Coïncidence ou non,
L'Invasion vient de Mars
de Tobe Hooper et Les Envahisseurs de l'Espace
de Rick Sloane sont sortis en 1986 à quelques mois d'intervalles.
Même volonté de rendre hommage au cinéma de science-fiction des
années cinquante. Même approche esthétique. Pour la comparaison,
nous nous arrêterons sur ces quelques aspects puisqu'à part ces
quelques exemples, l’œuvre du premier demeure éminemment plus
réjouissante que la seconde. C'est dire si Les
Envahisseurs de l'Espace
est mauvais. Car force est de reconnaître que de son côté, Tobe
Hooper fut loin d'accomplir des miracles dans le domaine. Mais alors
que l'auteur de l'un des plus remarquables films d'épouvante de
toute l'histoire du cinéma (Massacre à la
Tronçonneuse
en 1974) se penchait sur la science-fiction pour la seconde fois en
deux ans après le plutôt réussi Lifeforce
en 1985, Rick Sloane, réalisateur de plusieurs volets de la saga
Vice Academy
débutait pratiquement sa carrière de cinéaste avec ce qui demeure
sans doute comme l'un des pires films de science-fiction que le
septième art ait engendré. En effet, Les
Envahisseurs de l'Espace (The
Visitants),
dont l'auteur promet ironiquement en fin de métrage une séquelle
heureusement, jamais mise en boite, est une véritable engeance. De
la pire espèce. Que rien ne vient sauver du naufrage, pas même
l'humour pitoyable que le réalisateur et ses interprètes tentent
d'y injecter...
L'histoire
démarre à peu de chose près comme celle du film culte de Tom
Holland sorti l'année précédente, Vampire,
vous avez dit Vampire ?.
À une exception prêt : Rick Sloane remplace les vampires de
Tom Holland par des extraterrestres venus préparer le terrain à une
future colonisation de notre planète. En effet, Les
Envahisseurs de l'Espace (qu'il
ne faudra surtout pas confondre avec le film éponyme du cinéaste
japonais Ishirō Honda sorti seize ans auparavant en 1960) tourne
autour du jeune Eric, étudiant dans une université américaine et
qui s'aperçoit que ses voisins Exeter et Lubbock (respectivement
interprétés par Jordana Capra et Joel Hile) sont d'origine
extraterrestre. Et s'il ne connaît pas encore leurs intentions,
c'est en pénétrant chez eux qu'il va dérober une arme qu'il
confiera au professeur Levelland de l'université. Le film de Rick
Sloane tourne donc autour de ce thème unique qui consistera pour nos
deux extraterrestre, de récupérer l'arme que leur a volé le jeune
étudiant...
Un
sujet relativement classique pour un résultat époustouflant de
connerie. On mettra sur le compte de Rick Sloane sa volonté de
produire une œuvre de science-fiction humoristique pour ne pas trop
s'acharner sur le rendu grotesque de son œuvre. Et pourtant, on
pourra avoir beau se montrer patient et faire preuve d'un minimum
d'humanité, Les Envahisseurs de l'Espace
est catastrophique. Une incommensurable daube qui ferait passer les
sitcoms Hélène
et les Garçons
ou bien Premiers
Baisers
pour du Kubrick. Car le film de l'américain ressemble tout à fait à
ce genre de séries télévisées qui virent le jour au début des
années quatre-vingt dix et pullulèrent sur nos petits écrans. Film
dont l'ambition scénaristique et visuelle le condamne aux drive-in
américains, Les
Envahisseurs de l'Espace
est d'une laideur absolue. Sans doute en possession d'un stock
important d'ampoules colorées dont il ne savait que faire, le
réalisateur noie sont film sous des halos de couleurs primaires
absolument dégueulasses. Sans doute la touche ''fifties'' qu'il
prétendait apporter à son œuvre. Les décors sont outrageusement
vides et l'on finit par soupçonner que ceux de l'université et la
maison d'Eric sont les mêmes. Déprimant ! Par contre, ce qui
pourra au pire, ou au mieux, faire sourire le public français, ce
sont les doublages improbables dont ''bénéficie'' Les
Envahisseurs de l'Espace.
À croire qu'ils furent obtenus au rabais, le pire étant celui qui
double le héros, hurlant chaque fois qu'il ouvre la bouche. D'une
manière générale, aucun des interprètes ne convainc. Tous plus
mauvais les uns que les autres, le film étant de surcroît
accompagné d'une bande-son indigeste, Les
Envahisseurs de l'Espace
n'a rien pour lui. Que des défauts et pas une once de qualité. Si
mauvais qu'il en devient presque gênant. Ce qui n'aura en tout cas
pas empêché Rick Sloane de faire une carrière de cinéaste et le
tâcheron de Marcus Vaughter d'apparaître encore dans une toute
petite poignée de longs-métrages. A fuir !!!
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