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mercredi 30 mars 2022

La doublure de Francis Veber (2005) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Si jusqu'à présent le personnage de François Perrin n'est pas réapparu depuis Le jaguar de son créateur Francis Veber en 1996, François Pignon, lui, a continué son petit bonhomme de chemin jusqu'en 2014. Dernière œuvre en date : la version théâtrale du Placard dans lequel l'acteur et humoriste Élie Semoun reprenait le rôle qu'interprétait douze ans en arrière en 2001 Daniel Auteuil. Avant cela, Gérard Jugnot interpréta le personnage en 2012 dans la pièce Cher Trésor alors que quatre ans auparavant, nous découvrions le remake de L'emmerdeur, Jacques Brel y étant remplacé par Patrick Timsit et Lino Ventura par Richard Berry. Malgré tout le bien que l'on peut penser de ces nouveaux interprètes de François Pignon et de Ralf Milan, la comparaison entre l’œuvre originale de 1973 et cette nouvelle version relativement navrante s'arrête là ! Encore un peu plus tôt dans le temps, en 2005, Francis Veber imaginait remettre le couvert pour la septième fois après la pièce Le contrat, la version de L'emmerdeur réalisée par d’Édouard Molinaro, Les compères, Les fugitifs, Le dîner de cons et Le placard en mettant cette fois-ci en scène non plus Jacques Brel, Pierre Richard, Jacques Villeret ou Daniel Auteuil mais... l'humoriste Gad Elmaleh. Devenu très populaire en France à l'époque grâce à ses One-Man-Show et le film de Merzak Allouache Chouchou, les téléspectateurs et amateurs de cinéma français bouffaient à l'époque du Gad Elmaleh au petit déjeuner, au déjeuner ainsi qu'au dîner. Il était donc apparemment logique dans l'esprit de Francis Veber de lui offrir le rôle de François Pignon dans son nouveau long-métrage daté de 2005...


Un choix plus ou moins absurde si l'on tient compte des différentes incarnations passées et à venir du personnage. Loin d'égaler notre Pierre Richard national ou même Jacques Villeret, Gad Elmaleh s'offrait tout de même ainsi l'opportunité d'entrer dans la légende de l'un des François les plus célèbres du cinéma hexagonal. Que l'on apprécie ou non les facéties de Dany Boon, le voir apparaître en meilleur ami de François Pignon et donc au second plan nous ferait presque regretter que le rôle ne lui ai pas été offert plutôt qu'à un Gad Elmaleh rigide, voire inexpressif. C'est à se demander si ce dernier fut habité par le personnage auquel le réalisateur et scénariste à taillé un costard ou s'il fut tout simplement incapable d'exprimer à l'écran la moindre émotion. À sa décharge, nous évoquerons sans doute ces tenues ridicules que son personnage endosse et qui participent de la caractérisation de cette nouvelle cuvée estampillée ''François Pignon''. Personnalité étriquée mais néanmoins attachante qui sans doute incarnée par Dany Boon aurait pris un visage bien différent. Comme il est en outre étonnant de découvrir Daniel Auteuil dans un rôle qui probablement aurait parfaitement sied à Richard Berry qui comme Dany Boon se retrouve au second plan. Face à ces quatre bonshommes, deux actrices de taille. Tout d'abord Kristin Scott Thomas, cette britannique naturalisée française au charme fou, interprétant l'épouse de Pierre Levasseur (Daniel Auteuil) qu'elle soupçonne de la tromper avec Elena Simonsen, sublime mannequin qu'interprète quant à elle la magnifique Alice Taglioni...


Pris en photos ''la main dans le sac'', Levasseur et sa maîtresse ont eu heureusement pour eux, la chance de poser involontairement aux côtés de François Pignon qui passait par là par hasard. L'occasion pour le chef d'entreprise de faire croire à sa femme que la jeune mannequin n'était pas avec lui mais avec cet inconnu... La doublure, c'est donc François Pignon qui contre la promesse de se voir offrir une rondelette somme d'argent qu'il pourra donner à celle qu'il aime et qui en a besoin (la charmante Virginie Ledoyen), accepte d'accueillir chez lui la belle Elena. Faisant ainsi croire qu'ils s'aiment et vivent ensemble... si le synopsis est plutôt séduisant, le résultat n'est vraiment pas à la hauteur de ce qu'à réalisé et écrit jusque là Francis Veber. Un réalisateur et scénariste qui, fut un temps, privilégia la mise en scène et l'interprétation (L'emmerdeur) ou l'écriture (Le dîner de cons), mais qui dans le cas de La doublure dérive quelque peu et signe une comédie relativement banale. On appréciera tout de même la beauté de ses interprètes féminines, la présence de Michel Jonasz dans le rôle d'André Pignon, le père de François, ou encore celle de Michel Aumont dans celui du médecin un peu ''perché'' et père d’Émilie qu'interprète Virginie Ledoyen. Comme de coutume chez Francis Veber, les fans du réalisateur retrouveront quelques têtes bien connues de son cinéma. Quant à la musique, elle est signée d'Alexandre Desplat dont la carrière de compositeur pour le cinéma s'est accélérée depuis le début des années quatre-vingt dix...

 

mercredi 17 avril 2019

Les Compères de Francis Veber (1983) - ★★★★★★★★★☆



Il s'en passe des choses dans cette seconde aventure du réalisateur et scénariste Francis Veber offerte au duo formé par Gérard Depardieu et Pierre Richard. Bien différents des personnages qu'ils incarneront trois ans plus tard tout en conservant malgré tout le nom de leur personnage respectif, les deux interprètes des Compères s'avèrent être un mélange entre ceux qu'ils furent dans La Chèvre et ceux qu'il deviendront quelques années plus tard dans Les Fugitifs. Après avoir incarné le détective Campana dans le premier volet de la trilogie Veber/Depardieu/Richard et avant son rôle d'ancien braqueur récemment libéré dans le dernier, Gérard Depardieu campe cette fois-ci le journaliste Jean Lucas, lequel profite de son séjour à Nice pour rechercher Tristan, un adolescent de dix-sept qui s'est enfui du domicile familiale et que la mère (interprétée par l'actrice Anny Duperey) fait passer pour le propre fils du journaliste afin qu'il accepte de l'aider à retrouver son enfant. Un mensonge qu'elle tente également de faire gober à François Pignon, un instituteur au chômage, dépressif, et qui n'a actuellement rien de mieux à faire que de se lancer lui aussi à la recherche de celui qu'il croit désormais être son fils...

Si Gérard Depardieu conserve à peu de choses près le même tempérament à travers chacun des segments de la trilogie, le personnage qu'interprète Pierre Richard est lui, plus nuancé. Convaincu d'être le chef des opérations devant mener à la localisation d'une jeune fille de PDG kidnappée dans La Chèvre, il passait dans Les Fugitifs pour un pauvre bougre avec lequel la vie n'était pas particulièrement tendre (veuf, sans emploi, et père d'une petite fille muette qui lui sera enlevée par les services sociaux, avouez que l'on peut rêver mieux comme existence...). Avec Les Compères, Francis Veber mixe les deux personnages alors même que celui des Fugitifs fait encore partie du futur (le film ne sera en effet tourné que trois ans plus tard). En milieu de parcours, l'acteur campe donc un individu dépressif convaincu d'être le père d'un jeune fugueur. C'est donc ainsi que l'on remarque la lente transformation de François Pignon, passant du type pleurant parce qu'un serveur a oublié une fois encore d'ajouter de la crème dans son café, au gars près à en découdre avec un chef de bande particulièrement dangereux. Ce dernier, incarné par le rouquin Patrick Blondel (ça ne s'invente pas) exhibe effectivement très régulièrement son couteau à cran d'arrêt. Le rôle de père lui donne donc des ailes et le voir se sentir assez fort pour se confronter à une bande de blousons noirs est relativement jouissif et rappelle, toutes proportions gardées, la prétention du personnage qu'il interprétait parfois dans La Chèvre (on se souvient notamment de la séquence à l'aéroport d'Orly l'opposant à l'excellent Michel Fortin...).

Parmi les seconds rôles, nous retrouvons notamment les acteurs Michel Aumont, père ''officiel'' du jeune Tristan incarné par Stéphane Bierry. Maurice Barrier, dans le rôle d'un propriétaire d’hôtel particulièrement antipathique (acteur qui apparaîtra également dans celui du commissaire Duroc dans Les Fugitifs). Quant à Philippe Khorsand et Jean-Jacques Scheffer, est-ce le fruit du hasard ? Toujours est-il que leur double rôle d'hommes de main de Rossi, un mafieux, rappelle ostensiblement celui qu'interprétèrent Maurice Barrier et Jean Chaulnier dans Le Grand Blond avec une Chaussure Noire (Chaperon et Poucet), ainsi que Henry Guibet et Hervé Sand dans la suite elle-même réalisée par Yves Robert, Le Retour du Grand Blond (Charmant et Prince). S'agirait-il d'un hommage appuyé ? Comme le premier et le troisième, ce second volet de la trilogie Veber/Depardieu/Richard est une excellente surprise, bourrée de répliques cultes et de séquences jubilatoires (Maurice Barrier recevant la visite des multiples ''père'' de Tristan, la scène de la station-service, celles de la patinoire, etc...). Trente ans après, Les Compères n'a pas perdu de son charme et demeure l'une des toutes meilleures comédies françaises des années quatre-vingt dont se sont évidemment emparés les américains puisqu'un remake fut réalisé par Ivan Reitman en 1997 sous le titre Drôles de Pères (Father's Day) avec dans les principaux rôles, Robin Williams et Billy Crystal. Inutile de préciser que la version de Francis Veber demeure la meilleure...

mercredi 5 septembre 2018

Les Invités de mon Père d'Anne Le Ny (2009) - ★★★★★★★★☆☆



Second long-métrage de l'actrice et réalisatrice Anne Le Ny, plus connue pour ses différentes interprétation au cinéma qu'en tant que cinéaste, Les Invités de mon Père est une excellente surprise. Débutant sur le ton d'une comédie savoureuse, le film va peu à peu glisser vers un courant plus émouvant que drôle. Conviant les personnages incarnés par Fabrice Luchini, Karin Viard, Michel Aumont et Valérie Benguigui à accueillir dans leur existence deux clandestines d'origine moldave, Tatiana (Veronica Novak) et sa fille Sorina (Emma Siniavski), le fils, la fille et leur conjoint respectifs vont être les témoins de la transformation de leur père, Lucien. Un homme au grand cœur, veuf, aux convictions profondément ancrées, médecin retraité, qui accepte d'accueillir chez lui une mère et sa fille en situation irrégulière. Alors qu'il s'est marié avec Tatiana sans en avoir touché un mot à ses enfants, ces derniers vont constater peu à peu que la jeune et jolie moldave semble avoir une grande emprise sur lui, bouleversant non seulement la vie du patriarche, mais également celle de ses enfants qui finissent par ne plus le reconnaître. Alors que la jeune Sorina s'intègre parfaitement dans sa nouvelle école, bien qu'elle ait trouvé un emploi de femme de ménage dans un hôtel, Tatiana rencontre encore de nombreuses difficultés avec l'administration. Bien qu'ayant accueilli la mère et la fille les bras ouverts, Arnaud et Babette vont cependant constater le changement qu'opère la présence de Tatiana envers un Lucien qui ne semble plus avoir toute sa raison. De manière inattendue, le vieil homme est tout simplement tombé amoureux de sa jeune compagne. Ce qui engendre alors des conséquences qui vont se révéler dramatiques pour toute la famille...

D'abord très drôle, Les Invités de mon Père glisse peu à peu sur une pente vertigineuse. Anne Le Ny réalise une œuvre pleine de tendresse, admirablement interprétée, étudiant avec une réelle maîtrise le cas des clandestins dans notre pays : mariage blanc, difficulté d'intégration, clichés, xénophobie. La cinéaste y montre de manière exemplaire les différents comportements d'individus d'une même famille ayant des points de vue divergents. Elle y démontre surtout que même avec un luxe de prudence, il arrive que rien ne se déroule comme prévu. Michel Aumont est émouvant dans le rôle de Lucien, ce vieil homme pourtant bien entouré depuis la disparition de son épouse. Impliqué dans des œuvres humanitaires, sa nature humaine ne pourra cependant pas l'empêcher de tomber amoureux de la jolie Tatiana. Une Tatiana dure, parfois inflexible... un comportement qui laisse entrevoir son existence passée et ses nouvelles ambitions de mère préoccupée par l'avenir de son enfant. Fabrice Luchini et Karin Viard campent quant à eux un couple de frère et sœur remarquables, pris dans un ouragan d'émotions dont la jeune moldave n'est évidemment pas étrangère.

Anne Le Ny ne prend aucune précaution avec ses personnages et nous les livre tels qu'ils en existe dans la vie. Entre prise de conscience et choix cornéliens aboutissant sur des conséquences qui forcément auront des répercussions, la réalisatrice réussit là où d'autres se sont cassés les dents : Les Invités de mon Père ne juge à aucun moment les faits et gestes de ses différents personnages et évite surtout toute démagogie. Rien à voir donc avec la légèreté d'une comédie telle que À bras ouverts de Philippe de Chauveron dont le fond ne sert que la forme pour un résultat qui se révèle au final désastreux. Anne Le Ny réalise une comédie dramatique dont le propos, même huit ans après sa sortie, n'a pas pris une ride puisqu'éternellement d'actualité. Une totale réussite...

lundi 27 août 2018

Ripoux contre Ripoux de Claude Zidi (1989) - ★★★★★★★☆☆☆



Cinq ans après le succès obtenu par Les Ripoux, le cinéaste français remet le couvert avec une suite intitulée Ripoux contre Ripoux. Contrairement à ce que pourrait laisser envisager le titre, cette séquelle ne confronte non pas nos deux héros l'un contre l'autre, mais les place face à deux nouveaux venus, plus corrompus qu'ils ne le sont eux-mêmes. Car tombés dans le piège d'une boutiquière qui va leur faire payer à tous les deux le sort que René lui a accordé il y a de nombreuses années en arrière, ils vont devoir rendre leur insigne et leur arme durant l'enquête qui devra ou non, démontrer leur intégrité au sein de la police française. Enfermés derrière les barreaux de leur propre commissariat, René Boisrond et François Lesbuche voient défiler cinq des commerçants qu'ils rackettent depuis des années. Et si ceux-ci se sont déplacés jusqu'au commissariat, c'est pour témoigner des agissements des deux flics ripoux.

Claude Zidi relance l'intérêt en exploitant le face à face qui va opposer deux ripoux à deux autres flics corrompus. Si Philippe Noiret et Thierry Lhermitte sont toujours au rendez-vous, le casting a cependant été bouleversé depuis le premier long-métrage puisque si Grace de Capitani incarne toujours à l'écran la belle Natasha, Régine a abandonné le rôle de la compagne de René, Simone. Remplacée par Line Renaud, qui dans la peau de l'ancienne prostituée se voit offrir un rôle beaucoup plus consistant que dans Les Ripoux. Julien Guiomar lui aussi a disparu du casting puisque le rôle du commissaire Bloret est assuré dans cette séquelle par le tout aussi excellent Michel Aumont. L'une des très bonnes idées de Claude Zidi est donc d'avoir opposé à nos deux ripoux, deux SUPER-ripoux. Deux flics qui vont rançonner les commerçants du quartier de manière beaucoup plus radicale, laissant ces derniers dépités et regrettant le temps où René et François venaient prélever leurs « impôts ». Dans ce second chapitre des aventures des Ripoux, le personnage interprété par Philippe Noiret y est décrit comme un vieux flic proche de la retraite. Même ceux auxquels il prélève malhonnêtement de l'argent depuis des années n'ont plus peur de lui. Pire, il leur fait pitié (Roger Jendly dans le rôle d'Albert, dit 'le Fourgue'). On retrouve quelques-uns des rôles secondaires du premier opus (tel le restaurateur), mais de nouvelles têtes apparaissent : Jean Benguigui dans le rôle du propriétaire de cabaret Césarini, Christian Bouillette dans celui du bijoutier, ou encore Jean-Claude Brialy dans la peau d'un Banquier pas si honnête qu'il en a l'air.

Tout cela pour en venir à l'essentiel : la présence à l'écran du duo de flics pourris formé par Jean-Pierre Castaldi et Guy Marchand. Et autant dire que dans le genre, les deux acteurs font preuves d'un talent hors pair pour rendre leur personnage respectif détestable. Claude Zidi trompe le public en invitant le personnage incarné par Thierry Lhermitte à collaborer avec les deux nouveaux venus. L'occasion pour René, de retourner à la campagne, chez un ancien collègue (et ripoux) qui depuis est à la retraite. De quoi l'éloigner des tentations ? Certainement pas !!!

Ripoux contre Ripoux est constitué de nombreux gags qui font mouche à tous les coups. Entre un Jean Benguigui homosexuel, lâche, et dénonciateur, des Guy Marchand et Jean-Pierre Castaldi pourris jusqu'à l'os, un Michel Aumont totalement désabusé, une Line Renaud touchante, et tout un tas de seconds rôles fort amusants (Michel Crémadès réapparaît dans cette séquelle dans le même rôle de criminel à la petite semaine), Philippe Noiret et Thierry Lhermitte campent à merveille ce duo de policiers corrompus chassés de leur territoire par deux flic pires qu'eux. Ripoux contre Ripoux n'est pas le genre de comédie où l'on rit à tout bout de champ. Par contre, il s'agit d'un excellent divertissement, dont le scénario écrit par Claude Zidi, Simon Michaël et Didier Kaminka tient parfaitement la route. Curieusement, malgré le succès mérité du premier volet et la qualité de cette suite, Ripoux contre Ripoux n'a pas fait l'unanimité puisqu'il a attiré dans les salles à l'époque de sa sortie, deux fois moins de spectateurs en France. Allez savoir pour quelle raison...

lundi 20 novembre 2017

La Clinique de l'Amour de Artus de Penguern (2012) - ★★★★★★★☆☆☆



L'acteur Artus de Penguern, lorsqu'il se mettait lui-même en scène possédait un univers bien à lui. Kafkaïen, surréaliste, burlesque. Un imaginaire sans frontières. Caricatural, empli d'une joie incroyablement communicative. Malheureusement, un stupide accident vasculaire cérébral l'a emporté le 14 mai 2013 alors qu'il venait tout juste d'atteindre l'âge de cinquante six-ans. Né le 13 mars 1957 à Neuilly-sur-Seine, il aura eu le temps de tourner dans plus de quatre-vingt courts, long-métrages, téléfilms et séries télévisées. En tant que réalisateur, il n'aura par contre eu l'occasion de nous offrir que deux longs-métrages. Ainsi que six courts, entre 1995 et 2010. De son œuvre de cinéaste, j'ai abordé très récemment l'excellent Grégoire Moulin contre l'Humanité, daté de 2000 qu'il interprétait lui-même aux côtés d'une foule d'excellents interprètes. Une histoire d'amour peu commune dont le déroulement se rapprochait plus ou moins de celui de l'excellent After Hours de Martin Scorsese. Il aura fallut douze ans, et donc plus d'une décennie, pour qu'Artus de Penguern revienne au grand format. Après avoir adapté le scénario qu'il écrivit en compagnie de Jérôme L'Hotsky, cette fois-ci, il s'attaque à celui qu'il a écrit avec Gábor Rassov.

Ceux qui ont aimé Grégoire Moulin contre l'Humanité trouveront peut-être cette nouvelle comédie moins nerveuse, mais le fait est que le réalisateur et acteur français a conservé le même univers. Alors, bien entendu, beaucoup de situations paraîtront naïves. Un peu... faciles dans leur résolution. Mais le propos n'est pas là. Le sujet de La Clinique de l'Amour (titre qui renvoie volontairement aux soap-opera diffusés en début d'après-midi sur certaines grandes chaînes) laisse supposer une romance à l'eau de rose pimentée par une intrigue aussi légère qu'inconsistante. Et c'est vrai qu'en temps normal, mis entre les mains d'un autre, l'histoire de ce duel entre frangins chirurgiens dont l'un veut vendre la clinique familiale et l'autre veut la sauver aurait pu se révéler désastreuse. Miraculeusement, la sauce prend. Beaucoup moins grotesque qu'il n'y paraît, La Clinique de l'Amour est une comédie familiale très rafraîchissante qui peut compter sur le sens inné de la mise en scène de Artus de Penguern et sur l'interprétation sans faille d'une troupe entièrement acquise à la cause d'un récit ubuesque.

Artus de Penguern prouve surtout qu'il na pas utilisé toutes ses cartouches douze ans auparavant et qu'il en a encore sous le manteau. Le long-métrage multiplie les invraisemblances. Mais ce qui aurait nuit ailleurs, fait la force de son œuvre. C'est parfois bête, mais jamais véritablement méchant. D'ailleurs, les mauvais esprits qui rôdent dans cet hôpital à l'agonie n'obtiennent jamais gain de cause. Artus est bien trop gentil, bien trop honnête pour laisser le destin de la clinique entre les mains du Malin qui, ici, arbore les traits de Samantha Bitch (Natacha Lindinger, qui justement dans le rôle de la « biatch », fait des étincelles), la nouvelle et très sexy infirmière dont les intentions malhonnêtes transpirent invariablement dans le regard.
Aux côtés de la belle et diabolique infirmière, Bruno Salomone, dans le rôle de Michael Marchal, l'un des frères chirurgiens. Et puis la délicieuse Helena Noguerra, la sympathique Anne Depetrini, la surprenante Zmilie Caen, et quelques vieilles connaissance : Ged Marlon, Michel Aumont, et même Dominique Lavanant. Tous orbitent tels les membres d'une seule et belle famille d'interprètes autour d'Artus de Penguern qui lui, s'est offert le rôle de John Marchal. La Clinique de l'Amour n'est peut-être pas LA comédie des années 2010, mais elle permet de passer un excellent moment de détente. A sa façon, Artus de Penguern abordait la comédie un peu à la manière d'un certain... Alex de la Iglesia... Il y a pire comme référence...

vendredi 29 septembre 2017

Vive la Crise ! de Jean-François Davy (2017) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Vive la Crise ! Vive...ment la fin du film aurai-je envie de clamer. J'ai douté, redouté, puis au final, je fus dérouté. La crise, oui, mais de quelle crise s'agit-il ? Au vue de l’indigence que constitue le dernier long-métrage de Jean-François Davy, lequel me laissa de vagues mais très humides souvenirs dans les années quatre-vingt grâce notamment à son anthologique Exhibition 79, un documentaire érotique consacré à plusieurs actrices et acteurs pornographiques tels que la délicieuse Marilyn Jess (ma préférée à l'époque) ou le très célèbre Richard Lemieuvre, je parle ici de la comédie française. Celle que beaucoup conspuent un peu trop à mon goût parmi les jeunes générations sevrées aux blockbusters américains. Ici, rien à dire, ces derniers auraient raison de hurler leur dégoût d'un cinéma français pitoyable, je ne serais pas là pour les forcer à changer d'avis. Surtout pas après avoir assisté à ce Vive la Crise ! raté. Non, plutôt... gâché.
Voyez vous-même : Jean-Claude Dreyfus, Jean-Marie Bigard, Florence Thomassin,Dominique Pinon, Michel Aumont, Rufus, henry Guibet, pour ne citer que les plus connus. Un scénario original dont l'auteur est Jean-François Davy lui-même. Mais un résultat qui n'est pas à la hauteur de nos espérance. Le cinéaste se sabre lui-même et emporte avec lui, l'équipage tout entier. D'où l'intérêt parfois de rester dans l'ombre. Qui se souviendra du nom du décorateur, de la costumière, du maquilleur ou du monteur. Pas moi. Pas vous non plus, très certainement, et c'est tant mieux pour eux.

Imaginez : Marine le Pen qui a force de conviction a fini par se faire élire démissionne finalement de la présidence en 2025. En Mai pour être plus précis. L'inspiration, l'auteur de Ça va faire mal ! l'a sans doute trouvée lui-même, mais aussi, sans doute, dans l’article 1587 du Code civil, auquel les personnages de Vive la Crise ! se réfèrent. Le connaissez-vous ? Moi non plus. Du moins jusqu'à ce que je me renseigne. Et, tenez-vous bien, on tient là un article précieux auquel nous devrions nous-même nous référer. Datant du 16 mars 1804, l'article promulgue l'usage de goûter avant d'en faire l'achat, le vin, l'huile, et tout autre chose à l'égard desquels il est de bon sens de tester et d'agréer. Rien d'étonnant à ce que cet article du code civil ne soit pas placardé un peu partout en ville, imaginez-donc le désordre qui régnerait alors dans les magasins de grande distribution !

Pour en revenir au film de Jean-François Davy, disons qu'en (très) grande partie, le cinéaste ne parvient pas à exploiter le potentiel d'une telle idée. Les interprètes ont l'air absents. Parfois amorphes, en tout cas pas suffisamment impliqués. Quant à la vulgarité qui émaille inutilement certaines scènes (pour exemple la clocharde indiquant à son compagnon qu'elle « aime quand il lui lèche la chatte »!!!), elle n'apporte rien. D'excellentes idées, il y en a. mais toutes tombent à l'eau.
L'ennui s'installe au grès des pérégrinations de Jean-Claude Dreyfus (dans le rôle de l'agrégé de philosophie Montaigne ayant volontairement choisi de vivre dans la rue), de Jean-Marie Bigard (dans celui d’Étienne, cadre de l'entreprise Climatisation Nationale, l'équivalent de notre Météo Nationale actuelle), ou de Rufus et de Dominique Pinon, tout deux agents de la RATP. C'est chiant et surtout pas drôle. Pour une comédie, ça la fout mal...

vendredi 20 mars 2015

Coup De Tête de Jean-Jacques Annaud (1979)




"Coup de tête" est le type même de film qui n'a aucune chance de voir les pro-football se réconcilier avec ceux pour lesquels le simple fait d'en parler provoque chez eux une poussée d'urticaire. Et même s'il l'on est loin du portrait parfois proposé d'un milieu où l'argent et le pouvoir sont mis en avant de manière scabreuse, même si l'on est plus proche de la comédie que du drame, il arrive parfois d'éprouver un malaise devant le comportement abjecte de certains lorsqu'il s'agit de mettre en avant les intérêts d'un sport quitte à mettre en péril l'existence de gens qui n'en demandaient pas tant plutôt que d'y voir l'aspect passionné et fantasmé d'un sport qui pousse des millions de personnes au portes des stades et derrière leur petit écran de télévision. 
 
On s'effraie à la seule pensée que ce que va vivre François Perrin puisse un jour être vécu par un homme au delà de la fiction. Joueur de football dans l'équipe de Trincamp, il va un jour avoir le malheur d'être pris à parti par le leader de l'équipe, Berthier. Homme d'une suffisance et d'une prétention absolument remarquables, ce dernier, lors d'un entraînement de foot va simplement réclamer que Perrin soit viré du stade après que celui-ci l'ai bousculé involontairement et l'ai fait ainsi chuté sur la pelouse. Évidemment, Berthier étant le meneur de l'équipe, c'est avec empressement que les responsables signifient à Perrin qu'il est préférable pour lui de quitter le terrain. Pire. Il va se retrouver viré de l'équipe, et même de l'usine où il travaille, cette dernière appartenant au président du club.

Après un court passage par le bar où l'équipe de football à ses habitudes et lors duquel il se fait proprement insulter par les supporters ainsi que par l'équipe de foot de Trincamp, Perrin décide de tout plaquer et d'aller voir ailleurs si l'air est meilleur à respirer. Toutefois, avant d'avoir pu quitter la ville, il est arrêté par la police, accusé d'un viol dont il est innocent et qui en réalité a été perpétré par Berthier. Mais comme le club compte sur ce dernier pour le championnat de France qui se prépare, on préfère faire porter le chapeau à Perrin qui de ce fait se retrouve très vite en prison. 
 
Quelques temps plus tard, un car doit mener l'équipe de Trincamp vers un match qui doit se dérouler à l'extérieur et alors que les supporters qui accompagnent les joueurs dans un autre car chantent et boivent plus que de mesure, l'un d'eux provoque un accident et le leader de l'équipe se blesse ne pouvant par conséquent plus assurer son rôle sur le terrain. Alors que Perrin croupi toujours en prison et que les dirigeants du club se demandent qui pourrait bien remplacer les quelques joueurs blessés au pied levé, l'un d'entre eux émet une bien drôle d'idée : Faire sortir Perrin de prison et lui demander de participer au match... 
 
Réalisé par le grand Jean-Jacques Annaud, "Coup de tête" n'est pas le petit film sans prétention qu'il semble être. C'est d'une critique féroce dont il s'agit ici. On se demande si l'argent et le pouvoir permettent à ceux qui en détiennent les clés de manipuler à leur aise l'ordre établit et on ne peut que constater avec désœuvrement que malheureusement c'est très souvent le cas. Le choix des acteurs est plus que judicieux. Tout d'abord Patrick Deweare campe Perrin de façon magistrale et crédible. Vient ensuite un vivier d'acteurs qui ont tous la gueule de l'emploi. Ils jouent avec justesse leur rôle de flic ou de dirigeant de club plus véreux les uns que les autres. On y croit sans hésitation et c'est peut-être la raison principale pour laquelle un sentiment d'injustice nous assaille lorsque l'on assiste à la chute vertigineuse de Perrin. Mais c'était sans compter sur le revirement scénaristique tout à fait jubilatoire du film puisque ce dernier va mener finalement l'équipe de Trincamp à la victoire. Et c'est alors qu'on lui déroule le tapis rouge. Mais loin d'être stupide, Perrin n'a pas oublié le traitement qui lui a été infligé peu de temps auparavant et c'est en secret qu'il va préparer une vengeance à la hauteur de ce qu'il à subit...

Un pur régal.
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