner et plusieurs saisons de l'excellente série télévisée de science-fiction Star Trek: La Nouvelle Génération. Nanti d'un budget plus important et d'une plus grande fidélité vis à vis de la nouvelle de H.P. Lovecraft, La Malédiction Céleste aurait sans doute gagné ses galons de films culte. Malheureusement, les piètres qualités visuelles de l’œuvre n'en font qu'un petit long-métrage sans réelles ambitions...

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