Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 23 mars 2012

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Ted Bundy "Ted Bundy" de Matthew Bright (2003)



De la fiction...

Ted Bundy est reconnu comme étant l'un des meurtriers les plus connus. C'est en tout cas à partir de son parcours criminel que fut inventé le terme de "tueur en série". Reste à savoir ce qu'en a fait le réalisateur Matthew Bright ("Freeway"). Son tueur (sous les traits duquel se cache l'acteur Michael Reilly Burke), loin d'avoir le charisme du véritable criminel, parvient somme toute à camper un Ted Bundy convainquant. Un prédateur exclusivement attiré par la gente féminine et qui pratique sur ses victimes une certaine forme d'humiliation. Incapable de se soumettre à des rapports sexuels dits "normaux", ça n'est sans doute pas sa compagne qui parvient à tempérer son engouement pour des pratiques qu'elle-même juge dégradantes. Excusant ses méfaits auprès de certaines de ses proies en invoquant son profil d'homme issu d'un milieu moyen et se vengeant donc sur des femmes qu'il considère inaccessibles, Bundy ne fait en réalité jamais le tri parmi ses victimes, qu'elles soient issues d'un niveau social aisé ou pas. 


Ce qui le pousse à tuer reste évidemment l'humiliation dont il fait l'objet lorsqu'il est ignoré par celle qu'il tente de prendre dans ses filets. Sans compter ni prendre jamais de précautions, il kidnappe, enferme, viole, torture et assassine de nombreuses femmes. Il lui arrive de vouloir imposer à sa compagne Lee (Bliss Boti Ann) le genre de pratique qu'il opère avec ses victimes mais sans jamais aller jusqu'à la tuer. Celle-ci, follement éprise de Ted, finit par accepter d'outrepasser son dégout personnel afin de garder son fiancé auprès d'elle. Le Ted Bundy de Matthew Bright est, comme le fut le vrai tueur, un être égocentrique, qui prend un immense plaisir à humilier ses victimes. Immature et impulsif, il lui arrive d'user de stratagèmes inventif afin de les attirer dans un piège. Portant au bras un plâtre, il lui arrive souvent de faire appel au sens civique de jeunes femmes qui ne se doutent pas du tueur qui se cache derrière son visage d'enfant. Elles acceptent à chaque fois de l'aider à porter ses affaires jusque dans sa voiture, outil qu'il privilégie lors de kidnappings orchestrés parfois en plein jour. 


Malgré son apparente bonhomie, il est difficile de s'attacher à Ted Bundy. Simplement parce que les raisons qui le poussent à tuer restent trop souvent obscures. On aurait aimé que nous soient détaillés sont enfance et son parcours. Il aurait fallut dresser le portrait d'un homme attaché à celle qui l'aime et la jeune fille de cette dernière, la seule à trouver grâce à ses yeux. Affabulateur, l'homme invente sans cesse des portes de sortie afin de s'extraire du cambouis dans lequel il s'enlise. La mise en scène donne au film l'aspect d'un téléfilm. Au même titre que l'excellent "Deliberate Stranger" campé par Mark Harmon. Si ce n'étaient quelques scènes particulièrement gratinées (comme le kidnapping nocturne d'une jeune femme, son humiliation et son meurtre par strangulation), le film tomberait dans une mise en scène particulièrement plate. Ce qui différencie "Ted Bundy" de la majeure partie des films de serial killer est l'absence d'enquête au profit d'un portrait qui manque cruellement d'aspect psychologique. D'autres ont pourtant tenté la chose d'une manière identique mais avec beaucoup plus de bonheur ("Henry, Portrait Of A Serial Killer"). L'image elle-même manque de ce grain qui donne à l'aspect de certaines pellicules un climat profondément malsain. 


Matthew Bright jongle entre sobriété et détails sordides. En effet, l'un des aspects les moins ragoutants de la personnalité du tueur est mis en avant à plusieurs reprises: son goût pour la nécrophilie est abordé chaque fois que l'ennui s'impose. Comme si le réalisateur lui-même choisissait d'injecter le malaise là où commence à s'interposer une certaine lassitude. Sans vouloir être médisant, peut-être pouvons-nous supposer qu'elles ont été mises là sans véritable volonté de choquer mais comme unique moyen de fidéliser les spectateurs qui voudraient fuir la projection. Le pire est que cela fonctionne. Il suffit d'assister aux "relations" qu'entretient le tueur avec les têtes coupées qu'il entrepose chez lui ou les fréquents retours qu'il effectue sur les lieux de certains crimes pour s'en convaincre. Michael Reylli Burke fait ce qu'on lui dit et s'en sort relativement bien.

En bref, ce qui manque cruellement au film et qui aurait pu le rendre beaucoup plus intéressant, c'est notre indéniable besoin d'en savoir plus sur l'enfance du tueur. S'attachant à dresser le destin d'un meurtrier sur une courte période qui ne s'étale que sur quelques années, il devient impossible de s'émouvoir devant sa détresse, qu'elle soit sincère ou simulée lorsque vient le moment de son exécution. On ne peut excuser ses actes, ni même un tant soit peu les comprendre.



...à la réalité

Theodore Robert Bundy est né le 24 novembre 1946 dans le Vermont. Condamné à la peine de mort à l'âge de 43 ans, il aura marqué les annales du crime non seulement en raison de l'horreur de ses crimes mais aussi pour l'indéniable charme qu'il dégageait. Il kidnappait ses victimes exclusivement féminines en usant de stratagèmes ingénieux. Il lui arrivait de s'introduire dans des chambres d'étudiantes afin de les assommer avant de les violer. Il décapita certaines de ses victimes, emportant chez lui leur tête comme de vulgaires trophées. Il retournait sur le lieux de ses méfaits, s'allongeait auprès des cadavres en putréfactions et pratiquait sur eux des relations sexuelles. Bundy jugea bon de se défendre seul durant son procès, ce qu'il ne l'empêcha pas d'être condamné à mort en 1989. Il fut exécuté sur la chaise électrique le 24 janvier.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...