Le 31 décembre au soir,
c'était soit se coltiner un public hétéroclite dont une partie
passerait probablement son temps sur son téléphone au lieu de
suivre les nouvelles aventures de Jake Sully et Neyriti (j'aime pas
les jeeeeeeeeeeeeeeeunes!), soit patienter quelques jours
supplémentaires que l'engouement s'amenuise (tu parles!) et choisir
un autre programme. Et pourquoi pas M3GAN
de Gerard Johnstone...? Surtout que le bonhomme n'est pas un débutant
et qu'il reste tout de même l'auteur d'un long-métrage réalisés
en 2014 intitulé Housebound...
Ouais, je sais, moi non plus je ne connais pas la chose. Bon, on va
quand même faire confiance à ce réalisateur que nous ne
connaissons ni d'Eve ni d'Adam. C'est jour de fête oui ou non... ?
À vrai dire, le Mega
CGR de
Narbonne ne nous a pas vraiment gâté en cette fin d'année 2022.
Pas de science-fiction à part le chef-d'o... (Oups ! J'ai rien
dit !) de James Cameron, des dessins animés à la pelle et
quelques comédies qui donnent autant envie d'aller les voir que de
se chopper un herpès sur le bord inférieur de la lèvre. Si l'on se
positionne du côté du décérébré auquel on peut proposer sans
cesse la même histoire d'épouvante ou de la néophyte qui ne se
jette corps et âme qu'une fois l'an dans le genre horrifique, tout
va bien, M3GAN
''passe
crème''. Pour les autres, ça va être un peu plus compliqué. Car
si le long-métrage de Gerard Johnstone empêche que l'on se tape
une sieste pour le prix d'une place de cinéma, question frissons,
dans mes souvenirs, ma douce et tendre moitié n'a sursauté qu'une
seule fois. Le temps d'un Jump
Scare, piège
dans lequel l'on tombe en général la première fois mais qui ne
nous surprend plus lorsque le réalisateur insiste sur ce procédé
usé jusqu'à la corde. D'emblée, le film de Gerard Johnstone
ressemble à ces dizaine, et peut-être même, centaines de
longs-métrages dans lesquels interviennent poupées,
''gardes-chiards'' ou enfants maléfiques. Chacun a à l'esprit une
œuvre ou une autre mettant en scène des ''créatures'' qui de base
devraient l'attendrir mais qui au final cherchent à lui glacer le
sang...
M3GAN fait
partie de cette catégorie de films d'horreur qui s'inscrivent dans
le quotidien de nombre de familles. Un genre qui a malheureusement
beaucoup de mal à se renouveler et que l'on réservera donc aux
nouveaux cinéphages ivres de lâcher quelques gouttes d'urine au
fond de leur caleçon. Pour les autres, si l'ennui n'est fort
heureusement pas le principal défaut du long-métrage, l’œuvre de
Gerard Johnstone s'inscrit également dans la grande famille du
cinéma de science-fiction dystopico-horrifique. Car si originalité
il y a, c'est dans la conception même de la poupée Megan dont le
numéro de modèle explique l'astuce qui se cache derrière le titre.
Dans le genre convenu, on a rarement vu mieux. Une gamine (scotchée
devant sa put*#@ de tablette) perd ses deux parents lors d'un grave
accident de voiture visible lors de la séquence d'introduction. Un
conseil : si vous ne voulez pas vous étouffer de rire en
mangeant votre pop-corn, attendez que l'accident ait eu lieu. Parce
que là, on a droit à un plan d'une laideur telle que n'importe quel
effet-spécial de la série Au-delà du réel :
L'aventure continue
paraîtra
d'une beauté comparable à ceux d'un certain Avatar
2 : la voie de l'eau
(mais j'ai rien dit, hein?). Après, rien que du très classique avec
une tante qui prend en charge la gamine sans pour autant avoir
vraiment envie de prendre le temps de s'en occuper. Une tante
(Allison Williams dans le rôle de la roboticienne Gemma) qui
travaille sur un projet de jouet révolutionnaire. Une poupée
parfaitement autonome et capable d'évoluer au contact de Cady
(Violet McGraw), la nièce de Gemma. Un lien indéfectible entre la
poupée et la gamine se crée, lequel va avoir de dramatiques
répercussions sur l'entourage de Cady et de sa tante Gemma...
James
Wan à l'écriture et Jason Blum à la production. Vous êtes
prévenus et surtout, vous avez le devoir de consulter la
filmographie des deux bonhommes pour comprendre qu'avec M3GAN,
c'est toute une notion du cinéma d'épouvante qui s'exprime avec ses
codes et des références qui sont toujours les mêmes. Volant un
plan au Robocop
de Paul Verhoeven au passage et même quelques séquences à d'autres
références de la science-fiction, le long-métrage de Gerard
Johnstone ne fait preuve d'aucune espèce d'originalité si ce n'est
justement l'aspect technologique du jouet que la tante met entre les
mains de sa nièce. Autant l'on appréciera le caractère ambigu du
procédé (Gemma semble d'abord moins intéressée par l'idée du
cadeau offert à sa nièce que d'utiliser cette dernière pour ses
recherches), autant le film fait preuve de si peu d'originalité que
l'on passe son temps à deviner ce qui ensuite va se dérouler à
l'écran. Mais le pire (ou le mieux pour les amateurs de nanars)
reste le dernier quart-d'heure environ lors duquel l'on a droit à
des postures de la part de la poupée sans doute très à la mode,
mais au fond, aussi, surtout agaçante, avec une Morgan qui se
contorsionne de manière sans doute stylisée mais en revanche tout à
fait invraisemblable. Là encore, Gerard Johnstone fait quelques
emprunts. On pense notamment au final du premier Terminator
de
James Cameron (les fans comprendront). M3GAN
est plaisant, sans plus, et s'adresse avant tout au jeune public qui,
lui seul, ressentira éventuellement quelques frissons. Pour les
autres, le film sera l'occasion de se poiler en toute discrétion.
Bref, un pur produit
Blumhouse Productions...
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