"Coup
de tête" est le type même de film qui n'a aucune chance de
voir les pro-football se réconcilier avec ceux pour lesquels le
simple fait d'en parler provoque chez eux une poussée d'urticaire.
Et même s'il l'on est loin du portrait parfois proposé d'un milieu
où l'argent et le pouvoir sont mis en avant de manière scabreuse,
même si l'on est plus proche de la comédie que du drame, il arrive
parfois d'éprouver un malaise devant le comportement abjecte de
certains lorsqu'il s'agit de mettre en avant les intérêts d'un
sport quitte à mettre en péril l'existence de gens qui n'en
demandaient pas tant plutôt que d'y voir l'aspect passionné et
fantasmé d'un sport qui pousse des millions de personnes au portes
des stades et derrière leur petit écran de télévision.
On
s'effraie à la seule pensée que ce que va vivre François Perrin
puisse un jour être vécu par un homme au delà de la fiction.
Joueur de football dans l'équipe de Trincamp, il va un jour avoir le
malheur d'être pris à parti par le leader de l'équipe, Berthier.
Homme d'une suffisance et d'une prétention absolument remarquables,
ce dernier, lors d'un entraînement de foot va simplement réclamer
que Perrin soit viré du stade après que celui-ci l'ai bousculé
involontairement et l'ai fait ainsi chuté sur la pelouse.
Évidemment, Berthier étant le meneur de l'équipe, c'est avec
empressement que les responsables signifient à Perrin qu'il est
préférable pour lui de quitter le terrain. Pire. Il va se retrouver
viré de l'équipe, et même de l'usine où il travaille, cette
dernière appartenant au président du club.
Après un court passage par le bar où l'équipe de football à ses habitudes et lors duquel il se fait proprement insulter par les supporters ainsi que par l'équipe de foot de Trincamp, Perrin décide de tout plaquer et d'aller voir ailleurs si l'air est meilleur à respirer. Toutefois, avant d'avoir pu quitter la ville, il est arrêté par la police, accusé d'un viol dont il est innocent et qui en réalité a été perpétré par Berthier. Mais comme le club compte sur ce dernier pour le championnat de France qui se prépare, on préfère faire porter le chapeau à Perrin qui de ce fait se retrouve très vite en prison.
Quelques
temps plus tard, un car doit mener l'équipe de Trincamp vers un
match qui doit se dérouler à l'extérieur et alors que les
supporters qui accompagnent les joueurs dans un autre car chantent et
boivent plus que de mesure, l'un d'eux provoque un accident et le
leader de l'équipe se blesse ne pouvant par conséquent plus assurer
son rôle sur le terrain. Alors que Perrin croupi toujours en prison
et que les dirigeants du club se demandent qui pourrait bien
remplacer les quelques joueurs blessés au pied levé, l'un d'entre
eux émet une bien drôle d'idée : Faire sortir Perrin de
prison et lui demander de participer au match...
Réalisé
par le grand Jean-Jacques Annaud, "Coup de tête" n'est pas
le petit film sans prétention qu'il semble être. C'est d'une
critique féroce dont il s'agit ici. On se demande si l'argent et le
pouvoir permettent à ceux qui en détiennent les clés de manipuler
à leur aise l'ordre établit et on ne peut que constater avec
désœuvrement que malheureusement c'est très souvent le cas. Le
choix des acteurs est plus que judicieux. Tout d'abord Patrick
Deweare campe Perrin de façon magistrale et crédible. Vient ensuite
un vivier d'acteurs qui ont tous la gueule de l'emploi. Ils jouent
avec justesse leur rôle de flic ou de dirigeant de club plus véreux
les uns que les autres. On y croit sans hésitation et c'est
peut-être la raison principale pour laquelle un sentiment
d'injustice nous assaille lorsque l'on assiste à la chute
vertigineuse de Perrin. Mais c'était sans compter sur le revirement
scénaristique tout à fait jubilatoire du film puisque ce dernier va
mener finalement l'équipe de Trincamp à la victoire. Et c'est alors
qu'on lui déroule le tapis rouge. Mais loin d'être stupide, Perrin
n'a pas oublié le traitement qui lui a été infligé peu de temps
auparavant et c'est en secret qu'il va préparer une vengeance à la
hauteur de ce qu'il à subit...
Un pur régal.
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