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mercredi 17 juillet 2019

Guy d'Alex Lutz (2018) - ★★★★★★★★★☆




Comédien, acteur de cinéma et de télévision, scénariste ou encore doubleur, il ne manquait plus à Alex Lutz que d'endosser la casquette de réalisateur pour demeurer un artiste complet. C'était déjà chose faite en 2015 avec son premier long-métrage Le Talent de mes Amis en 2015 mais c'est l'année dernière qu'il venait confirmer tout le bien que l'on pouvait penser de lui avec Guy, un documenteur (ou faux documentaire) sur la vie d'un chanteur septuagénaire imaginaire sorti de l'esprit tricéphale d'Alex Lutz, Thibault Segouin et Anaïs Deban. L'histoire de Guy Jamet, chanteur de variété populaire qui connut un certain succès du début de sa carrière dans les années 60 jusqu'à la fin du siècle dernier et qui, aidé d'une double compilation regroupant ses plus grands succès, tente de revenir sur le devant de la scène. Suivi par la caméra de Gauthier, un jeune journaliste dont la mère était une grande fan de Guy Jamet, le chanteur nous fait vivre son quotidien, des loges jusqu'aux concerts et des restaurants où toute son équipe de techniciens et musiciens se retrouvent après chaque représentation jusque dans son intimité qu'il partage avec sa compagne Sophie Ravel (excellente Pascale Arbillot)...

Alex Lutz réalise avec Guy, l'un des meilleurs représentants de sa catégorie : le documenteur. Le principe est simple puisqu'il s'agit ici de plonger le spectateur dans un univers factice se rapprochant le plus possible du documentaire. L'acteur, scénariste et réalisateur y parvient aisément à l'aide d'importants moyens. Si le film se concentre sur le présent, le travail effectué sur les ''fausses'' archives crées à l'occasion est relativement bluffant. En effet, on retrouve Guy à différentes époques de sa vie et donc, à des âges plus ou moins avancés. À ce titre, on retiendra le travail remarquable effectué sur le visage d'Alex Lutz par les maquilleurs français Laeticia Quillery et Geoffroy Felley qui surpassent tout ce qui a pu être conçu sur grand écran depuis les origines du vieillissement au cinéma (Dick Smith aurait été fier du duo). Afin de crédibiliser et de pousser le réalisme du propos à son paroxysme, d'importants moyens ont été apportés afin de créer un univers cohérent qui s'étend bien au delà de la dizaine de chansons conçues à l'occasion par Vincent Blanchard et Romain Greffe et qui, dans la majeure partie des cas, n'ont pas à rougir face aux standards de la chanson française. Preuve qu'aucun compartiment n'a été laissé au hasard et qu'Alex Lutz a tenu à ce que chaque artisan de Guy puisse bénéficier des meilleures conditions de travail afin d'obtenir les meilleurs résultats.

À l'occasion de son second long-métrage, Alex Lutz fait appel à Pascal Le Gellec pour les décors, Amandine Gros pour les costumes ou encore Mathieu Le Bothlan pour la photographie. En résultent des séquences qui replongent les spectateurs dans des époques diverses, images à l'appui, en retrouvant l'esthétique précise des périodes qu'elles évoquent. Alex Lutz est bluffant. Non seulement il réalise l’œuvre parfaite, à tel point qu'on oublierait presque qu'il s'agit d'une fiction, mais de plus, il incarne à la perfection ce vieil homme, cet artiste sur le retour dont on partage l'incroyable aventure et son histoire personnelle. Drôle et parfois émouvant, Guy est une prise de risque permanente. La moindre fausse note et la crédibilité aurait pu voler en éclat. C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison que l'acteur-réalisateur a fait le choix d'interpréter lui-même sur scène les chansons sans faire usage du play-back (un procédé qu'Alex Lutz aura pourtant le génie d'utiliser lors de certaines séquences de flash-back).

Guy est l'occasion de retrouver une brochette d'interprètes on ne peut plus hétéroclite : on retrouve en effet notamment à l'affiche l'actrice Nicole Calfan, la chanteuse Dani, les actrices Élodie Bouchez et Julie Arnold, l'humoriste et chroniqueuse Nicole Ferroni, et dans leur propre rôle, Michel Drucker et Julien Clerc. Les plus observateur noteront également la présence de David Salles dans la peau d'un clochard très convainquant. Guy est une excellente surprise. Nostalgique d'une époque révolue, le spectateur sent bien qu'Alex Lutz est attaché à son sujet et signe une œuvre parfaitement accomplie. À voir absolument...

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