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samedi 31 août 2024

Butchers Book Two: Raghorn d'Adrian Langley (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Considérant que le titre, le nom de réalisateur et le sujet pourraient faire penser que Butchers Book Two: Raghorn serait la séquelle de Butchers réalisé quatre ans auparavant par Adrian Langley, il demeure dans cette fausse suite des différences qui en font davantage une sorte de reboot dans lequel le duo de tueurs cannibales incarnés à l'époque par Simon Philips et Michael Swatton ne sont plus tout à fait les mêmes. Car si l'on retrouve Michael Swatton au générique et que Simon Philips est désormais remplacé par l'acteur Nick Biskupek, les frères Watson du premier sont ici remplacés au profit de Clyde et Crusher. Deux frangins dont les parents, semble-t-il, pratiquèrent l'union entre membres d'une même famille à juger par les tares physiques de l'un et les graves problèmes de psychopathie du second. Bref, deux individus totalement irrécupérables pour la société et auxquels vont être confrontés un trio de kidnappeurs ainsi que leur victime. Situant son action en plein cœur d'une forêt où se sont installés nos deux dégénérés du bulbe dont l'un est un molosse de deux mètres à l'impressionnante force physique mais dont les fils du cerveau n'entrent que très rarement en contact. Michael Swatton a donc dû subir un traitement au latex avant de devenir l'alter ego maléfique d'un certain Toxic Avenger ! À ses côtés, un Nick Biskupek en redneck plus vrai que nature. Le portrait d'un plouc de l'Amérique profonde parmi les plus convaincants qui soient... Le genre de type qui, une fois sa proie tombée entre ses griffes, ne laisse aucun espoir à cette dernière. Dénué d'empathie, sadique au dernier degré, Clyde s'avère au final nettement plus flippant que son frangin qui pourtant s'inscrit dans la longue tradition des Boogeymen défigurés propres au cinéma d'horreur et d'épouvante. Le genre de faciès qui connaît un important succès lors de la fête d'Halloween ou qui aurait connu la célébrité au temps des exhibitions de monstres humains à l'époque du cirque Barnum...


Face à ces deux cas désespérés sur lesquels la médecine moderne ne voudrait même pas tenter la moindre chirurgie esthétique ou cérébrale, trois criminels (le quatrième ayant été assassiné avant de rencontrer nos deux bouseux) presque dignes de Krug et Junior Stillo, Sadie et Weasel de La dernière maison sur la gauche que réalisa Wes Craven en 1972. Trois individus qui comptent bien empocher une très importante somme d'argent de la part des richissimes parents de Ash qu'ils viennent d'enlever. Mais comme dans tout bon ou mauvais Survival qui veut que ses futures victimes se trouvent là où elles n'auraient pas dû être, ces derniers vont tout faire pour survivre au cauchemar qui s'annonce. Alors que l'on pouvait reprocher à Butchers d'être terriblement avare en matière d'hémoglobine, Adrian Langley semble avec Butchers Book Two: Raghorn vouloir quelque peu rectifier le tir. En effet, les effusions de sang y demeurent nettement plus explicites. Entre têtes écrasées, coups de fusils bien placés et une scène dont tous les spectateurs de sexe masculin se souviendront certainement très longtemps, cette fausse séquelle en donne très largement pour leur argent aux amateurs de gore. Toujours est-il qu'en étant bien plus démonstratif en la matière que son aîné, Butchers Book Two: Raghorn ne regorge malgré tout pas de séquences de ce type. Il est même plus courant d'assister à de longues plages de dialogues de la part de Clyde auprès de ses victimes. Quant à la jeune femme victime du kidnapping, elle est interprétée par l'acteur androgyne Corgand Svendsen. Un personnage qui reste donc physiquement ambigu, lequel peut parfois engendrer un certain malaise. Dans ce film d'horreur où Ash s'avère finalement le seul personnage peu ou prou ''attachant'', personne n'est véritablement épargné. Pas même le shérif Hill (Mark Templin) dont l'attitude quelque peu douteuse en fin de projection laisse planer le doute sur ses véritables motivations avant que les spectateurs ne se rendent compte de l'invraisemblance de son comportement. Sans être un classique, loin d'être aussi remarquable que les tenanciers du genre (Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, La colline a des yeux de Wes Craven ou les premiers volets de la franchise Wrong Turn), Butchers Book Two: Raghorn demeure d'honnête facture. Avec, en bonus, une scène d’émasculation qui s'avérera particulièrement éprouvante...

 

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