Nous sommes en 2016,
vingt ans après les premiers événements relatés dans le
long-métrage de Roland Emmerich, Independence Day.
Cela tombe d'ailleurs assez bien puisqu'il sorti dans les salles de
cinéma en 1996, soit vingt ans pile avant la sortie de cette suite
fort logiquement nommée Independence Day:
Resurgence. Le
premier volet était une sorte de film de propagande pro-américain
dans lequel le premier homme du pays, le Président Thomas J.
Levinson était érigé en véritable héros puisqu'en première ligne
de combat face aux forces ennemies venues de l'espace.
Après trois quarts d'heure...
Vingt ans plus tard, l'homme a pris de la bouteille. Bill Pullman est
méconnaissable en héros barbu et vieillissant. Le Capitaine Steven
« Steve » Hiller n'étant plus de ce monde, c'est son
fils qui prend la relève. Un héros en chassant un autre, ça n'est
plus le célèbre Will Smith qui tient les rennes de cette aventure
haute en couleur mais l'acteur Liam Hemsworth dans le rôle du jeune,
beau, et impétueux Jake Morrison. L'humanité (ou du moins les États-Unis) a su profiter des technologies extraterrestres pour faire
évoluer ses différents moyens de locomotion et surtout son niveau
de défense contre un éventuel nouvel envahisseur. Une base de
défense sur la Lune et d'autres installées plus loin encore dans
notre système solaire. Le premier homme du pays est cette fois-ci
une femme. Évolution logique, la Présidente des États-Unis se
nomme Elizabeth Lanford et c'est l'actrice Sela Ward qui
l'interprète. Au moins n'aura-t-on sans doute pas droit à cette
vision stupide d'un président fonçant tout droit dans la gueule du
loup quand on sait combien cela est surréaliste et hors de propos
(propagande oblige).
Au bout d'un peu moins d'une heure, le résultat est mitigé. Le film
prend son temps. Présentation des personnages (dont un David
Levinson interprété par le toujours excellent Jeff Goldblum),
bluette amoureuse dont tout amateur de science-fiction et
d'effets-spéciaux en surabondance se ficheront très certainement,
et présence étonnante de l'actrice française Charlotte Gainsbourg
dans le rôle du Docteur Catherine Marceaux. Quant aux
effets-spéciaux numériques tant attendus, ils sont bien au
rendez-vous. Passage au dessus de la côte ouest des états-Unis
provoquant un raz de marée qui emporte absolument tout sur son
passage, du paquebot, aux grattes-ciel, en passant par des dizaines
milliers de voitures, de camions et de divers objets. Tout ? Pas
vraiment puisque malgré l'immense poussée de millions de tonnes de
gravas, un bâtiment, un seul, tient encore debout. Et va même
jusqu'à stopper net la route meurtrière de cette vague monstrueuse.
Lequel? Je vous le donne en mille: la Maison Blanche !
Grosse perte en crédibilité, le film se laisse malgré tout
regarder avec une certaine délectation... pour l'instant.
Après une heure et cinquante minutes...
Alors
que le générique de fin égraine les noms de la totalités des
individus ayant participé au projet (interprètes, équipe
technique, etc...), le bilan n'est plus mitigé mais...
catastrophique. Independence
Day: Resurgence
est définitivement un mauvais film. La science-fiction n'aura pas
gagné ses lettres de noblesses en 2016 grâce au film de Emmerich
mais bien grâce au sublime Midnight Special de Jeff Nichols. Toute la
différence entre un cinéaste misant presque exclusivement son
oeuvre sur les effets-spéciaux au détriment de l'intrigue d'un
second, pour qui l'histoire est fondamentale. Roland Emmerich ne sera
d'aucune manière parvenu à faire mieux vingt ans plus tard. Habitué
aux budgets faramineux laissant un gout amer (Godzilla,
2012),
il laisse une œuvre pétrie de bons sentiments patriotiques, et
quitte à plonger Independence
Day: Resurgence
dans un conglomérat de scènes toutes plus grotesques et
surréalistes les unes que les autres, il crée des situations
qu'aucun cinéaste véritablement passionné de science-fiction
n'oserait intégrer à son œuvre. Comme son ainé, cette suite n'est
qu'un nanar à très gros budget très soporifique. Le fantasme d'un
homme auquel des producteurs friqués ont confié leur argent pour
qu'il puisse assouvir tous ses désirs de mégalomane...
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