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dimanche 19 février 2017

Cycle Larry Cohen - Island of the alive : It’s alive III (1987) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Dernier article consacré au cinéaste américain Larry Cohen, La Vengeance des Monstres (Island of the alive : It’s alive III) est également le dernier volet de la trilogie consacrée aux bébés monstres. Treize ans après l'original et huit après sa suite, que reste-t-il d'une œuvre qui déjà à l'époque souffrait de défauts rédhibitoires ? En fait, pas grand chose si ce n'est un grand déballage de scènes qui n'ont souvent pas grand chose à voir les unes avec les autres. Larry Cohen n'est désormais plus que le producteur exécutif (la production étant assurée par Paul Kurta) d'une licence en fin de vie qui cherche à reprendre un peu de vigueur en établissant le domaine de ses créatures sur une île déserte. Un petit coin de paradis pour ces enfants malmenés par la presse et par les autorités mais qui retrouvent malgré tout un peu d'espoir grâce à quelques rares individus. C'est ainsi que l'on retrouve pour la troisième fois l'acteur Michael Moriarty dans une œuvre signée Larry Cohen. Avec davantage de cheveux sur le caillou, il interprète le rôle d'un père dont la femme a elle aussi enfanté un monstre. Toujours aussi hideuses, la créature imaginée par le maquilleur Rick Baker a gagné des gallons supplémentaires dans le domaine de la laideur.

Désormais, il ne s'agit plus de montrer des bébés monstrueux quelques jours après leur naissance mais des enfants à la croissance rapide et âgés de cinq ans. Autant d années à vivre reclus sur une île, et malgré leur bas âge, capables de procréer. Et c'est d'ailleurs ce qu'il ne se gêneront pas de faire. Aux côtés de Michael Moriarty, on découvre avec étonnement la présence de l'actrice américaine Karen Black qui fit vivre des jours heureux à un grand nombre de longs-métrages, tous genres confondus. Du film catastrophe (747 en Péril), au film de science-fiction politique (Capricorn One), en passant par l'épouvante pure (le chef-d’œuvre de Dan Curtis Burnt Offerings).

Avec La Vengeance des Monstres, l'aura de l'actrice dégringole dangereusement. On ne sait pas vraiment si elle y est simple serveur, entraîneuse, ou tapineuse. D'une blondeur qui la confine parfois au rôle de poule vulgaire, on se demande ce qu'est venue faire la star dans ce petit budget sans grand intérêt. Larry Cohen tourne à la dérision un sujet auquel avait pourtant tenté à l'origine de prendre le plus grand soin. Tout commence par un procès pas tout à fait digne de Perry Mason mais presque. Ou comment convaincre que tuer les vilaines créatures n'est peut-être pas la solution. Ensuite, c'est direction l'île en question. Un havre de paix pour les anciens bébés-tueurs devenus des adultes précoces mais par pour la majorité de ceux qui aimeraient y fouler le sol. Des chasseurs d'hommes. Pardon! D'enfants. Et un Michael Moriarty accompagné de plusieurs scientifiques et d'un flic qui cabotine exagérément, au désagrément d'une femme qu'il drague ouvertement.

On se surprend à sourire. Car si même l'acteur n'est pas des plus épatant, ses répliques de séducteurs raté sont parfois amusantes et créent une rupture avec une scène ayant précédé celle située sur un bateau. Un passage embarrassant d'ailleurs. Assez dérangeant lors duquel il est rejeté par une prostituée qui voit en cet homme dont l'épouse a donné naissance, un individu porteur d'une maladie. Sans faire preuve d'aucun tact, la jeune femme dégage notre sympathique héros de sa chambre. Assez troublant. Michael Moriarty ne se départissant jamais de son sourire, même dans les pires situations (on se demande d'ailleurs dans quelle mesure ce comportement est dû à son interprétation et non pas à son piètre jeu d'acteur), on oublie assez vite ce passage dénué d'humanité pour se concentrer sur une intrigue parfois confuse (passages entre des scènes situées sur un bateau et celles d'un bar). Des courses-poursuites dont le point de chute s'avère être une plage sur laquelle plusieurs individus vont tenter de violer Ellein (Karen Black). Larry Cohen se disperse un peu trop. Des scènes pas si inutiles que ça puisqu'elles permettent tout de même de maintenir le rythme. Jusqu'à un final qui aurait dû être émouvant mais qui, permettez-moi de le dire, confine au grotesque. Il était donc temps pour les bébés de Larry Cohen d'aller se coucher et moi, de mettre un terme au cycle lui étant consacré...

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