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lundi 21 novembre 2016

Le Professionnel de Georges Lautner (1981)



Après avoir passé deux années entières enfermé dans une prison au Malagawi pour avoir tenté de tuer le président N'Jala, l'agent des services secrets français Josselin Beaumont parvient à prendre la fuite et, de retour en France, a bien l'intention d'honorer le contrat pour lequel il avait été envoyé par ses services en Afrique. Mais en deux ans, tout à changé, et alors que N'Jala doit passer trois jours dans l'hexagone, les autorités sont sur les dents. Avertis de la présence de « Joss » dans les parages et de son intention de tuer le président africain, ils vont tout mettre en œuvre pour arrêter leur agent avant qu'il ne mettre son plan à exécution...

Réalisé par Georges Lautner sur un scénario écrit par ce dernier et par Jacques Audiard également (adaptation tirée du roman Mort d'une bête à la peau fragile de Patrick Alexander), Le Professionnel se situe très exactement entre deux séries de films mettant en scène l'acteur français Jean-Paul Belmondo dans des rôles de personnages exubérants. Qu'il soit flic ou voyou, c'est un peu le même type d'emploi que lui accordent les différents cinéastes qui le prennent comme principal interprète de leurs œuvres.
C'est pourquoi Le Professionnel peut être considéré comme une incartade dans la carrière de l'acteur. Du moins, en ce qui concerne sa filmographie entre le milieu des années soixante-dix et la fin des années quatre-vingt. Tout d'abord, il y a cette musique, sublime, émouvante et obsédante du compositeur italien Ennio Morricone. Un air qui parcourt le film de la première à la dernière seconde. Une œuvre nostalgique, emprunte d'une émotion vive qui laisse un troublant sentiment de solitude. Celle de ce personnage admirablement campé par Jean-Paul Belmondo qui n'était à l'époque, rien de moins que l'une des plus grandes star du cinéma français.
Comme Louis de Funès était à la comédie, Jean-Paul Belmondo était le grand rendez-vous du dimanche soir dans le domaine du film d'action.

Alors, revoir aujourd'hui son œuvre, et donc, notamment, Le Professionnel revêt, ici aussi, une forme de nostalgie. Un personnage beaucoup plus sombre, désespérément seul malgré une épouse, une ancienne maîtresse, et un ami (le toujours exceptionnel Michel Beaune) tous proches de lui dans l'âme mais tellement éloignés de ses principales préoccupations. « Donné » par sa patrie, sa hiérarchie, drogué, forcé à faire des aveux lors d'un pastiche de procès en Afrique, torturé puis contraint aux travaux forcés, l'homme à de quoi en vouloir à la France. Mais plus qu'un « soldat » Jean-Paul Belmondo campe un homme à la ruse et à l'intelligence exceptionnelles. Avec beaucoup de pudeur et de retenue, il joue un Joss tout en retenue, mais sans jamais être véritablement avare en matière de répliques. De celles dont il nous a habitué tout au long de sa carrière. Une fois encore, l'acteur assure lui-même les cascades.

Face à lui, un casting solide, fait d’interprètes aux caractères bien trempés. Jean Desailly, Cyrielle Clair, Jean-Louis Richard, Michel Beaune donc, mais également Bernard-Pierre Donnadieu (excellent comme toujours) et surtout Robert Hossein. Blafard, sinistre, incapable d'exprimer le moindre sentiment. A part peut-être lorsqu'il exprime la pitié qu'il ressent vis à vis d'Edouard Valéras qu'il a pourtant lui-même contraint à trahir son ami Joss. Ce dernier justement, et le Commissaire Rosen, l'un se cachant toujours derrière l'autre, jusqu'à ce duel ultime entre les deux hommes renvoyant aux westerns-spaghettis chers au cinéaste italien Sergio Leone. Trente-cinq ans plus tard, Le Professionnel n'a pas pris une ride et demeure comme faisant partie des plus belles réussites de la star Belmondo...

mardi 20 mars 2012

Le Retour De Martin Guerre de Daniel Vigne (1981)



Artigat, dans le comté de Foix en l'année 1542. Le jeune Martin Guerre épouse Bertrande de Rols. Une fois les festivités terminées, le curé du village bénit les jeunes mariés ainsi que leur couche afin qu'il aient des enfants. Pourtant, après plusieurs tentatives, Martin semble montrer les signes d'une malédiction qui l’empêche de procréer. C'est pourquoi certains villageois vont s'employer à exorciser le mal, et d'autres à moquer son incapacité à donner un enfant à sa bien aimée. Les rapports entre Bertrande et Martin se dégradent. A tel point qu'un jour ce dernier décide de quitter le village. 


Huit années plus tard, et alors que la vie a doucement repris son cours, un homme se présente à l'entrée du village. Il s'agit de Martin. Le jeune garçon est devenu un vigoureux jeune homme, transformé par la guerre. Il est reconnu par tous ceux qui l'ont connu, à commencer par son oncle Pierre, Augustin et même sa fidèle épouse Bertrande. Accueilli comme un roi, Martin offre aux membres de sa famille les cadeaux qu'il a achetés. Il a appris à lire. Et à écrire aussi. Il raconte qu'il a fait la guerre durant son absence. Alors qu'il a visité l'Espagne et est monté jusqu'à Paris, c'est l'envie de tous les revoir

Il reprend son travail. Le village tout entier reconnaît que depuis qu'il est revenu, les terres n'ont jamais autant rapporté. Entre Bertrande et lui, tout va pour le mieux. Il se montre beaucoup plus entreprenant que par le passé. Son oncle est content du travail qu'il abat et sa nouvelle intégration se déroule sous les meilleurs hospices. Du moins jusqu'au jour où des vagabonds passent la nuit dans la grange du village. Alors que le curé et Martin leur apportent de quoi boire et manger, ce dernier se dérobe à leur compagnie comme s'il s'était retrouvé face au diable. L'un des vagabonds demande alors au curé l'identité de l'homme qui vient de les quitter. Celui-ci lui affirme qu'il s'agit de Martin Guerre. Le voyageur contredit le curé en affirmant avoir croisé le vrai Martin à la guerre de Saint Quentin. L'homme qui se fait passer pour le fils des Guerre s’appellerait, lui, Arnaud De Tihl.


Martin hypnotise les villageois, leur racontant les aventures qu'il a vécu durant sa longue absence. Mais le soir même, alors qu'il attire Bertrande dans une région du village qu'elle craint, son mari est pris à parti par deux hommes masqués, les deux vagabonds, qui le reconnaissent comme étant Arnaud De Tihl. Pendant ce temps là, Antoine, le cousin de Martin, fait part des événements du matin à Pierre, l'oncle de Martin. Ce dernier choisit de ne pas tenir compte des faits mais le jour où Martin lui demande de le payer pour ce qu'ont rapporté ses terres durant ses huit ans d'absence, ce dernier se met en colère. Les deux hommes ne s'entendent pas, Martin menaçant de faire appel à la justice si jamais son oncle refuse de le payer. Ils finissent par se battre.

Les hommes du village doutent de plus en plus. Pierre propose alors un marché à Martin qui tombe dans le piège. Persuadé de trouver son dû dans le coffre à grain de la grange, Martin est attaqué par deux hommes du village, mais c'est Bertrande qui s'interpose entre Martin et la serpe que Pierre s'apprete à lui enfoncer dans le torse.

Le juge Rieux arrive au village afin d'éclaircir toute cette affaire. Martin est emmené, pieds et poings liés. Le juge demande aux villageois de se scinder en deux groupes. D'un côté, ceux qui croient en l'identité de Martin, et de l'autre, ceux qui doutent. Il y a aussi ceux du village qui restent indécis et comme de chaque camp le nombre d'opposants et de partisans est égal, le juge Rieux déclare qu'il n'y a aucune raison de penser que Martin n'est pas celui qu'il affirme être et ordonne le non lieu. Il condamne même Pierre à payer une forte somme à Martin en dédommagement.
Le lendemain matin, Pierre et quelques villageois débarquent dans la chambre de Martin muni d'un document dans lequel Bertrande affirme que l'homme qui vit à ses côtés n'est pas celui qu'il prétend être. Martin est cette fois-ci arrêté.


Débute alors un procès durant lequel le juge Rieux passe en revue les éléments à charge et à décharge. Les témoins se succèdent, ceux qui témoignent en faveur de Martin tout comme ceux qui affirment qu'il n'est pas celui qu'il prétend être...

L'intérêt principal de ce film mis en scène par Daniel Vigne ("Une Femme Ou Deux") est l'identité du personnage campé par Gérard Depardieu ("Danton", "Jean De Florette", "Buffet Froid"). Si lors de son retour au village le spectateur ne doute pas de ce que trame ce homme mystérieux, certains indices ainsi que son comportement laissent présager que les doutes qui s'installent dans l'esprit de certains habitants sont fondés. Seulement voilà, lorsque Martin réapparait au début du film, il est capable de reconnaître chacun des villageois et de le nommer par son prénom. Son charisme lui donne la possibilité de tous les hypnotiser, même sa femme Bertrande (Nathalie Baye), qui de toute manière semble capable de faire l'impasse quelle que soit l'identité de l'homme qui partage sa vie tant celui-ci paraît lui apporter davantage que le jeune garçon qui a quitté le village huit années plus tôt. Sur la fidélité de cette dernière, on peut en revanche émettre quelques doutes, surtout lorsque Martin jette un regard soupçonneux envers l'un des habitants qui ressemble étrangement à son fils.

C'est finalement l'arrivée du juge Rieux (Maurice Jacquemont ("J'ai Épousé Une Ombre") qui va permettre d'élever les débats et surtout d'en savoir un peu plus sur le mystère qui entoure toute cette affaire. Malgré tout, le procès s'enlise et l'on se demande si finalement la vérité sur cette histoire va être mise à jour. C'est alors que le procès arrive à son terme qu'entre en scène Bernard-Pierre Donnadieu ("L'Homme Qui Voulait Savoir"). La ressemblance entre ce dernier et Gérard Depardieu se révèle troublante. Surtout lorsque l'homme se prétend être le véritable Martin Guerre. Froid et estropié, on comprend assez vite que pour certains, dont Bertrande elle-même, l'intérêt principal de voir le second en la personne de Martin est sa profonde empathie, et qui semble faire défaut au premier.


L'interprétation des principaux acteurs est juste. La grande austérité des décors ainsi que la partition musicale signée Michel Portal participent à l'envoutement que dégage cette œuvre adaptée du roman de Natalie Zemon Davis, lui-même inspiré d'une histoire vraie. Il est à noté également qu'un remake américain fut tourné en 1993 par Jon Amiel avec Richard Gere et Jodie Foster dans les rôles principaux.
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