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mardi 29 mars 2022

Smash Cut de Lee Demarbre (2009) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Herschell Gordon Lewis
Si le cinéma Gore est officiellement né un jour de 1963 sous la houlette du réalisateur américain Herschell Gordon Lewis, son mythique Blood Feast n'est cependant pas le premier long-métrage à avoir affiché sur grand écran des scènes d'horreur dépassant largement les quelques gouttes de sang perlant au bord des lèvres d'un certain Dracula. Au delà même du support cinématographique, le Gore fut déjà visible dans l'ancienne salle de spectacle parisienne connue sous le nom de Théâtre du Grand-Guignol à Paris dès la fin du dix-neuvième siècle. C'est pourtant bien grâce à ses excès graphiques ainsi qu'à ceux de ses œuvres à venir (parmi lesquelles l'on retrouve Two Thousand Maniacs !, Color Me Blood Red ou bien The Wizard of Gore) que Herschell Gordon Lewis a donné avec Blood Feast, ses lettres de noblesse. Et ce, même si au fond, et malgré son statut de film culte, ce premier long-métrage estampillé Gore du septième art est fauché, mal joué et réalisé à la truelle. Principal intérêt ? Ses nombreuses et très sanglantes effusions de sang. Quarante-six ans après la sortie de Blood Feast, un petit malin imagine rendre hommage au Pape du Gore en tournant un certain Smash Cut. Témoignage raté d'un culte à un cinéaste tout aussi légendaire qui acceptera même de participer au tournage le temps de quelques rarissimes plans. Smash Cut sort directement en vidéo en 2009 et c'est tant mieux. Car plutôt que l'hommage auquel prétend appartenir cet antépénultième film réalisé par le canadien Lee Demarbre, Smash Cut est avant une sombre merde. À trop vouloir se rapprocher de l'esprit originel tout en conservant l'immonde esthétique propre aux DTV, le réalisateur originaire du Québec nous offre (tu parles d'un cadeau), un long-métrage qui ne réussit à aucun moment à nous rappeler les heures humides qui virent éclore l'un des genres cinématographiques les plus outranciers. Forçant à peine le trait, Lee Demarbre sait à peine tenir sa caméra qu'il porte à l'épaule et ses interprètes s'avèrent en grande majorité pitoyables (pour ne pas dire dans leur globalité)...


David Heiss en action
Smash Cut est en fait moins un hommage à Blood Feast qu'à l'un des meilleurs films de Herschell Gordon Lewis, le bien nommé Color Me Blood Red tourné en 1965 et dans lequel un peintre un brin excentrique découvrait les vertus du sang en tant que matière première. Usant tout d'abord de son propre sang, il lui fallait ensuite prélever celui de jeunes femmes afin de pouvoir l'ajouter à ses tableaux. Lee Demarbre quitte le monde de la peinture pour rejoindre celui du cinéma dans lequel il offre à l'un de ses acteurs principaux en la personne de David Hess (La dernière maison sur la gauche de Wes Craven), le rôle de Able Withman, un réalisateur de films trouvant dans différentes parties du corps humain, de quoi nourrir son prochain long-métrage, un film d'horreur. Expérimentant le concept sur le cadavre d'une strip-teaseuse ayant perdu la vie alors qu'il se trouvait plus tôt avec elle à bord d'une voiture, la sœur de la jeune femme (l'actrice pornographique Sasha Grey dans le rôle d'April Carson) se lance à sa recherche aux côtés du détective Isaac Beaumonde... Un synopsis alléchant pour un résultat plus que navrant. C'est mauvais... mais mauvais... Tellement que les quatre-vingt deux minutes de Smash Cut en paraissent le double. Les présences de David Heiss, de Sasha Grey ou bien même du célèbre acteur au crâne en ''pain de sucre'' Michael Berryman (La colline a des yeux, lui aussi réalisé par Wes Craven) n'y changent rien. On est proches du supplice. Tout est laid, de l'interprétation à la mise en scène en passant par la bande musicale et les décors. À trop vouloir être proche de l'esprit ''Sixties'', le réalisateur canadien oublie l'essentiel : la sincérité. Mieux (ou pire) : le film a le culot d'être très largement moins sanglant que le cinéma de Herschell Gordon Lewis dont il semble se prétendre être un hommage. Un comble à une époque où le Gore est désormais totalement décomplexé. Et même au second, au troisième, voire au quinzième degré, ça ne passe pas. Un film qui au final ne mérite qu'une chose : de passer au vide-ordures ou au broyeur à végétaux... !

 

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