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jeudi 4 juillet 2019

Pet Sematary de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer (2019) - ★★★★★★☆☆☆☆



Trente ans après la sortie de la première adaptation du chef-d’œuvre de l'écrivain américain Stephen King, Pet Sematary revient sur grand écran dans une version qui risque de faire suffoquer les amateur du terrifiant roman sorti chez nous sous le titre Simetierre. Frappé par ce que j'aurais tendance à nommer sous l'appellation ''Syndrome Terminator Genisys'', la cuvée 2019 signée à quatre mains par les réalisateurs Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, la nouvelle version de Pet Sematary débute effectivement de manière identique à celle que signa Mary Lambert en 1989 (laquelle osa pondre une épouvantable séquelle trois ans plus tard et n'ayant plus rien à voir avec le roman de Stephen King). Et bien que quelques éléments fassent leur apparition pour la toute première fois (la procession) et que d'autres aient disparu (les traumatisants flash-back du chien et de l'adolescent ramenés à la vie) ou aient été quelque peu modifié (les conditions dans lesquelles est morte la sœur de Rachel Creed), nous sommes bien en terrain conquis...

du moins jusqu'à ce que ce fameux ''Syndrome Terminator Genisys'' qui consiste à bouleverser les certitudes (tout autant que les habitudes) ne viennent artificiellement relancer l'intérêt. Entre trahison envers le roman (et accessoirement, le film qui en découla en 1989) et volonté de ''réécrire l'histoire'' pour se démarquer, le spectateur aura tôt fait de choisir son camp. Si dans le fond, l'un des événements fondateurs de cette véritable mythologie qui fait du Pet Sematary de Stephen King l'un des axes centraux et l'un des plus terrifiants écrits de toute l’œuvre de l'auteur de romans beaucoup plus sombres conçus sous le pseudonyme de Richard Bachman, dans la forme, Kevin Kölsch et Dennis Widmyer prennent des chemins de traverses qui trahissent la volonté de fondre leur adaptation dans une mouvance qui, si elle est à la mode et donc prisée du jeune public, risque au contraire de provoquer des remous parmi les fans de l'écrivain.

Concernant le casting, rien à dire : c'est un sans fautes. Jason Clarke est convaincant, comme le sont ceux qui incarnent les membres de sa petite famille (Amy Seimetz, Jeté Laurence et Hugo Lavoie), ainsi que l'excellent John Lithgow (L'Esprit de Caïn de Brian de Palma). On pourra juger l'incarnation du personnage de Victor Pascow par l'acteur noir Obssa Ahmed comme d'un effet de mode déjà entrevu dans l'immonde Tour Sombre de Nikolaj Arcel dans lequel le Pistolero blanc Rolland devenait par on ne sait quel autre miracle que celui d'un script désireux d'intégrer son quota d'hommes de couleur, un black ! Un détail me direz-vous. Oui, peut-être...
N'empêche, les différentes apparitions du Victor Pascow incarné à l'époque de Mary Lambert par Brad Greenquist étaient nettement plus flippantes. Ici, le personnage est inefficient, et donc, tout à fait inutile. Comme l'évocation de ces monstres mécaniques qui passent en trombe sur la route qui sépare la maison des Creed et de Jud Crandall. A force d'éviter de trop les invoquer, le couple de cinéastes ne parvient plus à susciter la moindre angoisse lorsqu'enfin, l'un de ces poids-lourds s'apprête à franchir cette route dangereuse qui depuis tant d'années, à emporté nombre d'animaux domestiques.

Pet Sematary version 2019 possède une ambiance lourde, électrique et mortifère. Une œuvre plus noire et nihiliste que son aînée qui déjà, offrait une fin pessimiste. En choisissant de prendre un chemin différent en ne faisant plus du jeune Gage la nouvelle victime de la route traversant le territoire des Creed, Kevin Kölsch et Dennis Widmyer réécrivent tout un pan du récit et offrent une incarnation (ici, celle d'Ellie et non plus celle de Gage, pourtant terrifiant dans la version de 1989) qui peine à convaincre et qui, reconnaissons-le, frise même parfois le ridicule. Pour être très franc, une fois zombifiée, il est amusant d'imaginer le comportement d'Ellie qui plus âgée que son petit frère peut alors se révéler plus dangereuse que lui. Sauf que la gamine que choisissent d'exhiber les deux cinéastes se rapproche davantage d'une Linda Blair en mode ''possédée'' que d'une jeune enfant revenue d'entre les morts. Si Pet Sematary cuvée 2019 n'est pas totalement raté, il n'apporte en revanche pas grand chose en comparaison avec l’œuvre de Mary Lambert et encore moins avec le roman de Stephen King. Sombre et parfaitement incarné, il ne fera par contre peur qu'aux petits enfants qui pensent qu'une créature se tapit, la nuit, dans le placard de leur chambre, ainsi qu'à ceux que certaines légendes indiennes effraient. Pour le reste, le film de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer est une honnête série B horrifique, sans plus...

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