Vive la Crise !
Vive...ment la fin du film aurai-je envie de clamer. J'ai
douté, redouté, puis au final, je fus dérouté. La crise, oui,
mais de quelle crise s'agit-il ? Au vue de l’indigence que
constitue le dernier long-métrage de Jean-François Davy, lequel me
laissa de vagues mais très humides souvenirs dans les années
quatre-vingt grâce notamment à son anthologique Exhibition
79, un documentaire érotique consacré à plusieurs actrices
et acteurs pornographiques tels que la délicieuse Marilyn Jess (ma
préférée à l'époque) ou le très célèbre Richard Lemieuvre, je
parle ici de la comédie française. Celle que beaucoup conspuent un
peu trop à mon goût parmi les jeunes générations sevrées aux
blockbusters américains. Ici, rien à dire, ces derniers auraient
raison de hurler leur dégoût d'un cinéma français pitoyable, je
ne serais pas là pour les forcer à changer d'avis. Surtout pas
après avoir assisté à ce Vive la Crise ! raté.
Non, plutôt... gâché.
Voyez
vous-même : Jean-Claude Dreyfus, Jean-Marie Bigard, Florence
Thomassin,Dominique Pinon, Michel Aumont, Rufus, henry Guibet, pour
ne citer que les plus connus. Un scénario original dont l'auteur est
Jean-François Davy lui-même. Mais un résultat qui n'est pas à la
hauteur de nos espérance. Le cinéaste se sabre lui-même et emporte
avec lui, l'équipage tout entier. D'où l'intérêt parfois de
rester dans l'ombre. Qui se souviendra du nom du décorateur, de la
costumière, du maquilleur ou du monteur. Pas moi. Pas vous non plus,
très certainement, et c'est tant mieux pour eux.
Imaginez :
Marine le Pen qui a force de conviction a fini par se faire élire
démissionne finalement de la présidence en 2025. En Mai pour être
plus précis. L'inspiration, l'auteur de Ça
va faire mal !
l'a sans doute trouvée lui-même, mais aussi, sans doute, dans
l’article 1587 du Code civil, auquel les personnages de Vive
la Crise ! se
réfèrent. Le connaissez-vous ? Moi non plus. Du moins jusqu'à
ce que je me renseigne. Et, tenez-vous bien, on tient là un article
précieux auquel nous devrions nous-même nous référer. Datant du
16 mars 1804, l'article promulgue l'usage de goûter avant d'en faire
l'achat, le vin, l'huile, et tout autre chose à l'égard desquels il
est de bon sens de tester et d'agréer. Rien d'étonnant à ce que
cet article du code civil ne soit pas placardé un peu partout en
ville, imaginez-donc le désordre qui régnerait alors dans les
magasins de grande distribution !
Pour
en revenir au film de Jean-François Davy, disons qu'en (très)
grande partie, le cinéaste ne parvient pas à exploiter le potentiel
d'une telle idée. Les interprètes ont l'air absents. Parfois
amorphes, en tout cas pas suffisamment impliqués. Quant à la
vulgarité qui émaille inutilement certaines scènes (pour exemple
la clocharde indiquant à son compagnon qu'elle « aime
quand il lui lèche la chatte »!!!),
elle n'apporte rien. D'excellentes idées, il y en a. mais toutes
tombent à l'eau.
L'ennui
s'installe au grès des pérégrinations de Jean-Claude Dreyfus (dans
le rôle de l'agrégé de philosophie Montaigne ayant volontairement
choisi de vivre dans la rue), de Jean-Marie Bigard (dans celui
d’Étienne, cadre de l'entreprise Climatisation Nationale,
l'équivalent de notre Météo Nationale actuelle), ou de Rufus et de
Dominique Pinon, tout deux agents de la RATP. C'est chiant et
surtout pas drôle. Pour une comédie, ça la fout mal...
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