Larry Cohen débarque en
1985 avec The Stuff. Sur une idée totalement incongrue
se cache en réalité un message à l'attention de ces grandes
compagnies dont l'enseigne Coca-Cola fait partie et qui ont gangrené
la quasi-totalité de la planète avec des produitsde consommation
pas forcément bons pour la santé. Le cinéaste américain extrapole
le sujet en proposant aux habitants d'une petite ville, puis au pays
tout entier, une curieuse substance jaillissant du sol et possédant
la texture crémeuse et le goût du yaourt. Le succès est immédiat.
Mais, chaque médaille ayant son revers, le Stuff dont les
médias martèlent l'esprit des gens a des conséquences inattendues.
Ceux qui en consomment commencent à avoir un étrange comportement.
D'abord incapables de s'en défaire, ils sont ensuite les victimes
d'une curieuse transformation physique qui les vide de tout organe
interne, se retrouvant ainsi comme de vulgaires coquilles vides
remplies ensuite de ce même stuff qui fait des ravages dans les
ménages. Engagé par une boite concurrente à celle qui a la main
mise sur le Stuff, un homme va mettre à jour la terrible
vérité liée à ce produit dont tout le monde raffole.
En fait, pas vraiment
tout le monde. The Stuff vise aussi les tentatives
d'assimilation à travers le portrait de ce gamin qui découvre bien
avant d'autres que le yaourt incriminé semble être mu d'une vie
propre. L’œuvre de Larry Cohen est une allégorie sur la
consommation abusive de certains produits alimentaires, tels ceux que
l'on trouve dans les innombrables chaînes de fast-food de par le
monde. The Stuff a l'air d'en rajouter et pourtant,
trente ans après, nous sommes encore les témoins des ravages de
certaines substances (il n'y a qu'à voir l'histoire concernant Mary
Allwood, cette jeune femmes qui durant quatre ans a bu jusqu'à vingt
cannette de Red Bull par jour, avec toutes les conséquences que cela
a pu avoir sur son organisme).
Certes The Stuff
a pris un très méchant coup de vieux. Les ficelles utilisées pour
créer les effets-spéciaux sont bien connues, et pourtant, on passe
un moment relativement agréable. Dans le rôle principal, on
retrouve l'acteur Michael Moriarty qui interprétait déjà un très
désagréable personnage dans Q du même Larry Cohen.
Assez piètre acteur, il n'est de plus, pas aidé par un montage et
un scénario qui manquent parfois de crédibilité.
Original de par son
concept, le film n'est toutefois pas tout à fait novateur puisqu'en
regardant bien, Larry Cohen semble s'inspirer de deux œuvres de
science-fiction des années cinquante : Danger Planétaire
de Irvin S. Yeaworth Jr., ainsi que L'Invasion des profanateurs
de sépultures de Don Siegel. Le premier inspirant la forme
étonnante de l'organisme nommé Stuff. Le
second, lui, inspire le comportement de ceux qui ont goûté au Stuff
et surtout le fait que leur corps ne soit plus qu'un réceptacle
accueillant leur hôte mal attentionné. Un petit film sympa, sans
plus...
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