Après The Stuff,
j'ai le choix entre deux autres longs-métrages. Soit je commence par
God Told Me To et je termine par It's Alive III:
Island of the Alive.
Soit je décide de commencer par le dernier volet de la trilogie
It's Alive
et je clôt le cycle avec ce qui demeure apparemment le mieux
apprécié par les amateurs de l’œuvre du cinéaste américain
Larry Cohen. N'ayant pas une once de patience et désireux de voir à
quoi peut ressembler cette curieuse histoire mêlant meurtres en
série et secte agissant selon la volonté de Dieu, je commencerai
donc par God Told Me To,
plus connu chez nous sous le titre Meurtres sous
Contrôle.
Il s'agit du cinquième long-métrage de Larry Cohen. Encastré entre
It's Alive et
The Private Files of J. Edgar Hoover,
la chose est réputée pour être assez étrange. Qui a dit barrée ?
Été 1979, à New-York, USA. Il fait beau quand tout à coup, au
cœur même de cette cité grouillante de vie, il pleut des balles.
Un tireur fou juché au sommet d'une tour abat froidement et avec
méthode hommes et femmes sans distinction d'âge. Cet homme est le
premier d'une longue série d'individus qui tueront pour celui qui
leur commandera de le faire en son nom. Un nouveau messie. En fait,
un hybride, étonnant croisement entre une entité extraterrestre et
une femelle terrienne demeurée immaculée. Une Marie des temps
modernes, abductée, violée, inséminée et renvoyée à la surface
de la planète pour donner naissance à une engeance que l’œuvre
de Larry Cohen définira plutôt comme le principal ennemi de notre
Seigneur, le Diable en personne.
Et pour convaincre ceux qui voudraient émettre une opinion,
différente, il lui offre comme abri un sous-sol. Insalubre,
décrépit, et surtout, une chaudière prodiguant des flammes faisant
de ce lieu, l'Enfer tel qu'on l'imagine le plus souvent.
Curieux
effectivement, ce God Told Me To où
forniquent ensemble science-fiction, fantastique, horreur et
policier. Des fous de Dieu tuant sous les ordres télépathiques d'un
sociopathe hybride (le très flippant Richard Lynch, acteur immolé
qui offre une fois de plus son incroyable visage brûlé). Et face à
eux, un flic qui ne cesse de remettre en question sa foi, jusqu'à la
révélation finale, inattendue. Tous les défauts du cinéma de
Larry Cohen ressurgissent. Un trop plein d'idées qu'une mise en
scène pâlotte et un montage incohérent finissent par plomber.
Merde,
quoi ! Il y avait matière à donner naissance à un
chef-d’œuvre, à un long-métrage intemporel. A un classique du
genre. On se contera finalement de suivre l'enquête policière du
lieutenant Peter J. Nicholas sans véritable passion mais avec un
intérêt tout juste suffisant. Pour incarner le rôle du flic, Larry
Cohen pense d'abord à l'acteur Robert Forster mais celui-ci
abandonne au bout de deux jours. C'est Tony Lo Bianco qui prend alors
sa place. Si chez nous, cet acteur qui a pourtant joué dans des
dizaines de longs-métrages n'est pas des plus connu, certain
reconnaîtront l'homme qui interpréta le rôle de Raymond Fernandez
dans le film culte de Leonard
Kastle, The Honeymoon
Killers
en de 1970 et tourné en noir et blanc.
God
Told Me To laisse
un curieux sentiment d'inachevé. On appréciera le cadre souvent
déprimant d'une cité en décomposition. Des ruelles insalubres. Des
bars en mode « coupe-gorge ».
des maquereaux. Des putes. Bref, une ville qu'il est temps de
nettoyer. Et surtout un flic barré. Tiens, comme le film d'ailleurs.
Cette impression demeurant toute relative (on a vu des œuvres
exigeant beaucoup de concentration avant et après le film de Larry
Cohen), aurions-nous été trompés sur la légende qui entoure God
Told Me To ?
Peut-être un peu, oui...
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