Après avoir fait un
passage vers les États-Unis le temps de deux longs-métrages (le
remake des Fugitifs,
Three Fugitives
ainsi que Sur la corde raide),
le réalisateur et scénariste français Francis Veber est revenu à
ses premières amours en remettant en scène l'un de ses deux
personnages les plus iconiques, François Perrin. Après Pierre
Richard (le diptyque du Grand Blond,
Le jouet,
On aura tout vu
et La chèvre),
Patrick Dewaere (Coup de tête)
et Jean-Pierre Marielle (Cause toujours... tu
m'intéresses),
c'est au tour de Patrick Bruel de jouer le jeu. Loin d'incarner le
héros gaffeur cher à Pierre Richard, ce nouveau venu dans la
famille Veber interprète un François Perrin aux abois. Poursuivi
par les hommes de mains d'un certain Matecamu (incarné par l'acteur
François Perrot) qui a racheté sa dette se montant à cinq-cent
mille francs ! On retrouve d'ailleurs lors de cette dernière
apparition de François Perrin au cinéma, une autre des nombreuses
créations de personnages du cinéaste en la personne de Campana.
Celui-là même qu'interprétait quinze ans avant Le
jaguar
un certain... Gérard Depardieu dans La chèvre.
Même nom mais profession différente puisque l'on passe là du
détective privé qui partait à la recherche de la fille du PDG
d'une grande entreprise en compagnie du comptable malchanceux
François Perrin, à l'interprète d'un chef indien d'Amazonie
prénommé Wanù. L'acteur qui l'incarne et qui contre toute attente
n'est pas d'origine indienne mais bien un acteur français, n'a
malheureusement pas fait de grande carrière au cinéma. En effet, à
part quatre téléfilms, Harrison Lowe n'a eu la chance d'apparaître
sur grand écran que dans ce seul long-métrage réalisé et écrit
par Francis Veber. Un personnage qui rappelle d'emblée le célèbre
chef du peuple Kayapo
Ropni Metyktire qui fit beaucoup parler de lui pour avoir lutté pour
la préservation de la forêt amazonienne, popularisé ensuite par sa
rencontre avec le chanteur Sting...
Mais
dans le cas du Jaguar,
il n'est nul question de sauver la forêt amazonienne de la
déforestation mais plutôt de venir en aide à Wanù auquel l'âme a
été volée par un certain Kumaré (l'acteur américain Danny Trejo
que l'on a surtout coutume de voir dans des rôles de taulards ou en
tout cas, dans toute une série de films particulièrement musclés).
Le personnage qu'interprète Patrick Bruel est selon lui, l'élu. Le
seul capable de sauver son âme. Et ça tombe bien car est offerte à
François Perrin l'occasion de quitter la France et ainsi s'éloigner
du danger pour suivre Campana qu'incarne désormais l'acteur Jean
Reno. Si Le jaguar
est considéré par certains comme le remake de La
chèvre,
ne nous y trompons pas. François Perrin et Campana ont beau s'y
côtoyer, les deux films n'entretiennent en réalité aucun autre
rapport.Tourné cette fois-ci dans la jungle Brésilienne, il
confronte deux modes de vies. La superficialité et la spiritualité.
D'un côté, François Perrin. Un individu au fond, moins attachant
que celui qu'avait pu incarner à diverses reprises Pierre Richard.
Matérialiste dans l'âme. Face à lui, un Grand petit homme, basant
son existence sur les coutumes liées à son peuple. Le
jaguar
est l'occasion de transporter le parisien François Perrin dans un
monde dont il ne détient aucune clé et sans doute, pas moins
dangereux que ce qui l'attend si jamais il décide de rester à
Paris. Sans être tout à fait du niveau de la célèbre trilogie
interprétée à l'époque par Pierre Richard et Gérard Depardieu,
le septième long-métrage de Francis Veber demeure tout de même
relativement attachant. Harrison Lowe y est criant de vérité et
même si les dialogues n'ont que rarement la force comique que l'on
connaissait jusque là de Francis Veber, le voyage dans la jungle
brésilienne vaut tout de même le détour. Un récit exotique, et la
rencontre d'un peuple de guerriers dépaysant. Sans oublier la
magnifique actrice et mannequin vénézuélienne Patricia Velásquez
qui interprète la délicieuse Maya. Quant à Jean Reno, il incarne
lui-même un Campana savoureux...
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