Fanny apprend qu'elle
attend un enfant de l'homme qu'elle aime. Mais Marius, lui, est déjà
loin, parti pour l'archipel des îles
Sous-le-Vent. Voilà presque deux mois que le fils de César a quitté
le vieux port de Marseille. Chaque jour, le propriétaire du bar de
La Marine fait les cents pas dans l'espoir de recevoir une lettre de
son fils. Niant l'évidence, c'est alors qu'il désespère d'en
recevoir une que fanny lui remet le courrier que lui a mis entre les
mains le facteur.
Lorsque
Honorine apprend que sa fille est enceinte, c'est le drame. Marius
parti, voilà Fanny dans une position plus qu'inconfortable. Il lui
faut absolument préserver l'avenir de son futur enfant et laver le
déshonneur qui risque de s'abattre sur sa famille lorsque dans le
village, les gens apprendront que le bébé à venir n'a pas de père.
C'est pourquoi Fanny et sa mère finissent par accepter la demande en
mariage d'Honoré Panisse. Le vieil homme espère ainsi pouvoir être
père, assurant de pouvoir s'occuper du futur enfant de la jeune
femme...
Deux
années passent lorsque Marius refait surface. Après être passé
voir César, il part retrouver Fanny, celle qu'il n'a jamais cessé
d'aimer. Mais les retrouvailles vont être douloureuses, le jeune
homme apprenant que l'enfant du couple n'est autre que son propre
fils...
Suite
directe de Marius,
Fanny
est toujours réalisé par Daniel Auteuil. Inspiré lui aussi de
l’œuvre éponyme de Marcel Pagnol, le film s'ouvre sur la scène
qui vit se clore la première partie. Si Marius
donnait surtout la part belle à Daniel Auteuil, Raphaël Personnaz
et Marie-Anne Chazel, Fanny offre une opportunité plus grande à
Victoire Bélézy et Jean-Pierre Darroussin de s'exprimer. Et dire
que le duo s'en donne à cœur joie pour donner à l'écran le
meilleur d'eux-même est une vaine expression tant leur talent
explose à l'image. Victoire Bélézy est magnifique. Belle dans la
tristesse qu'exprime son personnage, elle est une Fanny
extraordinairement convaincante.
Jean-Pierre
Darroussin est quand à lui un Honoré Panisse encore plus épatant
que dans un premier volet où même son interprétation semblait
parfois hésitante. Ici, son verbe ne faillit pas et l'on est chaviré
par les implications personnelles et la morale de son personnage.
Celui que l'on ne découvrait peut-être que comme un homme très
intéressé à l'idée d'épouser une femme beaucoup plus jeune que
lui est désormais ce "vieillard"
qui dans l'urgence nous fait comprendre la nécessité d'épouser
Fanny et d'endosser le rôle du père d'un enfant qui n'est pourtant
pas de lui.
Si
Fanny se révèle peut-être un peu moins passionnant dans une très
grosse partie de l’œuvre, la dernière demi-heure rattrape
aisément ce petit retard. En effet, le spectacle que nous offrent
les quatre principaux acteurs de cette suite est simplement
magnifique. L'interprétation, les dialogues et le cadre, tout
concours à faire de cette dernière partie un moment inoubliable.
Fanny,
tout comme Marius,
respire
la générosité. Entre les acteurs, aucune compétition. Chacun
s'offre avec générosité, sans arrière pensée, faisant de son
personnage un être qui nous est immédiatement attachant. Daniel
Auteuil réalise avec cette Fanny
une suite à la hauteur du premier volet et surtout un bel hommage au
cinéma et au théâtre de Marcel Pagnol.
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