Le cinéaste américain
Larry Cohen entame les années quatre-vingt dix avec son dix-septième
long-métrage. Et une fois encore, les blouses blanches font partie
de l'aventure. Cette autorité entre les mains de laquelle nous
confions habituellement nos « maux » va pourtant
se révéler fort peu compatible avec ce que l'on attend généralement
d'elle. Après le cri de désespoir de It's Alive
(rappelons que le titre du film de Larry Cohen s'inspire de la
célèbre phrase criée par le docteur Frankenstein dans le fameux
long-métrage éponyme de 1931), L'Ambulance met en
scène un individu que l'on nommera communément de « collant »
et assistant à l'enlèvement d'une jeune femme qu'il tentait de
séduire en pleine rue.
Cet homme, c'est Joshua
Baker (l'acteur Eric Roberts, qui n'a malheureusement pas
joué que dans de bons films). Le genre de type qui s'impose, sûr de
son charisme et qui fort heureusement (ou pas) pour sa « victime »
féminine, se trouvera présent lorsqu'elle fera un malaise. Atteinte
de diabète, elle est immédiatement transportée à l’hôpital. Ou plutôt, c'est ce que l'on pense d’abord. En réalité, la jeune femme a été enlevée. D'ailleurs,
cela n'a pas l'air d'étonner grand monde, mais l'ambulance qui la
réceptionne est un modèle des années soixante qui n'a plus court
en 1990. Mais bref, voici Joshua lancé dans une course effrénée
pour retrouver la jolie jeune femme. Qui, soit dit en passant, lui
fera un joli bébé dans le dos lorsqu'il la retrouvera.
Aux côtés d'Eric
Roberts, on retrouve l'acteur noir James Earl Jones (le flippant
Thulsa Doom du Conan le Barbare
original) dans le rôle du Lieutenant Détective
Spencer. L'Ambulance a
tout du bon gros nanar. De part la présence d'Eric Roberts d'abord,
mais aussi par son aspect. Mélangeant les genres avec plus ou moins
de bonheur, le film de Larry Cohen est catégorisé en tant que
comédie d'action horrifique. Je veux bien, oui, reconnaître que
quelques gags demeurent amusants. Telle la scène durant laquelle ce
bouffeur de chewing-gum de Lieutenant Détective Spencer rend son
dernier souffle en mâchant sa chique préférée. Pour le reste...
C'est
vrai également que le film fait preuve d'une énergie conférant à
ses scènes d'action un rythme plutôt soutenu. Par contre, en
matière de scènes d'horreur, il faudra aller voir ailleurs. En
effet, L'Ambulance
est excessivement avare en la matière. En fait, on a beau chercher,
mais il ne demeure pas l'ombre d'une goutte de sang, si ce ne sont
les éraflures du héros lors de la bagarre avec une bande de voyous
toxicomanes. C'est un peu léger, mais bon, passons. Red Buttons
participe lui aussi au projet. Et si son nom ne vous dit rien (il a
notamment joué dans L'Aventure du Poséidon
et même dans un épisode de La Petite Maison
dans la Prairie),
vous le reconnaîtrez aisément dans le rôle du compagnon de chambre
du héros.
Autre
acteur participant à L'Ambulance,
Eric Braeden. Sous ce nom (presque) imprononçable se cache l'un des
plus importants protagonistes du célèbre soap-opera, Les
Feux de l'Amour.
Victor Newman, c'est lui. Un rôle qu'il endosse depuis maintenant
trente-sept ans. Dans L'Ambulance,
c'est lui le médecin fou qui fait enlever des femmes et des hommes
atteints de diabète afin de pratiquer sur eux des opérations dont
le but ultime est de guérir définitivement la maladie.
Pas
vraiment crédible, l'acteur est aussi rigide que dans la série qui
l'a fait connaître dans le monde entier. En même temps, on s'en
fiche un peu puisque de toute manière L'Ambulance
n'est
à priori pas le chef-d’œuvre auquel on ne s'attendait de toute
manière pas du tout. Petite anecdote amusante : Larry Cohen
aurait conçu le scénario de son film alors qu'il était à
l'arrière d'une ambulance en direction d'un hôpital...
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