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jeudi 8 décembre 2016

Swiss Army Man de Daniel Kwan et Daniel Schneidert (2016)







Préparez-vous pour un voyage exquis dans le monde saugrenu de Daniel Kwan et Daniel Schneidert dont il s'agit ici du tout premier long-métrage. Swiss Army Man ne ressemble sans doute à rien de connu si ce ne sont les premières minutes qui auraient pu préfigurer d'une fin plus tragique pour le héros de Seul au Monde de Robert Zemeckis. Car effectivement, échoué sur une île déserte, Hank a décidé d'en finir. Pendu à une corde, il ne lui reste plus qu'à faire un pas en avant pour échapper au monde de solitude dont il est désormais prisonnier. Mais c'était sans compter sur l'arrivée inopinée d'un corps vomi par l'océan. Reposant sur le sable de la plage, le corps de Manny. Sans doute mort de noyade, son corps expulse des gaz de décomposition qui éveillent l'attention de Hank qui maintenant, ne pense plus à mourir, mais à se sortir du bourbier dans lequel il s'est retrouvé. Un cadavre, Manny ? Pas tout à fait si l'on tient compte du fait qu'il s'exprime. Hank y voit sa planche de salut. Son « Homme Outil-Multifonctions ». Grâce à sa production de gaz de décomposition, Manny est en mesure d'allumer un feu, de servir de jet-ski. Il peut à volonté régurgiter de l'eau afin que son nouvel ami Hank s'en abreuve. Ce dernier, en échange, réapprend à Manny ce qu'est la vie. Tente de lui faire recouvrer les souvenirs qu'il a perdu lorsqu'il est mort. Entre les deux jeunes gens, tout est histoire d'humanité et d'entraide. Parviendront-ils, ensemble à échapper à leur condition et a remettre un pied dans la civilisation ?

Swiss Army Man est une œuvre totalement barrée, parfois hermétique, tout en demeurant d'une force évocatrice étonnamment puissante. Une histoire d'amitié trash et décomplexée, et qui frôle parfois la correctionnelle en évoquant à plusieurs reprises homosexualité et nécrophilie. L’œuvre de Daniel Kwan et Daniel Schneidert fait preuve non seulement d'un sens aigu pour ce que l'on pourrait nommer « le décorum des décharges », en recyclant tout ce que l'homme à l'habitude de jeter, mais aussi d'une incroyable aptitude à 'imposer des réflexions sur l'humanité et sur le peu de cas que l'on puisse faire de nos morts, ici comparés aux ordures dispersées dans la nature (lorsqu'elles ne sont pas simplement enterrées sous des tonnes de terre).

On pense notamment au cinéma de Michel Gondry. Cette aptitude à fabriquer du « spectacle » à l'aide de bouts de ficelles. Le plus saisissant demeurant dans cet ouvrage construit au beau milieu d'une forêt et figurant le bus que prenait quotidiennement Hank sans jamais oser approcher la jeune et jolie jeune femme qui l'empruntait également. Swiss Army Man se permet des incartades scatologiques sans jamais tomber dans le graveleux et le mauvais goût. Même si l'on aurait préféré entendre moins de pets de la part de Manny. Comme ses érections à répétition, guidant tel un compas, le duo vers le retour à la civilisation. L'oeuvre de Daniel Kwan et Daniel Schneidert risque d'en décontenancer pas mal et pourtant, passer outre serait une grave erreur. Non seulement parce que le septième art n'en pond même pas chaque année l'équivalent des doigts d'une seule main, mais parce qu'il fait partie de ces œuvres qui vous plongent dans un état de bien-être rarissime.

Et pas uniquement grâce au duo de cinéastes mais surtout grâce à Paul Dano (Hank) et Daniel Radcliffe qui interprète un Manny hors du commun. Un zombie ( ?) tel que l'on n'a pas l'habitude d'en voir au cinéma. Drôles et bouleversants, servis par une bande musicale qui colle au mieux à cette expérience franchement hallucinante, les deux acteurs nous offrent un doux moment de rêve glaçant et chaleureux à la fois. Une très, très belle surprise à ne surtout pas manquer...

1 commentaire:

  1. Alors celui-là, 'faut que je le vois !!! et je n'imaginais pas qu'un film avec Radcliffe me donnerait cette envie !

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