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samedi 14 décembre 2019

I Don’t Feel At Home In This World Anymore de Macon Blair (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆



Très étrange que ce I Don’t Feel At Home In This World Anymore de Macon Blair, acteur et scénariste dont il s'agit jusqu'à maintenant de l'unique long-métrage à avoir vu le jour. Vu le contenu du projet, il est presque logique que l'américain ait prévu de tourner prochainement le remake du film culte Toxic Avenger de la Troma Entertainment. Car même si derrière ce titre à rallonge que constitue I Don’t Feel At Home In This World Anymore (et qui signifie Je ne me sens plus chez moi dans ce monde), on ne trouve quasiment aucune trace d'éléments gore, l'ironie qui plane au dessus de la tête de ses personnages est en totale adéquation avec ceux du film produit et réalisé par Lloyd Kaufman et Michael Herz en 1985. La thématique elle-même semble entretenir un lointain rapport avec ce dernier puisque Macon Blair se penche sur une communauté qui n'est pratiquement constituée que de marginaux. Les héros qu'interprètent la néo-zélandaise Melanie Lynskey (Créatures Célestes de Peter Jackson en 1994) et l'américain Elijah Wood (Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson entre 2001 et 2003, Maniac de Franck Khalfoun en 2012) en sont eux-mêmes

Elle, incarne Ruth Kimble, une jeune femme fragile et dépressive. Lui, est une sorte de punk à chien solitaire et gentil comme tout. C'est liés par une étrange et nouvelle amitié qu'ils vont remonter la trace de ceux qui récemment sont entrés chez Ruth durant son absence pour la cambrioler. Chargée d'assister les personnes âgées, la jeune femme trouve enfin un nouveau sens à sa vie et se prend au jeu de l'enquête policière. Tout comme Tony qui, passionné de hard rock, d'arts martiaux et s'avère notamment muni d'un nunchaku et d'étoiles de ninjas, prêtera main forte à Ruth. C'est ainsi qu'ils vont pourchasser l'étrange équipe de cambrioleurs à la tête de laquelle se trouve un certain Marshall (le musicien rock David Yow), les menant d'un bout à l'autre d'une ville où d'un côté règne la marginalité, et de l'autre une certaine bourgeoisie...

I Don’t Feel At Home In This World Anymore est de ces œuvres qui ne nous laissent pas indifférents. Et pourtant, il n'est pas certain que l'on s'en souvienne au delà de quelques mois. Sans doute parce que l'absurdité du propos n'y est peut-être pas assez formulée, ou tout simplement parce ce que l'univers rappelle trop souvent celui de Joel et Ethan Coen sans pour autant s’enorgueillir d'être aussi abouti. Exclusivité Netflix, le long-métrage de Macon Blair s'intéresse de très près à ces marginaux que l'on a plus souvent l'habitude de voir dans le cinéma dit ''indépendant'' (il n'est donc pas étonnant de l'avoir vu concourir au festival de Sundance en 2017 pour y remporter le grand prix du jury). Ici, ne rêvez pas. Pas question d'y voir des bimbos remuer leur cul et leur ''boobs'' en bikini sur une musique ragga. En effet, dans une grande majorité des cas, les personnages sont sapés comme des cloches et les frères Brook et Will Blair nous ont concocté un score pop, métal et rock sudiste dans lequel se croisent notamment The Giraffes, The Texas Sapphires, Jason Newman, BulletProof Moose ou encore Echo And The Bunnymen. I Don’t Feel At Home In This World Anymore étonne également de par sa violente rupture de ton dont il fait preuve durant le dernier acte. De la comédie un peu grotesque et surréaliste, on passe au thriller sanglant. Au final, il est difficile d'évoquer l’œuvre de Macon Blair sans prendre des pincettes. ''Original mais pas indispensable'' semble être une définition juste...

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