Remboursez ! C'est à
peu de chose près ce que le spectateur aura envie de crier à la vue
de ce 5 Headed Shark Attack,
troisième volet d'une franchise mettant en scène l'un de ces
requins hybrides mutants qui pullulent depuis quelques années en
vidéo. Alors que certains concurrents peuvent s'enorgueillir de
proposer un spectacle réjouissant en terme d'humour et de
divertissement (Sharknado
et ses prolongements) la suite de 2 Headed Shark
Attack
et de 3 Headed Shark Attack (pour
l'originalité, il faudra repasser), réalisée désormais par un
certain Nico de Leon (dont 5 Headed Shark Attack
semble être jusqu'à maintenant le seul fait d'arme) est affligeant
de nullité. Bien que dans l'esprit, il conserve toute l'absence
d'intérêt que revêt ce type de marchandise de mauvaise qualité
(interprétation à la ramasse, mise en scène inexistante et CGI
abominables). En même temps, ses défauts sont si nombreux que son
réalisateur fait malgré lui la publicité à son principal rival
évoqué plus haut. A aucun moment il ne parvient à faire de l'ombre
à la série de films réalisés par Anthony C. ferrante qui, alors,
s'en trouvent être surévalués en comparaison de cette daube dont
certains de ses plus fervents adeptes trouveront malheureusement de
quoi justifier l'existence.
En
parler, d'ailleurs, c'est déjà en faire l'apologie. L'aimer entrera
forcément dans la logique des amateurs du genre. Même en dessous
des plus mauvaises productions du genre, 5 Headed
Shark Attack
trouvera des oreilles et des yeux pour l'écouter, et pour le
contempler. L'une des grandes questions demeure dans l'appellation de
ce troisième volet qui, une fois de plus, fait table rase de ses
précédents interprètes (plus de Danny Trejo, snif!) et propose de
nouveaux acteurs et actrices qui n'ont pour les uns, que leur grande
gueule, et pour les autres, leurs poumons siliconés ! Pourquoi
donc avoir intitulé le film 5 Headed Shark
Attack
alors même que nous pouvions nous attendre à un 4
Headed Shark Attack entrant
dans la logique des deux précédents épisodes ? Pour la simple
raison qu'il faut toujours penser beaucoup plus loin, beaucoup plus
grand, et ici, par conséquent, toujours plus ridicule. Mais alors se
pose une autre question : pourquoi titrer le film 5
Headed Shark Attack
alors même que le requin invoqué ici n'est affuble que de trois
têtes ? Et bien parce qu'aussi insensé que cela puisse
paraître, voilà qu'au beau milieu du film, une cinquième tête
poussera au niveau de la queue de la bête, justifiant ainsi le titre
du long-métrage de Nico de Leon.
Intelligent,
non ? Mais parfaitement inutile puisqu'à part cela, 5
Headed Shark Attack n'apporte
rien de neuf au mythe des requins mutants. Le film de Nico de Leon
aurait même tendance à fragiliser la minuscule intégrité d'un
sous-genre qui dès ses origines avait de solides arguments pour se
casser la gueule. Amateurs de gros bras viriles, de pouffes en
bikinis, de CGI dégueulasses et d'absence d'histoire, bienvenus.
Dans le genre, on n'a pas fait pire. Prenez n'importe quel avatar
(Sand Shark
et ses requins nageant littéralement dans le sable, Jurassic
Shark
et son requin-dinosaure, Ghost Shark
et son requin... fantôme, oui, oui, ou encore Snow
Shark,
Sharktopuss,
Sharkenstein
dont je vous laisse deviner la forme d'hybridation), quel que soit
votre choix, il sera toujours éminemment plus judicieux que de
regarder ce navrant 5 Headed Shark Attack
qui, malgré tout, oui, conserve UN intérêt : il permettra aux
fans de vaquer à leurs occupations sans avoir à se soucier de
l'intrigue dont le scénario est de toute manière dépourvu. Ces
dames pourront donc continuer à comparer leur tenue entre elles, de
parler manucure et coiffure, tout comme ces messieurs pourront
échanger une bière tout en parlant du dernier résultat de leur
équipe de foot préférée...
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