Considérant que le
titre, le nom de réalisateur et le sujet pourraient faire penser que
Butchers Book Two: Raghorn
serait la séquelle de Butchers
réalisé quatre ans auparavant par Adrian Langley, il demeure dans
cette fausse suite des différences qui en font davantage une sorte
de reboot dans lequel le duo de tueurs cannibales incarnés à
l'époque par Simon Philips et Michael Swatton ne sont plus tout à
fait les mêmes. Car si l'on retrouve Michael Swatton au générique
et que Simon Philips est désormais remplacé par l'acteur Nick
Biskupek, les frères Watson du premier sont ici remplacés au profit
de Clyde et Crusher. Deux frangins dont les parents, semble-t-il,
pratiquèrent l'union entre membres d'une même famille à juger par
les tares physiques de l'un et les graves problèmes de psychopathie
du second. Bref, deux individus totalement irrécupérables pour la
société et auxquels vont être confrontés un trio de kidnappeurs
ainsi que leur victime. Situant son action en plein cœur d'une forêt
où se sont installés nos deux dégénérés du bulbe dont l'un est
un molosse de deux mètres à l'impressionnante force physique mais
dont les fils du cerveau n'entrent que très rarement en contact.
Michael Swatton a donc dû subir un traitement au latex avant de
devenir l'alter ego maléfique d'un certain Toxic
Avenger !
À ses côtés, un Nick Biskupek en redneck plus vrai que nature. Le
portrait d'un plouc de l'Amérique profonde parmi les plus
convaincants qui soient... Le genre de type qui, une fois sa proie
tombée entre ses griffes, ne laisse aucun espoir à cette dernière.
Dénué d'empathie, sadique au dernier degré, Clyde s'avère au
final nettement plus flippant que son frangin qui pourtant s'inscrit
dans la longue tradition des Boogeymen
défigurés propres au cinéma d'horreur et d'épouvante. Le genre de
faciès qui connaît un important succès lors de la fête
d'Halloween ou qui aurait connu la célébrité au temps des
exhibitions de monstres humains à l'époque du cirque Barnum...
Face
à ces deux cas désespérés sur lesquels la médecine moderne ne
voudrait même pas tenter la moindre chirurgie esthétique ou
cérébrale, trois criminels (le quatrième ayant été assassiné
avant de rencontrer nos deux bouseux) presque dignes de Krug et
Junior Stillo, Sadie et Weasel de La dernière
maison sur la gauche
que réalisa Wes Craven en 1972. Trois individus qui comptent bien
empocher une très importante somme d'argent de la part des
richissimes parents de Ash qu'ils viennent d'enlever. Mais comme dans
tout bon ou mauvais Survival
qui veut que ses futures victimes se trouvent là où elles
n'auraient pas dû être, ces derniers vont tout faire pour survivre
au cauchemar qui s'annonce. Alors que l'on pouvait reprocher à
Butchers
d'être terriblement avare en matière d'hémoglobine, Adrian Langley
semble avec Butchers Book Two: Raghorn
vouloir quelque peu rectifier le tir. En effet, les effusions de sang
y demeurent nettement plus explicites. Entre têtes écrasées, coups
de fusils bien placés et une scène dont tous les spectateurs de
sexe masculin se souviendront certainement très longtemps, cette
fausse séquelle en donne très largement pour leur argent aux
amateurs de gore. Toujours est-il qu'en étant bien plus démonstratif
en la matière que son aîné, Butchers Book Two:
Raghorn ne
regorge malgré tout pas de séquences de ce type. Il est même plus
courant d'assister à de longues plages de dialogues de la part de
Clyde auprès de ses victimes. Quant à la jeune femme victime du
kidnapping, elle est interprétée par l'acteur androgyne Corgand
Svendsen. Un personnage qui reste donc physiquement ambigu, lequel
peut parfois engendrer un certain malaise. Dans ce film d'horreur où
Ash s'avère finalement le seul personnage peu ou prou ''attachant'',
personne n'est véritablement épargné. Pas même le shérif Hill
(Mark Templin) dont l'attitude quelque peu douteuse en fin de
projection laisse planer le doute sur ses véritables motivations
avant que les spectateurs ne se rendent compte de l'invraisemblance
de son comportement. Sans être un classique, loin d'être aussi
remarquable que les tenanciers du genre (Massacre
à la tronçonneuse
de Tobe Hooper, La colline a des yeux de
Wes Craven ou les premiers volets de la franchise Wrong
Turn),
Butchers Book Two: Raghorn demeure
d'honnête facture. Avec, en bonus, une scène d’émasculation qui
s'avérera particulièrement éprouvante...
Dans le genre navet... Une grosse d'aube. Même pas peur...
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