Très étrange que ce I
Don’t Feel At Home In This World Anymore de
Macon Blair, acteur et scénariste dont il s'agit jusqu'à maintenant
de l'unique long-métrage à avoir vu le jour. Vu le contenu du
projet, il est presque logique que l'américain ait prévu de tourner
prochainement le remake du film culte Toxic
Avenger
de la Troma
Entertainment. Car même si derrière ce titre à rallonge que
constitue I Don’t Feel At Home In This World
Anymore (et
qui signifie Je ne
me sens plus chez moi dans ce monde),
on ne trouve quasiment aucune trace d'éléments gore, l'ironie qui
plane au dessus de la tête de ses personnages est en totale
adéquation avec ceux du film produit et réalisé par Lloyd Kaufman
et Michael Herz en 1985. La thématique elle-même semble entretenir
un lointain rapport avec ce dernier puisque Macon Blair se penche sur
une communauté qui n'est pratiquement constituée que de marginaux.
Les héros qu'interprètent la néo-zélandaise Melanie Lynskey
(Créatures Célestes de
Peter Jackson en 1994) et
l'américain Elijah Wood (Le Seigneur des anneaux
de Peter Jackson entre 2001 et 2003, Maniac
de Franck Khalfoun en 2012) en sont eux-mêmes
Elle,
incarne Ruth Kimble, une jeune femme fragile et dépressive. Lui, est
une sorte de punk à chien solitaire et gentil comme tout. C'est liés
par une étrange et nouvelle amitié qu'ils vont remonter la trace de
ceux qui récemment sont entrés chez Ruth durant son absence pour la
cambrioler. Chargée d'assister les personnes âgées, la jeune
femme trouve enfin un nouveau sens à sa vie et se prend au jeu de
l'enquête policière. Tout comme Tony qui, passionné de hard rock,
d'arts martiaux et s'avère notamment muni d'un nunchaku et d'étoiles
de ninjas, prêtera main forte à Ruth. C'est ainsi qu'ils vont
pourchasser l'étrange équipe de cambrioleurs à la tête de
laquelle se trouve un certain Marshall (le musicien rock David Yow),
les menant d'un bout à l'autre d'une ville où d'un côté règne la
marginalité, et de l'autre une certaine bourgeoisie...
I Don’t Feel At
Home In This World Anymore
est de ces œuvres qui ne nous laissent pas indifférents. Et
pourtant, il n'est pas certain que l'on s'en souvienne au delà de
quelques mois. Sans doute parce que l'absurdité du propos n'y est
peut-être pas assez formulée, ou tout simplement parce ce que
l'univers rappelle trop souvent celui de Joel et Ethan Coen sans pour
autant s’enorgueillir d'être aussi abouti. Exclusivité Netflix,
le long-métrage de Macon Blair s'intéresse de très près à ces
marginaux que l'on a plus souvent l'habitude de voir dans le cinéma
dit ''indépendant'' (il n'est donc pas étonnant de l'avoir vu concourir au festival de Sundance en 2017 pour y remporter le grand prix du jury). Ici, ne rêvez pas. Pas question d'y voir des
bimbos remuer leur cul et leur ''boobs'' en bikini sur une musique
ragga. En effet, dans une grande majorité des cas, les personnages
sont sapés comme des cloches et les frères Brook et Will Blair nous
ont concocté un score pop, métal et rock sudiste dans lequel se
croisent notamment The Giraffes, The Texas Sapphires, Jason Newman,
BulletProof Moose ou encore Echo And The Bunnymen. I
Don’t Feel At Home In This World Anymore
étonne également de par sa violente rupture de ton dont il fait
preuve durant le dernier acte. De la comédie un peu grotesque et
surréaliste, on passe au thriller sanglant. Au final, il est
difficile d'évoquer l’œuvre de Macon Blair sans prendre des
pincettes. ''Original
mais pas indispensable''
semble être une définition juste...
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