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mercredi 6 décembre 2023

Crimes sexuels contemporains: les confessions d'un démoniaque (Gendai sei Hanzai Ankokuhen: Aru Torima no Kokuhaku) de Kōji Wakamatsu (1969) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

En 1969, la chanteuse et actrice anglaise Jane Birkin et son compagnon, l'auteur, compositeur et interprète français Serge Gainsbourg sortaient un quarante-cinq tour sur lequel figuraient deux authentiques hymnes à l'amour : Je t'aime moi non plus et 69 année érotique. À des milliers de kilomètres de la France, le jeune réalisateur japonais Kōji Wakamatsu alors âgé de trente-trois traduisait sa passion pour les femmes d'une toute autre manière, que l'on serait encore de nos jours en droit de juger de parfaitement immorale. Auteur de plus de cent-quinze longs-métrage en une cinquantaine d'années de carrière environ, il fut surtout très prolifique entre le début des années soixante et la fin des années soixante-dix. Rien que pour l'année 1969, Kōji Wakamatsu réalisa douze œuvres dont certaines demeurent parmi ses chefs-d’œuvre. C'est ainsi que l'on peut compter parmi elles un certains nombres de longs-métrages portant sur le viol et d'une manière générale, la maltraitance du sexe faible. Une thématique dont le japonais est déjà à l'époque familier depuis un certain nombre d'années et qui pose des questions sur la réalité de son état mental. Car à force d'y voir des femmes violentées, battues, humiliées, c'est à croire que Kōji Wakamatsu exorcise un fantasme et fait un transfert à travers l'usage de sa caméra. Tout comme le spectateur auquel il impose une position de voyeur, c'est ainsi qu'il situe le protagoniste de Crimes sexuels contemporains: les confessions d'un démoniaque (Gendai sei Hanzai Ankokuhen: Aru Torima no Kokuhaku) qui en ouverture de ce court film de soixante-douze minutes à peine se trouve confronté à une vision terrible : l'agression sexuelle d'une jeune femme par un violeur. Pourtant, plutôt que de réagir normalement et aller aider la victime, cet étudiant assiste à la scène en tenant des propos irrationnels. Car plutôt que d'être écœuré par ce qu'il voit, le voici désormais convaincu d'une chose : lui aussi violera des femmes. Avec son physique d'étudiant propre sur lui, ce jeune garçon rencontre surtout un important problème : il n'ose pas aborder les femmes et lorsque enfin il trouve le courage de les affronter, il se montre timide, réservé et gauche. Le viol est donc ici décrit comme une manière différente d'aborder les femmes sans tous les apparats qui précèdent en général une relation intime.


En posant son personnage principal comme le témoin d'un viol, le réalisateur japonais forme dans son esprit une manière peu conventionnelle de faire son éducation sexuelle. La première tentative est infructueuse. On ne s'improvise pas violeur du jour au lendemain. Mais cette première approche avec sa toute première victime est prometteuse. Au moins a-t-il trouvé le courage de lui... sauter dessus ! Et pourtant, Yamazaki, c'est son prénom, n'est pas le simple petit homme fragile qui trouve dans le viol un exutoire mais s'avère être un authentique pervers dont le désir de maltraiter les femmes jusqu'au meurtre couvait sans doute jusqu'à ce qu'il perpète son premier crime . Le couteau que va lui offrir l'une de ses camarades de classe va servir de prolongement pénien sans lequel le plaisir, la jouissance ne sont pas tout à fait les mêmes. Celles et ceux qui connaissent bien l'univers de Kōji Wakamatsu ne s'étonneront pas de découvrir dans Crimes sexuels contemporains: les confessions d'un démoniaque, tant de nudité. Cet aspect très courant à l'époque chez le japonais participe de cette gêne non pas provoquée par la vue d'un sein ou d'une fesse mais par la quasi absence d'écriture scénaristique. En effet, le film est, comme cela arrive parfois chez le réalisateur, pratiquement dénué de tout scénario. On a bien compris qu'ici, outre le message consistant à montrer les femmes sous un jour peu reluisant (toutes des salopes à vrai dire), l'essentiel est dans l'acte sexuel avant tout avec, à la clé, la mort de certaines d'entre elles. Poussant notre personnage à s'adonner à la luxure, quitte à lui proposer de simuler un viol sans savoir que c'est très exactement ce qui le pousse à avoir des rapports sexuels, les femmes sont destinées à connaître un sort tragique. Cru, érotique, filmé en noir et blanc mais aussi parfois en couleur, Crimes sexuels contemporains: les confessions d'un démoniaque est une œuvre très brutale qui définit à sa manière la révolution sexuelle née au début des années soixante et dont l'approche, chez Kōji Wakamatsu, paraît anormale et invariablement obsessionnelle...

 

2 commentaires:

  1. Ce serait bien de mettre un lien de téléchargement. merci d'avance

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    1. Allez donc faire un tour ici...
      http://stalkerjany.blogspot.com/2023/07/les-confessions-dun-demoniaque.html

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