Marrant comme certains
ont cette habitude de comparer l’œuvre du cinéaste Roger Avary à
celle de Quentin Tarantino ou plus rarement, celle de Roberto
Rodriguez comme si le français s'était abreuvé de leur courte
expérience pour signer son premier long-métrage. Il est cependant
bon de rappeler qu'entre son démentiel Killing Zoé,
le Reservoir Dogs
de l'américain et le El Mariachi
du mexicain, un an seulement s'est écoulé. Le français n'est donc
pas le petit frère de cinéastes outre-atlantiques mais bien le
jumeau de ceux auxquels certains le comparent. Après avoir signé
une poignée de longs-métrages en vingt-cinq ans de carrière et
après avoir pris la porte de sortie d'une prison où il fut enfermé
durant huit mois pour avoir causé la mort d'un ami à bord d'une
voiture alors qu'il était en état d'ivresse, Roger Avary réapparaît
sur grand écran avec son nouveau bébé. Une œuvre dont le synopsis
résonne comme la suite tardive de son tout premier (et cultissime)
long-métrage sorti en 1992. Le réalisateur français revenait donc
en septembre dernier avec Lucky Day
dont le script rappelle follement le récit des aventures d'une
poignée de braqueurs ayant échoué dans leur projet de vider les
coffres d'une banque parisienne. Cependant, Lucky
Day
s'apparente à une fausse suite puisqu'on n''y retrouve aucun des
personnages et des interprètes de Killing
Zoé...
Une
fois terminée la projection du dernier film de Roger Avary, on
comprend mieux pourquoi certains critiques la comparent au cinéma de
Quentin Tarantino ou de Roberto Rodriguez. Après onze ans d'absence,
le réalisateur et scénariste de Lucky Day
n'a rien perdu de son brin de folie. On peut même affirmer qu'il
trouve là, le terrain parfait pour y exprimer tout son amour pour
l'action la plus déjantée. Mais en même temps, d'autres cinéastes
comme ceux cités plus haut sont passés par là. Roger Avary
n'apparaît donc plus aussi inspiré que par le passé et semble
plutôt piocher dans des idées maintes fois utilisées ailleurs. Si
Lucky Day n'est
pas l'immense déception qu'il aurait pu être, force est de
constater qu'en comparaison du jouissif Killing
Zoé,
le dernier long-métrage de Roger Avary est en perte de vitesse...
Œuvre
franco-canadienne où se croisent l'australien Luke Bracey, la
bulgaro-canadienne Nina Dobrev, l'hongkongaise Josie Ho, la française
Nadia Farès et encore, et SURTOUT, l'américain Crispin Glover
Lucky Day
est donc un film qui étend son territoire bien au delà du Canada et
de la France. Si j'évoquais plus haut l'idée que le dernier
long-métrage pouvait à priori être considéré comme une fausse
suite au premier film du français, il faut savoir qu'à l'origine,
Lucky Day
était bel et bien prévu comme telle et devait promettre le retour
de Zed et Zoé, deux des principaux personnages de Killing
Zoé.
Mais le projet ayant pris du retard, Roger Avary donna ensuite
naissance à un nouveau script tout en gardant à l'esprit que son
nouveau film pourrait être considéré comme une suite alternative,
proposant de nouveaux personnages, incarnés par de nouveaux
interprètes et ce, dans un nouveau contexte. Le résultat à l'écran
ne se fait pas attendre : alors que l'on rêvait d'une œuvre
aussi délirante que Killing Zoé,
si le déroulement de l'intrigue de Lucky Day
est
en effet relativement ''dingue'', on n'y retrouve malheureusement pas
la folle énergie de son ancêtre. Victime de très grosses et très
nombreuses baisses de régime, le dernier long-métrage de Roger
Avary s'avère relativement ennuyeux et n'est finalement porté que
par la seule présence de l'acteur Crispin Glover, surtout connu pour
avoir incarné George McFly dans le film de science-fiction culte de
Robert Zemeckis, Retour vers le Futur.
Pour le reste, Lucky Day
ressemble à un vague plagiat de toute une série de longs-métrages,
ce qui explique certains commentaires prônant une certaine
affiliation entre le cinéma de Roger Avary et celui de Tarantino et
Rodriguez. Humour, action, et gunfights font ici bon ménage mais la
mise en scène manque malheureusement de punch !
MERCI
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