Jamais deux sans trois
pourrait-on dire. Une appréciation subjective et personnelle qui
s'applique malheureusement à la lettre dans ce contexte particulier
qui en cette fin de journée caniculaire confirme que le hasard ne
fait pas toujours bien les choses. Après deux Troma
carrément désastreux, je m'étais juré d'abandonner quelques temps
les productions du seigneur Lloyd Kaufman pour quelque chose d'un peu
plus... disons... hexagonal. Et pourtant pas moins insipide puisque
le film dont il est ici question avait dès le script, peu de chance
d'emporter mon adhésion. Mais que voulez-vous, tout comme Patrick
Sébastien, Vincent Lagaf' est de ces individus que j'ai toujours
trouvé attachants même s'ils frisent parfois le ridicule dans leur
attitude mêlée de ringardise et d'humour potache. De la chanson
Bo le lavabo, en passant par
l'émission de télévision Le Bigdil
et jusqu'à sa présence récente sur la chaîne de télévision
généraliste privée C8,
Vincent Lagaf' a conservé tout son potentiel sympathie.
C'est
ainsi donc que l'idée assez étrange de voir si le bonhomme avait
déjà prêté sa silhouette au cinéma m'est venue. L'animateur et
humoriste s'est distingué sur grand écran à une seule reprise, et
pas des plus glorieuse puisqu'il s'agit de Le Baltringue
au titre prophétique réalisé par Cyril Sebas, co-réalisateur sur
le déjà très mauvais Gomez Vs Tavarès
aux côtés du cinéaste Gilles Paquet-Brenner. Signe avant coureur
des appétences du réalisateur pour les sujets et les interprètes
hors-normes (son premier méfait sur grand écran réunissait le
rappeur français Stogmy Bugsy et l'humoriste marseillais Titoff).
Sur une idée originale de Vincent Lagaf' et un scénario écrit à
six mains par Bibi Naceri, Chris Nahon, Fred Besnard (d'où un
résultat à l'écran assez bordélique), Le
Baltringue est
d'une indigence totale. Le capital sympathie que l'on peut encore
éprouver pour Vincent Lagaf' n'efface malheureusement pas la qualité
plus que médiocre de son interprétation et de celle des interprètes
qui l'accompagnent dans ce qui ne devrait même pas figurer comme
simple téléfilm pour la télévision.
Le
problème avec des individus de la trempe de Vincent Lagaf', souvent
en roue libre, c'est qu'il est difficile pour un cinéaste de les
contraindre de jouer autrement que dans le registre qui les ont rendu
populaires sur le petit écran. Vincent incarne Guy,
animateur-vedette d'une émission de télé-achat qui va être
involontairement embarqué dans une sombre histoire dans laquelle il
va être contraint de coopérer avec un agent des services secrets
français chargé de mettre hors d'état de nuire une organisation
originaire des pays de l'est et détentrice d'un gaz neurotoxique
très puissant...
Qu'est-ce
que vous voulez que je vous dise... à part que Vincent Lagaf'
parvient à épuiser les spectateurs à force de surjouer en
permanence sans jamais parvenir à arracher le moindre sourire.
L'acteur-animateur emporte avec lui dans ce tourbillon d’inepties
l'acteur Philippe Cura, surtout connu pour avoir incarné le
personnage d'André Markowicz dans la série télévisée Caméra
Café,
ou le belge Jean-Luc Couchard (interprète du cultissime Dikkenek
d'Olivier Van Hoofstadt). Cyril Sebas comble les vides abyssaux en
ajoutant des éléments qui n'ont que peu ou pas du tout de rapports
avec l'axe central du récit (qu'est-ce que ce pseudo concours de la
chanson française vient faire dans cette histoire d'espionnage?).
Mais l'un des aspects les plus nocifs pour le moral du spectateur
concerne sans doute la partition musicale du compositeur français
Pierre Marie (auteur, entre autre, de plusieurs compositions pour la
série Plus belle
la Vie) :
dire qu'elle est imbuvable est un euphémisme. Elle indique à chaque
coin de rue le côté ringard de l'objet qu'elle est censée
représenter. Une musique de cabaret absolument indigeste qui termine
de faire de Le Baltringue,
une comédie franchouillarde d'une lourdeur exaspérante... Allez, une étoile de plus que les deux derniers Troma chroniqués, juste par chauvinisme...
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