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jeudi 18 avril 2019

Les Fugitifs de Françis Veber (1986) - ★★★★★★★★☆☆



Troisième et dernier volet de la trilogie de Francis Veber réalisé autour du duo d'acteurs Gérard Depardieu et Pierre Richard après La Chèvre en 1981 et Les Compères en 1983, Les Fugitifs n'est peut-être pas le plus drôle des trois long-métrages, il n'en demeure pas moins d'une très grande qualité. Réalisé en 1986, soit trois ans avant le pitoyable remake américain que le cinéaste réalisera lui-même outre-atlantique avec dans la peau des principaux personnages, les pourtant excellents Nick Nolte (48 Heures de Walter Hill) et Martin Short (L'Aventure Intérieure de Joe Dante), le film de Francis Veber est surtout plus marquant pour son approche dramatique. Après le duo François Perrin/Campana lancé à la recherche de la fille kidnappée d'un PDG d'une grande entreprise, après le binôme François Pignon/Jean Lucas, hypothétiques père d'un adolescent en fuite que la mère prie d'accepter de retrouver, c'est à nouveau autour du duo François Pignon/Jean Lucas (ces derniers, toujours incarnés par Gérard Depardieu et Pierre Richard, n'ayant aucun rapport avec ceux du film précédent) dans un récit parfois fort émouvant. L'histoire de Pignon veuf, et surtout père d'une adorable gamine interprétée par la toute jeune et toute mignonne Anaïs Bret (laquelle ne tournera plus guère que dans le court-métrage de Kathleen Fonmarty Un Arbre de Noël pour Deux en 1988 avant de se consacrer plus tard à une carrière de professeure dans l’Éducation Nationale) que les services sociaux vont lui retirer.

Il fait la connaissance de Jean Lucas, tout juste sorti de prison après avoir purgé sa peine pour une séries de braquages à main armée. C'est alors que François Pignon braque lui-même une banque qu'il prend Jean Lucas en otage. A leur sortie de l'agence bancaire, le commissaire Duroc (excellent Maurice Barrier), qui a décidé de suivre l'ancien taulard à sa sortie de prison ne croit pas en la culpabilité de François Pignon et pense que Jean Lucas est le véritable auteur du braquage. Ces derniers vont donc être contraints de faire équipe ensemble accompagnés de la fille de Pignon, Jeanne. Laquelle va malheureusement bientôt se retrouver confisquée à son père par les services de protection des mineurs...

Si Les Fugitifs consacre une partie de son histoire au triste sort de Jeanne et de son père, Francis Veber dont il s'agit ici du quatrième long-métrage en tant que réalisateur après un premier film tourné en 1976 (Le Jouet) suivi des deux premiers volets de la trilogie Veber/Depardieu/Richard, ne manque cependant pas de situations cocasses. Pour preuve, la présence à l'écran de l'irrésistible Jean Carmet en vétérinaire déphasé traitant son nouveau patient Jean Lucas tel un animal de compagnie, allant jusqu'à lui servir de la pâtée pour chien ! Chaque apparition de l'acteur est l'occasion de franches rigolades. Pourtant, Les Fugitifs aborde des sujets parfois très graves. Comme la clochardisation de l'un des personnages (Pierre Richard, contraint d'aller ramasser quelques légumes et fruits pourris à la fermeture d'un marché ou de dormir sur un trottoir et sous un carton), ou encore l'inflexibilité des services sociaux séparant le héros de sa fille rendue muette au décès de sa maman. La musique du Compisteur Vladimir Cosma qui officiait déjà sur les deux premiers volets de la trilogie participe de cette émotion, le compositeur accompagnant la dérive des personnages tout en ponctuant également les séquences les plus drôles du film de Francis Veber. Gérard Depardieu incarne comme à son habitude une brute charismatique tout en observant parfois un comportement tout en sensibilité (surtout envers la jeune interprète Anaïs Bret) tandis que Pierre Richard réserve des gags dont il a le secret (François Pignon se cognant contre un réverbère renvoyant à son propre personnage de Pierre Malaquet dans Le Distrait qu'il réalisa lui-même en 1970). A noter également le passage remarqué de Michel Blanc dans le rôle du médecin généraliste alcoolisé. Tout comme La Chèvre et Les Compères, Les Fugitifs est un indispensable et mettait un terme de manière brillante , drôle et émouvante, à une trilogie comique parfaitement accomplie...

mercredi 17 avril 2019

Les Compères de Francis Veber (1983) - ★★★★★★★★★☆



Il s'en passe des choses dans cette seconde aventure du réalisateur et scénariste Francis Veber offerte au duo formé par Gérard Depardieu et Pierre Richard. Bien différents des personnages qu'ils incarneront trois ans plus tard tout en conservant malgré tout le nom de leur personnage respectif, les deux interprètes des Compères s'avèrent être un mélange entre ceux qu'ils furent dans La Chèvre et ceux qu'il deviendront quelques années plus tard dans Les Fugitifs. Après avoir incarné le détective Campana dans le premier volet de la trilogie Veber/Depardieu/Richard et avant son rôle d'ancien braqueur récemment libéré dans le dernier, Gérard Depardieu campe cette fois-ci le journaliste Jean Lucas, lequel profite de son séjour à Nice pour rechercher Tristan, un adolescent de dix-sept qui s'est enfui du domicile familiale et que la mère (interprétée par l'actrice Anny Duperey) fait passer pour le propre fils du journaliste afin qu'il accepte de l'aider à retrouver son enfant. Un mensonge qu'elle tente également de faire gober à François Pignon, un instituteur au chômage, dépressif, et qui n'a actuellement rien de mieux à faire que de se lancer lui aussi à la recherche de celui qu'il croit désormais être son fils...

Si Gérard Depardieu conserve à peu de choses près le même tempérament à travers chacun des segments de la trilogie, le personnage qu'interprète Pierre Richard est lui, plus nuancé. Convaincu d'être le chef des opérations devant mener à la localisation d'une jeune fille de PDG kidnappée dans La Chèvre, il passait dans Les Fugitifs pour un pauvre bougre avec lequel la vie n'était pas particulièrement tendre (veuf, sans emploi, et père d'une petite fille muette qui lui sera enlevée par les services sociaux, avouez que l'on peut rêver mieux comme existence...). Avec Les Compères, Francis Veber mixe les deux personnages alors même que celui des Fugitifs fait encore partie du futur (le film ne sera en effet tourné que trois ans plus tard). En milieu de parcours, l'acteur campe donc un individu dépressif convaincu d'être le père d'un jeune fugueur. C'est donc ainsi que l'on remarque la lente transformation de François Pignon, passant du type pleurant parce qu'un serveur a oublié une fois encore d'ajouter de la crème dans son café, au gars près à en découdre avec un chef de bande particulièrement dangereux. Ce dernier, incarné par le rouquin Patrick Blondel (ça ne s'invente pas) exhibe effectivement très régulièrement son couteau à cran d'arrêt. Le rôle de père lui donne donc des ailes et le voir se sentir assez fort pour se confronter à une bande de blousons noirs est relativement jouissif et rappelle, toutes proportions gardées, la prétention du personnage qu'il interprétait parfois dans La Chèvre (on se souvient notamment de la séquence à l'aéroport d'Orly l'opposant à l'excellent Michel Fortin...).

Parmi les seconds rôles, nous retrouvons notamment les acteurs Michel Aumont, père ''officiel'' du jeune Tristan incarné par Stéphane Bierry. Maurice Barrier, dans le rôle d'un propriétaire d’hôtel particulièrement antipathique (acteur qui apparaîtra également dans celui du commissaire Duroc dans Les Fugitifs). Quant à Philippe Khorsand et Jean-Jacques Scheffer, est-ce le fruit du hasard ? Toujours est-il que leur double rôle d'hommes de main de Rossi, un mafieux, rappelle ostensiblement celui qu'interprétèrent Maurice Barrier et Jean Chaulnier dans Le Grand Blond avec une Chaussure Noire (Chaperon et Poucet), ainsi que Henry Guibet et Hervé Sand dans la suite elle-même réalisée par Yves Robert, Le Retour du Grand Blond (Charmant et Prince). S'agirait-il d'un hommage appuyé ? Comme le premier et le troisième, ce second volet de la trilogie Veber/Depardieu/Richard est une excellente surprise, bourrée de répliques cultes et de séquences jubilatoires (Maurice Barrier recevant la visite des multiples ''père'' de Tristan, la scène de la station-service, celles de la patinoire, etc...). Trente ans après, Les Compères n'a pas perdu de son charme et demeure l'une des toutes meilleures comédies françaises des années quatre-vingt dont se sont évidemment emparés les américains puisqu'un remake fut réalisé par Ivan Reitman en 1997 sous le titre Drôles de Pères (Father's Day) avec dans les principaux rôles, Robin Williams et Billy Crystal. Inutile de préciser que la version de Francis Veber demeure la meilleure...

samedi 21 octobre 2017

Les Spécialistes de Patrice Leconte (1985) - ★★★★★★★☆☆☆



Les Spécialistes est le septième long-métrage du cinéaste français Patrice Leconte et le premier à ne pas s'inscrire spécifiquement dans la plus pure tradition de la comédie française. Il abandonne ainsi donc pour un temps les membres de l'équipe du Splendid qu'il a plus ou moins utilisé jusqu'à maintenant et offre les deux principaux rôles à Gérard Lanvin et Bernard Giraudeau, deux des plus importants acteurs des années quatre-vingt. En effet, on avait déjà pu notamment voir le premier dans Le Choix des Armes d'Alain Corneau, Une Étrange Affaire de Pierre Granier-Deferre, Tir Groupé de Jean-Claude Missiaen, Le Prix du Danger d'Yves Boisset, ou encore Marche à l'Ombre de et avec Michel Blanc. Le regretté Bernard Giraudeau, avait quant à lui tourné jusque là dans une petite trentaine de longs-métrages tels que Viens chez moi, j'habite chez une copine aux côtés, lui aussi, de Michel Blanc, Le Grand Pardon d'Alexandre Arcady, Le Ruffian de José Giovani, Rue Barbare de Gille Béhat, et surtout L'Année des Méduses de Christopher Frank aux côtés de Valérie Kaprisky.
Les Spécialistes est l'occasion pour Patrice Leconte d'adapter un scénario à l'écriture duquel il n'a pas lui-même participé. Écrit par le scénariste Bruno Tardon, le film est également l'occasion de retrouver deux acteurs charismatiques parmi les préférés du public français. Deux interprètes capables de jouer dans le registre de la comédie comme dans celui du drame et du policier. De quoi alimenter une œuvre où l'humour ne règne pas seule maîtresse à bord. Accompagnés de la belle Christiane Jean qui du haut de sa petite carrière au cinéma constituée d'une grosse dizaine de longs-métrages se sera faite remarquer chez Robert Hossein, Gérard Lauzier, Andrzej Zulawski Jesus Franco et pour finir, Bertrand Blier en 1990 pour Merci la Vie. Depuis, plus rien. Ou plutôt, une carrière d'interprète consacrée à la télévision, au théâtre, et au doublage de films.

L'intrigue de ces Spécialistes demeure on ne peut plus clair. La rencontre supposée de deux malfrats, forcés de cohabiter lors de leur cavale (les deux hommes sont liés par des menottes), poursuivis par l'armée et la Gendarmerie, et réfugiés chez une jeune veuve dont le mari à été justement été tué par les forces de l'ordre quelques années en arrière. Entre Paul, Stéphane et Laura s'instaure une amitié indéfectible qui demeurera au delà du dangereux projet de cambriolage que propose le premier au second. Vicié cependant par un mensonge que Stéphane ne tardera pas à mettre à jour, le vol de trois milliards de francs dans un casino, propriété d'un gangster nommé Mazetti, demeure à l'ordre du jour. Gérard Lanvin est expert en matière d'ouverture de coffres. Bernard Giraudeau est un flic corrompu s'étant fait passer pour un criminel afin de se rapprocher de Stéphane, le spécialiste en question.
Patrice Leconte réalise une très sympathique comédie d'action. De la cavale des deux hommes, jusqu'au braquage du casino, en passant par la rencontre des deux hommes avec la jolie Laura et la visite préparatoire du coffre qu'ils ont l'intention de piller, Les Spécialistes est une très bonne surprise, égayée par la bonne humeur des deux acteurs et par la présence tempérée de Christiane Jean.

N'oublions pas non plus la présence de l'excellent Maurice Barrier en commissaire corrompu, supérieur hiérarchique de Paul et commanditaire du braquage à venir. Le Retour de Martin Guerre, Le Marginal, Les Compères, et bien d'autres longs-métrages ont vu l'acteur français incarner des personnages fort intéressants. Un acteur discrètement intégré dans les films auxquels il a participé mais dont l'interprétation a toujours été au plus juste. L'action est menée tambour battant. Le film rencontre un joli succès lors de sa sortie dans les salles puisqu'il réunira plus de cinq millions d'entrées. Un beau score qui prouve que Patrice Leconte est aussi bien à l'aise dans la comédie que dans l'action. Une première marche vers un style plus mûr dont le cinéaste connaîtra son apogée avec des merveilles telles que Tandem et Monsieur Hire pour ne citer que les films qui sortirent à la suite des Spécialistes. Une œuvre à redécouvrir avec plaisir...

mardi 20 mars 2012

Le Retour De Martin Guerre de Daniel Vigne (1981)



Artigat, dans le comté de Foix en l'année 1542. Le jeune Martin Guerre épouse Bertrande de Rols. Une fois les festivités terminées, le curé du village bénit les jeunes mariés ainsi que leur couche afin qu'il aient des enfants. Pourtant, après plusieurs tentatives, Martin semble montrer les signes d'une malédiction qui l’empêche de procréer. C'est pourquoi certains villageois vont s'employer à exorciser le mal, et d'autres à moquer son incapacité à donner un enfant à sa bien aimée. Les rapports entre Bertrande et Martin se dégradent. A tel point qu'un jour ce dernier décide de quitter le village. 


Huit années plus tard, et alors que la vie a doucement repris son cours, un homme se présente à l'entrée du village. Il s'agit de Martin. Le jeune garçon est devenu un vigoureux jeune homme, transformé par la guerre. Il est reconnu par tous ceux qui l'ont connu, à commencer par son oncle Pierre, Augustin et même sa fidèle épouse Bertrande. Accueilli comme un roi, Martin offre aux membres de sa famille les cadeaux qu'il a achetés. Il a appris à lire. Et à écrire aussi. Il raconte qu'il a fait la guerre durant son absence. Alors qu'il a visité l'Espagne et est monté jusqu'à Paris, c'est l'envie de tous les revoir

Il reprend son travail. Le village tout entier reconnaît que depuis qu'il est revenu, les terres n'ont jamais autant rapporté. Entre Bertrande et lui, tout va pour le mieux. Il se montre beaucoup plus entreprenant que par le passé. Son oncle est content du travail qu'il abat et sa nouvelle intégration se déroule sous les meilleurs hospices. Du moins jusqu'au jour où des vagabonds passent la nuit dans la grange du village. Alors que le curé et Martin leur apportent de quoi boire et manger, ce dernier se dérobe à leur compagnie comme s'il s'était retrouvé face au diable. L'un des vagabonds demande alors au curé l'identité de l'homme qui vient de les quitter. Celui-ci lui affirme qu'il s'agit de Martin Guerre. Le voyageur contredit le curé en affirmant avoir croisé le vrai Martin à la guerre de Saint Quentin. L'homme qui se fait passer pour le fils des Guerre s’appellerait, lui, Arnaud De Tihl.


Martin hypnotise les villageois, leur racontant les aventures qu'il a vécu durant sa longue absence. Mais le soir même, alors qu'il attire Bertrande dans une région du village qu'elle craint, son mari est pris à parti par deux hommes masqués, les deux vagabonds, qui le reconnaissent comme étant Arnaud De Tihl. Pendant ce temps là, Antoine, le cousin de Martin, fait part des événements du matin à Pierre, l'oncle de Martin. Ce dernier choisit de ne pas tenir compte des faits mais le jour où Martin lui demande de le payer pour ce qu'ont rapporté ses terres durant ses huit ans d'absence, ce dernier se met en colère. Les deux hommes ne s'entendent pas, Martin menaçant de faire appel à la justice si jamais son oncle refuse de le payer. Ils finissent par se battre.

Les hommes du village doutent de plus en plus. Pierre propose alors un marché à Martin qui tombe dans le piège. Persuadé de trouver son dû dans le coffre à grain de la grange, Martin est attaqué par deux hommes du village, mais c'est Bertrande qui s'interpose entre Martin et la serpe que Pierre s'apprete à lui enfoncer dans le torse.

Le juge Rieux arrive au village afin d'éclaircir toute cette affaire. Martin est emmené, pieds et poings liés. Le juge demande aux villageois de se scinder en deux groupes. D'un côté, ceux qui croient en l'identité de Martin, et de l'autre, ceux qui doutent. Il y a aussi ceux du village qui restent indécis et comme de chaque camp le nombre d'opposants et de partisans est égal, le juge Rieux déclare qu'il n'y a aucune raison de penser que Martin n'est pas celui qu'il affirme être et ordonne le non lieu. Il condamne même Pierre à payer une forte somme à Martin en dédommagement.
Le lendemain matin, Pierre et quelques villageois débarquent dans la chambre de Martin muni d'un document dans lequel Bertrande affirme que l'homme qui vit à ses côtés n'est pas celui qu'il prétend être. Martin est cette fois-ci arrêté.


Débute alors un procès durant lequel le juge Rieux passe en revue les éléments à charge et à décharge. Les témoins se succèdent, ceux qui témoignent en faveur de Martin tout comme ceux qui affirment qu'il n'est pas celui qu'il prétend être...

L'intérêt principal de ce film mis en scène par Daniel Vigne ("Une Femme Ou Deux") est l'identité du personnage campé par Gérard Depardieu ("Danton", "Jean De Florette", "Buffet Froid"). Si lors de son retour au village le spectateur ne doute pas de ce que trame ce homme mystérieux, certains indices ainsi que son comportement laissent présager que les doutes qui s'installent dans l'esprit de certains habitants sont fondés. Seulement voilà, lorsque Martin réapparait au début du film, il est capable de reconnaître chacun des villageois et de le nommer par son prénom. Son charisme lui donne la possibilité de tous les hypnotiser, même sa femme Bertrande (Nathalie Baye), qui de toute manière semble capable de faire l'impasse quelle que soit l'identité de l'homme qui partage sa vie tant celui-ci paraît lui apporter davantage que le jeune garçon qui a quitté le village huit années plus tôt. Sur la fidélité de cette dernière, on peut en revanche émettre quelques doutes, surtout lorsque Martin jette un regard soupçonneux envers l'un des habitants qui ressemble étrangement à son fils.

C'est finalement l'arrivée du juge Rieux (Maurice Jacquemont ("J'ai Épousé Une Ombre") qui va permettre d'élever les débats et surtout d'en savoir un peu plus sur le mystère qui entoure toute cette affaire. Malgré tout, le procès s'enlise et l'on se demande si finalement la vérité sur cette histoire va être mise à jour. C'est alors que le procès arrive à son terme qu'entre en scène Bernard-Pierre Donnadieu ("L'Homme Qui Voulait Savoir"). La ressemblance entre ce dernier et Gérard Depardieu se révèle troublante. Surtout lorsque l'homme se prétend être le véritable Martin Guerre. Froid et estropié, on comprend assez vite que pour certains, dont Bertrande elle-même, l'intérêt principal de voir le second en la personne de Martin est sa profonde empathie, et qui semble faire défaut au premier.


L'interprétation des principaux acteurs est juste. La grande austérité des décors ainsi que la partition musicale signée Michel Portal participent à l'envoutement que dégage cette œuvre adaptée du roman de Natalie Zemon Davis, lui-même inspiré d'une histoire vraie. Il est à noté également qu'un remake américain fut tourné en 1993 par Jon Amiel avec Richard Gere et Jodie Foster dans les rôles principaux.
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