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vendredi 13 décembre 2019

Lucky Day de Roger Avary (2019) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Marrant comme certains ont cette habitude de comparer l’œuvre du cinéaste Roger Avary à celle de Quentin Tarantino ou plus rarement, celle de Roberto Rodriguez comme si le français s'était abreuvé de leur courte expérience pour signer son premier long-métrage. Il est cependant bon de rappeler qu'entre son démentiel Killing Zoé, le Reservoir Dogs de l'américain et le El Mariachi du mexicain, un an seulement s'est écoulé. Le français n'est donc pas le petit frère de cinéastes outre-atlantiques mais bien le jumeau de ceux auxquels certains le comparent. Après avoir signé une poignée de longs-métrages en vingt-cinq ans de carrière et après avoir pris la porte de sortie d'une prison où il fut enfermé durant huit mois pour avoir causé la mort d'un ami à bord d'une voiture alors qu'il était en état d'ivresse, Roger Avary réapparaît sur grand écran avec son nouveau bébé. Une œuvre dont le synopsis résonne comme la suite tardive de son tout premier (et cultissime) long-métrage sorti en 1992. Le réalisateur français revenait donc en septembre dernier avec Lucky Day dont le script rappelle follement le récit des aventures d'une poignée de braqueurs ayant échoué dans leur projet de vider les coffres d'une banque parisienne. Cependant, Lucky Day s'apparente à une fausse suite puisqu'on n''y retrouve aucun des personnages et des interprètes de Killing Zoé...

Une fois terminée la projection du dernier film de Roger Avary, on comprend mieux pourquoi certains critiques la comparent au cinéma de Quentin Tarantino ou de Roberto Rodriguez. Après onze ans d'absence, le réalisateur et scénariste de Lucky Day n'a rien perdu de son brin de folie. On peut même affirmer qu'il trouve là, le terrain parfait pour y exprimer tout son amour pour l'action la plus déjantée. Mais en même temps, d'autres cinéastes comme ceux cités plus haut sont passés par là. Roger Avary n'apparaît donc plus aussi inspiré que par le passé et semble plutôt piocher dans des idées maintes fois utilisées ailleurs. Si Lucky Day n'est pas l'immense déception qu'il aurait pu être, force est de constater qu'en comparaison du jouissif Killing Zoé, le dernier long-métrage de Roger Avary est en perte de vitesse...

Œuvre franco-canadienne où se croisent l'australien Luke Bracey, la bulgaro-canadienne Nina Dobrev, l'hongkongaise Josie Ho, la française Nadia Farès et encore, et SURTOUT, l'américain Crispin Glover Lucky Day est donc un film qui étend son territoire bien au delà du Canada et de la France. Si j'évoquais plus haut l'idée que le dernier long-métrage pouvait à priori être considéré comme une fausse suite au premier film du français, il faut savoir qu'à l'origine, Lucky Day était bel et bien prévu comme telle et devait promettre le retour de Zed et Zoé, deux des principaux personnages de Killing Zoé. Mais le projet ayant pris du retard, Roger Avary donna ensuite naissance à un nouveau script tout en gardant à l'esprit que son nouveau film pourrait être considéré comme une suite alternative, proposant de nouveaux personnages, incarnés par de nouveaux interprètes et ce, dans un nouveau contexte. Le résultat à l'écran ne se fait pas attendre : alors que l'on rêvait d'une œuvre aussi délirante que Killing Zoé, si le déroulement de l'intrigue de Lucky Day est en effet relativement ''dingue'', on n'y retrouve malheureusement pas la folle énergie de son ancêtre. Victime de très grosses et très nombreuses baisses de régime, le dernier long-métrage de Roger Avary s'avère relativement ennuyeux et n'est finalement porté que par la seule présence de l'acteur Crispin Glover, surtout connu pour avoir incarné George McFly dans le film de science-fiction culte de Robert Zemeckis, Retour vers le Futur. Pour le reste, Lucky Day ressemble à un vague plagiat de toute une série de longs-métrages, ce qui explique certains commentaires prônant une certaine affiliation entre le cinéma de Roger Avary et celui de Tarantino et Rodriguez. Humour, action, et gunfights font ici bon ménage mais la mise en scène manque malheureusement de punch !

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