Si jusqu'à présent le
personnage de François Perrin n'est pas réapparu depuis Le
jaguar
de son créateur Francis Veber en 1996, François Pignon, lui, a
continué son petit bonhomme de chemin jusqu'en 2014. Dernière œuvre
en date : la version théâtrale du Placard
dans
lequel l'acteur et humoriste Élie Semoun reprenait le rôle
qu'interprétait douze ans en arrière en 2001 Daniel Auteuil. Avant
cela, Gérard Jugnot interpréta le personnage en 2012 dans la pièce
Cher Trésor
alors que quatre ans auparavant, nous découvrions le remake de
L'emmerdeur,
Jacques Brel y étant remplacé par Patrick Timsit et Lino Ventura
par Richard Berry. Malgré tout le bien que l'on peut penser de ces
nouveaux interprètes de François Pignon et de Ralf Milan, la
comparaison entre l’œuvre originale de 1973 et cette nouvelle
version relativement navrante s'arrête là ! Encore un peu plus
tôt dans le temps, en 2005, Francis Veber imaginait remettre le
couvert pour la septième fois après la pièce Le
contrat,
la version de L'emmerdeur réalisée
par d’Édouard Molinaro, Les compères,
Les fugitifs,
Le dîner de cons
et Le placard
en mettant cette fois-ci en scène non plus Jacques Brel, Pierre
Richard, Jacques Villeret ou Daniel Auteuil mais... l'humoriste Gad
Elmaleh. Devenu très populaire en France à l'époque grâce à ses
One-Man-Show
et le film de Merzak Allouache Chouchou,
les téléspectateurs et amateurs de cinéma français bouffaient à
l'époque du Gad Elmaleh au petit déjeuner, au déjeuner ainsi qu'au
dîner. Il était donc apparemment logique dans l'esprit de Francis
Veber de lui offrir le rôle de François Pignon dans son nouveau
long-métrage daté de 2005...
Un
choix plus ou moins absurde si l'on tient compte des différentes
incarnations passées et à venir du personnage. Loin d'égaler notre
Pierre Richard national ou même Jacques Villeret, Gad Elmaleh
s'offrait tout de même ainsi l'opportunité d'entrer dans la légende
de l'un des François les plus célèbres du cinéma hexagonal. Que
l'on apprécie ou non les facéties de Dany Boon, le voir apparaître
en meilleur ami de François Pignon et donc au second plan nous
ferait presque regretter que le rôle ne lui ai pas été offert
plutôt qu'à un Gad Elmaleh rigide, voire inexpressif. C'est à se
demander si ce dernier fut habité par le personnage auquel le
réalisateur et scénariste à taillé un costard ou s'il fut tout
simplement incapable d'exprimer à l'écran la moindre émotion. À
sa décharge, nous évoquerons sans doute ces tenues ridicules que
son personnage endosse et qui participent de la caractérisation de
cette nouvelle cuvée estampillée ''François Pignon''. Personnalité
étriquée mais néanmoins attachante qui sans doute incarnée par
Dany Boon aurait pris un visage bien différent. Comme il est en
outre étonnant de découvrir Daniel Auteuil dans un rôle qui
probablement aurait parfaitement sied à Richard Berry qui comme Dany
Boon se retrouve au second plan. Face à ces quatre bonshommes, deux
actrices de taille. Tout d'abord Kristin Scott Thomas, cette
britannique naturalisée française au charme fou, interprétant
l'épouse de Pierre Levasseur (Daniel Auteuil) qu'elle soupçonne de
la tromper avec Elena Simonsen, sublime mannequin qu'interprète
quant à elle la magnifique Alice Taglioni...
Pris
en photos ''la main dans le sac'', Levasseur et sa maîtresse ont eu
heureusement pour eux, la chance de poser involontairement aux côtés
de François Pignon qui passait par là par hasard. L'occasion pour
le chef d'entreprise de faire croire à sa femme que la jeune
mannequin n'était pas avec lui mais avec cet inconnu... La
doublure,
c'est donc François Pignon qui contre la promesse de se voir offrir
une rondelette somme d'argent qu'il pourra donner à celle qu'il aime
et qui en a besoin (la charmante Virginie Ledoyen), accepte
d'accueillir chez lui la belle Elena. Faisant ainsi croire qu'ils
s'aiment et vivent ensemble... si le synopsis est plutôt séduisant,
le résultat n'est vraiment pas à la hauteur de ce qu'à réalisé
et écrit jusque là Francis Veber. Un réalisateur et scénariste
qui, fut un temps, privilégia la mise en scène et l'interprétation
(L'emmerdeur)
ou l'écriture (Le dîner de cons),
mais qui dans le cas de La doublure
dérive quelque peu et signe une comédie relativement banale. On
appréciera tout de même la beauté de ses interprètes féminines,
la présence de Michel Jonasz dans le rôle d'André Pignon, le père
de François, ou encore celle de Michel Aumont dans celui du médecin
un peu ''perché'' et père d’Émilie qu'interprète Virginie
Ledoyen. Comme de coutume chez Francis Veber, les fans du réalisateur
retrouveront quelques têtes bien connues de son cinéma. Quant à la
musique, elle est signée d'Alexandre Desplat dont la carrière de
compositeur pour le cinéma s'est accélérée depuis le début des
années quatre-vingt dix...
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