Curieux objet que ce
petit film sorti de nulle part... ou presque. Une œuvre inattendue,
surtout chez les gars de TROMA qui nous avaient habitués à un peu
plus d'impertinence que ce Pyro... The Thing Without a Face
datant de 1964. Une date qui explique tout d'ailleurs puisque la
firme de Lloyd Kaufman et Michael Hertz n'existait pas encore à
l'époque de la sortie du film de Julio Coll. TROMA ne fait alors que
distribuer ce petit bijou presque en total décalage avec les
habitudes de la firme qui nous avait habitués à des œuvres aussi
barrées, méchantes, irrévérencieuses, immorales que le série des
Class of Nuke en High
ou des Toxic Avenger.
Pourtant, de l'impertinence, Pyro... The Thing
Without a Face
en contient. Le film y exhibe un couple adultère sans jamais
véritablement laisser la trace d'un quelconque message de bonne
moralité. Une blonde incendiaire, sexy dans ses pantalons ou robes
de cuir noir ou rouge. Une mante religieuse qui accepte mal d'être
abandonnée par celui qu'elle aime. L'homme qui étonnamment
rapidement, va tromper sa femme alors que jusque là, il s'était
montré un bon époux, et un bon père de famille.
L'intrigue
se déroule en Espagne. L'ingénieur Vance Pierson se voit offrir un
poste dans le sud de l'Europe. Il y embarque avec lui Verna et Sally,
sa femme et sa fille. Un jour, alors qu'il est à la recherche d'une
maison à acheter, il tombe sur Laura Blanco, propriétaire d'une
luxueuse demeure qui a pourtant perdu beaucoup de sa valeur depuis
une inondation. Très rapidement, c'est le coup de foudre. Vance perd
la tête, retrouve Laura chaque fois qu'il en à l'occasion, et
délaisse peu à peu Verna qui se désespère du comportement de son
mari. Du moins, jusqu'au jour où Vance réalise qu'il fait une
erreur. Décidé à ne plus entretenir de relation adultère avec
Laura, il l'invite au restaurant et lui explique qu'il a l'intention
d'y mettre un terme. Si la belle blonde semble accepter ce fait sans
broncher, elle va poser une question à son amant qui sera fatale
pour les siens :
« Sans
ta femme, et ta fille, tu m'épouserais ? »
et
lui de répondre :
« Oui,
je le crois. »
On
se doute alors de ce qui va bientôt se produire. D'autant plus qu'en
remontant en arrière le fil du récit, on se souvient que lorsque
Vance a rencontré Laura, celle-ci était en train d'agir de manière
fort suspecte dans sa propre maison. Armée de plusieurs jerricans
d'essence, elle avait apparemment prévu de mettre le feu à sa
demeure afin de toucher une assurance. Ces mêmes bidons d'essence,
la jeune femme va les employer afin de mettre le feu chez les Pierson
durant l'absence de Vance, lequel est de sortie avec son ami et
collaborateur espagnol Julio. Mais alors que la maison brûle et qu'à
l'intérieur Verna et Sally sont en train de périr, Vance retourne
finalement chez lui et tente de les en déloger. Malheureusement, il
est trop tard. Sa fille et son épouse mortes, Vance, allongé sur un
lit d’hôpital, brûlé au quatrième degré, jure qu'il se
vengera. Laura prend alors la fuite...
Malgré
son âge, Pyro... The Thing Without a Face ménage
quelques scènes assez rudes pour l'époque. Telle la mort de Verna
et Sally. Tuer un enfant n'est pas si courant pour l'époque. Bien
avant Un frisson dans la Nuit
ou Liaison Fatale,
Pyro... The Thing Without a Face développe
un scénario tournant autour de l'obsession d'une femme n'acceptant
pas d'être rejetée par son amant. C'est déjà une habitude en
cette année 1964 que de faire d'abord payer aux proches la conduite
de l'amant. Sauf qu'ici, ce qui était demeuré jusque là un drame
se transforme dès lors en un film d'épouvante hanté par l'ombre
d'un homme qui n'a plus de visage mais dont les talents d'ingénieur
lui ont permit de créer des mains artificielles afin de remplacer
celles qu'il a perdu lors de l'incendie. Jamais vraiment effrayant,
le film de Julio Coll est surtout parcouru par une musique envoûtante
et inquiétante composée par José Sola. Principalement interprété
par Barry Sullivan, Martha Hyer, Sherry Moreland et Fernando Hilbeck,
Pyro... The Thing Without a Face demeure
une œuvre atypique parmi la longue liste des films distribués par
TROMA, à ranger aux côtés de quelques pépites, tel Combat
Shock ou Blood
Sucking Freaks...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire