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dimanche 1 septembre 2024

Des vampires dans le Bronx d'Osmany Rodriguez (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Je m'étais promis qu'un jour je glisserais le terme Gentrification dans l'un de mes articles pour ne pas passer par la case ''Grand Remplacement'' même si l'on peut observer dans un cas comme dans l'autre le même type de comportement. Datant de 2020, Des vampires dans le Bronx d'Osmany Rodriguez fait étonnamment écho avec l'actualité britannique de ces dernières semaines. Mais comme votre serviteur n'a certainement pas envie de reléguer un sujet aussi anxiogène que celui qui frappe nos voisins ''du dessus'', c'est par la case fiction qu'il a choisi de mettre des mots sur un terme dont la signification n'est pas forcément connue de toutes et tous. Alors, Gentrification, kezako ? Pour aller droit au but, disons qu'il s'agit d'une méthode visant à remplacer les habitants d'un quartier par une population nettement plus... fortunée ! Et ça tombe bien puisque le sujet est au cœur de Des vampires dans le Bronx dans lequel, on l'aura compris, les habitants d'un quartier du Bronx seront ''invités'' à vendre leur bien immobilier au profit d'une tribu de vampires dignes de ceux rencontrés dans l’œuvre éponyme que John Carpenter réalisa voilà vingt-six ans en arrière. Des créatures charismatiques (à l'image de Thomas Ian Griffith qui à l'époque interpréta le maître vampire, Jan Valek), à la tête desquels trône un certain Frank Polidori (l'acteur américain Shea Whigham). Des vampires blancs face à une communauté noire ne se doutant pas du funeste projet qui se prépare derrière la promesse de mirifiques ventes immobilières. Un peu plus de cinquante ans après le film culte Blacula de William Crain en 1972 et sa suite Scream Blacula Scream réalisé par Bob Keijan un an plus tard, voici qu'en 2020 le réalisateur Osmany Rodriguez nous rappelle au bon souvenir de la riche Blaxploitation, ce courant culturel propre au cinéma afro-américain qui se distinguait non seulement par sa volonté de revaloriser la communauté noire en offrant les principaux rôles à des acteurs de couleur tout en s'appropriant parfois des thématiques qui jusque là n'avaient été envisagé que par des cinéastes ou des producteurs blancs ! Le fantastique n'ayant pas échappé, pour le bonheur des amateurs de Blaxploitation, à cette relecture en ''couleur'' des mythes gravés dans le marbre par des auteurs tels que Mary Shelley, Bram Stoker ou Robert Louis Stevenson, l'on vit fleurir des œuvres aussi improbables (mais néanmoins réjouissantes) que le Blackenstein de William A. Levey en 1973 ou le Dr Black, Mr Hyde de William Crain en 1976...


La majeure partie d'entre elles ayant d'ailleurs été tournées dans le courant des années soixante-dix, il arrive parfois que le genre ressuscite ponctuellement. Comme en 2020, donc, avec Des vampires dans le Bronx qui en outre peut être également envisagé comme une version afro-américaine de ce pan entier du cinéma américain qui fit d'abord florès dans les années quatre-vingt en conviant dans les rôles principaux des bandes d'amis adolescents lancés dans de passionnantes aventures (Les Goonies de Richard Donner en 1985, Explorers de Joe Dante la même année ou encore Stand by Me de Rob Reiner en 1986)... Prenant donc pour cadre le Bronx, le long-métrage d'Osmany Rodriguez met en scène trois adolescents de la communauté afro-américaine qui vont rapidement se rendre compte que la nouvelle agence immobilière qui vient de s'implanter dans leur quartier est en réalité un repaire de vampires dont le projet et de faire partir les habitants afin de prendre leur place. Sous ses airs de comédie fantastique, Des vampires dans le Bronx procurera de doux souvenirs aux amateurs de films de vampires tant il transpire parfois l'hommage. À commencer par cette agence immobilière du nom de Murnau Properties, laquelle fait bien évidemment référence au réalisateur allemand Friedrich Wilhelm Murnau qui en 1922 fut l'auteur du chef-d’œuvre du cinéma fantastique, Nosferatu, eine Symphonie des Grauens. Le patronyme du propriétaire de l'agence faisant lui-même référence à un certain John Polidori qui en 1819 écrivit la nouvelle The Vampyre ! À chacun, ensuite, de trouver d'autres références, et elles ne sont pas rares. De quoi en profiter pour réviser ses classiques. Des vampires dans le Bronx est au regard de nombre de films du genre, plutôt innocent dans la forme bien qu'assez sérieux dans le fond. Comme dans tout bon film de Blaxploitation, l'homme blanc est décrit comme l'antagoniste du récit. Ce qui en soit, et justement en terme de Blaxploitation, n'est pas réellement répréhensible. Tout n'est que question de point de vue. Les aventures de Miguel, Bobby et Luis (respectivement incarnés par Jaden Michael, Gerald W. Jones III et Gregory Diaz IV) ne sont pas désagréables à suivre mais ne sont pas non plus très innovantes. Bref, on passe un agréable moment de divertissement sans pour autant être certains d'y replonger un jour...

 

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