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jeudi 4 juillet 2019

TROMA : The Newlydeads de Joseph Merhi (1988) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆



Je me disais qu'après l'insupportable affront qui me fut fait lors du visionnage du désastreux B.C. Butcher de Kansas Bowling, il fallait que je me refasse une santé devant une autre production Troma. Non pas en faisant une cure à base de Toxic Avenger, de Class Of Nuke'Em High ou de Poultrygeist : Night of the Chicken Dead, tellement cultes et évidents qu'il aurait été trop facile de me laisser à redécouvrir une énième fois ces classiques de la société créée dans les années soixante-dix par le tout aussi culte Lloyd Kaufman, mais plutôt en allant dénicher LA perle rare. Le film inédit (ou presque puisque existant tout de même dans une version ATROCEMENT doublée dans notre langue), l'objet quasiment introuvable si ce n'est sous l'impulsion de l'un des nombreux cinéphages qui multiplient ''l'upload'' d’œuvres parfois improbables sur le net. En fait de perle, disons que si j'ai bien réussi à trouver une production bien moins connue que les illustres longs-métrages cités plus haut, The Newlydeads est plutôt du genre perl...ouse, que le véritable joyau que j'espérais vainement découvrir.

Durant une heure... dix-sept minutes... et dix secondes, j'ai tenté de saisir dans quelle mesure ce film signé du réalisateur Joseph Merhi (auteur, tout de même, de trente-trois métrages entre 1986 et 2012) aurait pu être envisagé comme une œuvre méritant que l'on s'y attarde un minimum. Soixante-dix sept minutes à me triturer les méninges tout en demeurant indifférent au récit se déroulant sous mes yeux. C'est peut-être dans le mélange de sources d'inspiration qu'évoque le film que le spectateur trouvera la clé. Je veux bien évidemment parler de celle qui lui est propre. La mienne n'a pas eu besoin d'aller chercher très loin. Esthétiquement, The Newlydeads ressemble, au hasard, à la série Angoisse (aussi connue sous le titre original Thriller) dans une version sous acides. Mais la comparaison entre cette fameuse série britannique horrifique datant des années soixante-dix et le film de Joseph Merhi s'arrêtant là, il fallait trouver d'autres points de comparaison. À dire vrai, The Newlydeads ressemble à un vieux soap fauché, interprété avec la finesse d'une enclume par des actrices et acteurs (vous êtes priés de rire à l'énoncé) visiblement piochés au hasard à l'entrée d'un centre commercial.

Lorsque le génie se fait la malle avec une valise remplie des billets prévus pour le budget du film, voilà ce que ça donne. Pas aussi miséreux que B.C. Butcher tout en étant aussi inintéressant, The Newlydeads est de ces calvaires que personne n'oserait imposer au violeur de sa fille ou au meurtrier de son épouse. L'histoire (ah, car il y en a une?) : un travel... euh, pardon : un travesti débarque dans un hôtel, loue une chambre et drague le propriétaire des lieux qui, le pauvre, est bien le seul à ne s'être pas encore rendu compte que la séduisante blonde qu'il a en face de lui est une folle. Enfin, un pédé, une tata, une fiotte ou un homosexuel, appelez-le comme vous le voulez. Après avoir tenté de repousser les assauts de ce client aux mœurs très particulières, le proprio le tue en lui plantant un tournevis dans la tempe (cherchez pas. Le meurtre n'est évidemment pas un hommage au Dawn of the Dead de George Romero, les amateurs comprendront). Revenu d'entre les morts, le travesti va venir semer la zizanie au cœur de l’hôtel dans lequel de nombreux touristes ont réservé une chambre. Des clients qui vont du jeune couple aimant baiser devant la caméra au duo de grabataires dont on se fiche royalement du sort qui pourrait leur être accordé.

Joseph Merhi signe une œuvre hybride, entre film de fantômes et slasher, le travesti ayant eu le temps de revêtir une robe blanche et d'arborer un maquillage aussi foireux que ceux des zombies d'un certain Bruno Mattei (dont je respecte cependant infiniment l’œuvre cinématographique). La bande-son de John Gonzalez (compositeur d'une petite soixantaine de partitions pour le cinéma et la télévision) est (sans doute) involontairement glauque. A l'entendre, on a l'impression que le type devait découvrir l'instrument qu'il avait entre les mains pour la première fois. Trois notes, pas plus, le doigt appuyé de longues secondes, créant ainsi des nappes lugubres que n'importe quel néophyte en matière de musique aurait été capable de composer en quelques secondes.
Outre la musique, on notera la performance de Jimmy Williams, acteur dont l'incroyable charisme envoûte le spectateur. Il n'a pas son pareil pour faire croire à celui-ci qu'il est mauvais acteur... Pardon ? Ah, excusez-moi. On me dit dans l'oreillette que le bonhomme est authentiquement mauvais. Je me disais aussi, une telle intensité, une telle profondeur dans le vide artistique ne pouvait être concevable qu'à partir du moment où l'incarnation était confiée à un individu peu coutumier du métier d'acteur (neuf apparitions tout de même dans divers longs-métrages et séries télévisées). Je raconte beaucoup de bêtises, mais il faut me comprendre. Il s'agit d'une thérapie m'évitant de ressentir le besoin d'ouvrir la porte-fenêtre du salon, de saisir mon ordinateur et de le jeter par la fenêtre avant de prendre la décision, ferme et définitive, d'en terminer avec le septième art !!! Il y a des instants de solitude absolue dont vient de faire partie le film de Joseph Merhi. L'une des pires expériences cinématographiques de toute mon existence... Où sont mes calmants ?

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