Pour ce deuxième article
consacré au cycle Larry Cohen, j'ai décidé de vous parler de It's
Alive, plus connu chez nous sous le titre Le Monstre
Est Vivant. L'affiche ne laissant planer aucun doute sur le
contenu de ce petit film d'horreur datant de 1974, il met donc en
scène un couple formé par les acteurs John P. Ryan (entre autres,
Les Rescapés du Futur, L’étoffe des Héros,
Cotton Club) et Sharon Farrell (Le fugitif,
Des Agents très Spéciaux) dans les rôles respectifs
de Frank et Lenore Davies. Père et mère d'un fils de onze ans, ils
attendent donc un heureux événement lorsque tout bascule dans
l'horreur. En effet, l'enfant qui vient au monde est monstrueux et
attaque dès sa sortie du ventre de la mère, l'équipe de médecins
et d'infirmiers assistant à l'accouchement. Dès lors, le bébé
disparaît sans laisser de traces à par celles, sanglantes, qu'il
dissémine dans la ville chaque fois qu'il tue quelqu'un. Car bien
qu'il ne soit né que depuis quelques heures, il est pourvu d'une
force exceptionnelle et surtout de dents très acérées.
La police, malgré ses
nombreux renforts, semble incapable de mettre la main sur le petit
monstre. Alors que Lenore éprouve le besoin de l'avoir à ses côtés,
Frank, lui, ne désire qu'une seule chose : en être débarrassé.
C'est ainsi qu'il collabore avec les autorités afin de retrouver sa
progéniture...
Dès sa sortie, Le
Monstre est Vivant rencontre un problème de taille. Non pas
que son faible budget lui ai causé des dommages puisque son auteur a
réussi à en faire un sympathique petit film d'horreur, mais les
dirigeants du studio Warner ayant été remplacés, les nouveaux
arrivants décident de limiter la distribution du film à quelque
écrans américains avant qu'il ne soit tout simplement retiré de
l'affiche en raison du thème abordé. Heureusement, et ça n'est pas
la première fois, les honneurs seront sauvé grâce au continent
européen qui offrira à l'oeuvre de Larry Cohen une seconde
jeunesse.
Pourtant, lorsque l'on
regarde Le Monstre est Vivant,
il n'est pas la simple petite production horrifique qu'il semble
être. Le cinéaste nous offre en réalité une œuvre très morale
sur l'acte d'infanticide qu'est prêt à commettre le père de
l'enfant afin d'avoir la paix. Mais en fait de paix, cette volonté
de tuer son bébé aura en réalité des conséquences terrible sur
son existence. Déjà, le regard de la population sur cet homme qui
choisit d'en finir avec cette affaire sans même juger le pour et le
contre (qui voudrait vivre avec cette créature monstrueuse et
surtout, dangereuse à ses côtés?). Faisant de cette solution
finale une mauvaise publicité pour la boite qui l'emploie, il est de
plus, gentiment remercié par son ami et patron.
Et
que dire de son couple qui, s'il ne se déchire pas vraiment, connaît
des heures tragiques, la mère désirant plus que tout retrouver son
bébé ? Larry Cohen extrapole en un sens le délicat sujet des
enfants nés avec un handicap mental ou une difformité physique.
Mais ici, pas de trisomie ou de cinquième membre. Pas de
microcéphale ou d'autiste. Son bébé est un véritable monstre, si
peu montré à l'écran que ses rares apparitions le dévoilent sous
un aspect véritablement repoussant. Une créature dotée d'un crâne
énorme, sous la peau duquel de larges veines pulsent. Des yeux
globuleux aux sourcils froncés et surtout, une bouche nantie de
dents monstrueuses. Il n'en faut pas plus pour ménager une ambiance
angoissante. On regrettera peut-être la trop confuse scène se
déroulant dans les égouts et quelques passages un peu mous, mais
sinon, Larry Cohen propose une sympathique petite production
horrifique à laquelle il donnera deux suites...
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