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vendredi 29 septembre 2017

Pyro... The Thing Without a Face de Julio Coll (1964) - ★★★★★★★☆☆☆



Curieux objet que ce petit film sorti de nulle part... ou presque. Une œuvre inattendue, surtout chez les gars de TROMA qui nous avaient habitués à un peu plus d'impertinence que ce Pyro... The Thing Without a Face datant de 1964. Une date qui explique tout d'ailleurs puisque la firme de Lloyd Kaufman et Michael Hertz n'existait pas encore à l'époque de la sortie du film de Julio Coll. TROMA ne fait alors que distribuer ce petit bijou presque en total décalage avec les habitudes de la firme qui nous avait habitués à des œuvres aussi barrées, méchantes, irrévérencieuses, immorales que le série des Class of Nuke en High ou des Toxic Avenger. Pourtant, de l'impertinence, Pyro... The Thing Without a Face en contient. Le film y exhibe un couple adultère sans jamais véritablement laisser la trace d'un quelconque message de bonne moralité. Une blonde incendiaire, sexy dans ses pantalons ou robes de cuir noir ou rouge. Une mante religieuse qui accepte mal d'être abandonnée par celui qu'elle aime. L'homme qui étonnamment rapidement, va tromper sa femme alors que jusque là, il s'était montré un bon époux, et un bon père de famille.
L'intrigue se déroule en Espagne. L'ingénieur Vance Pierson se voit offrir un poste dans le sud de l'Europe. Il y embarque avec lui Verna et Sally, sa femme et sa fille. Un jour, alors qu'il est à la recherche d'une maison à acheter, il tombe sur Laura Blanco, propriétaire d'une luxueuse demeure qui a pourtant perdu beaucoup de sa valeur depuis une inondation. Très rapidement, c'est le coup de foudre. Vance perd la tête, retrouve Laura chaque fois qu'il en à l'occasion, et délaisse peu à peu Verna qui se désespère du comportement de son mari. Du moins, jusqu'au jour où Vance réalise qu'il fait une erreur. Décidé à ne plus entretenir de relation adultère avec Laura, il l'invite au restaurant et lui explique qu'il a l'intention d'y mettre un terme. Si la belle blonde semble accepter ce fait sans broncher, elle va poser une question à son amant qui sera fatale pour les siens :

« Sans ta femme, et ta fille, tu m'épouserais ? »
et lui de répondre :
« Oui, je le crois. »

On se doute alors de ce qui va bientôt se produire. D'autant plus qu'en remontant en arrière le fil du récit, on se souvient que lorsque Vance a rencontré Laura, celle-ci était en train d'agir de manière fort suspecte dans sa propre maison. Armée de plusieurs jerricans d'essence, elle avait apparemment prévu de mettre le feu à sa demeure afin de toucher une assurance. Ces mêmes bidons d'essence, la jeune femme va les employer afin de mettre le feu chez les Pierson durant l'absence de Vance, lequel est de sortie avec son ami et collaborateur espagnol Julio. Mais alors que la maison brûle et qu'à l'intérieur Verna et Sally sont en train de périr, Vance retourne finalement chez lui et tente de les en déloger. Malheureusement, il est trop tard. Sa fille et son épouse mortes, Vance, allongé sur un lit d’hôpital, brûlé au quatrième degré, jure qu'il se vengera. Laura prend alors la fuite...

Malgré son âge, Pyro... The Thing Without a Face ménage quelques scènes assez rudes pour l'époque. Telle la mort de Verna et Sally. Tuer un enfant n'est pas si courant pour l'époque. Bien avant Un frisson dans la Nuit ou Liaison Fatale, Pyro... The Thing Without a Face développe un scénario tournant autour de l'obsession d'une femme n'acceptant pas d'être rejetée par son amant. C'est déjà une habitude en cette année 1964 que de faire d'abord payer aux proches la conduite de l'amant. Sauf qu'ici, ce qui était demeuré jusque là un drame se transforme dès lors en un film d'épouvante hanté par l'ombre d'un homme qui n'a plus de visage mais dont les talents d'ingénieur lui ont permit de créer des mains artificielles afin de remplacer celles qu'il a perdu lors de l'incendie. Jamais vraiment effrayant, le film de Julio Coll est surtout parcouru par une musique envoûtante et inquiétante composée par José Sola. Principalement interprété par Barry Sullivan, Martha Hyer, Sherry Moreland et Fernando Hilbeck, Pyro... The Thing Without a Face demeure une œuvre atypique parmi la longue liste des films distribués par TROMA, à ranger aux côtés de quelques pépites, tel Combat Shock ou Blood Sucking Freaks...

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