Depuis le temps que je
rêvais de découvrir ce giallo signé de l'italien Fernando Di Leo,
la déception est à la mesure de mon attente. En effet, si l'on excepte
l'une de ses traductions dans la langue de Molière, ce long-métrage
connu sous divers titres tels que La
Clinique sanglante, La Bestia uccide a sangue freddo,ou
bien Slaughter Hotel
possède une aura culte grâce à cet autre titre en français qu'est
Les Insatisfaites Poupées Érotiques du
Professeur Hichcock.
C'est sous cette appellation que je découvrais donc enfin ce giallo
italien mêlant meurtres et érotisme bon enfant dans une clinique
privée tenue par le Professeur du titre. Un vieil homme assisté par le
docteur Francis Clay sous les traits duquel se cache le charismatique
acteur allemand Klaus Kinski.
Tourné
en un peu moins de deux semaines, Les
Insatisfaites Poupées Érotiques du Professeur Hichcock
est typiquement le genre de film qui se résume à son seul titre.
Les poupées en questions, ce sont ces infirmières et ces patientes,
toutes incarnées par de jolis brins de femmes, dont l'actrice
anglaise Margaret Lee, l'italienne Rosalba Neri, ou encore la suisse
naturalisée française Monica Strebel. Au milieu de ce harem
s'éfeuillant avec une étonnante aisance tout au long du film, on
découvre un Klaus Kinski relativement sobre, et surtout très
classe.
Il
demeure dans Les Insatisfaites Poupées Érotiques
du Professeur Hichcock,
un climat assez particulier. Entre la musique composée à l'occasion
par Silvano Spadaccino et les nombreux bruitages qui viennent
émailler une œuvre censément sulfureuse, le film de Fernando Di
Leo ne repose en fait que sur peu de chose. Un homme en noir rode la
nuit dans les alentours de la clinique afin d'y perpétrer des
meurtres à l'arme blanche sur les infirmières et les patientes du
professeur. Comme dans tout bon (et tout mauvais) giallo qui se
respecte, celui-ci est masqué, et donc impossible à identifier
jusqu'à la résolution du mystère qui entoure la série de
meurtres. Le film est un prétexte fallacieux pour exhiber à l'écran des femmes dénudées. Certes très jolies, elles
n'empêchent cependant pas l'ennui de très vite s'installer. Car en
effet, l’œuvre se traîne, chaque scène durant un temps
interminable. Les patientes se caressent une fois seules dans leur
chambre. Leur porte étant généralement ouverte, la caméra de
Fernando Di Leo en profite pour jeter un œil à l'intérieur et nous
faire profiter du corps superbe de ses interprètes. Sauf que cela ne
suffit pas pour faire de ces Insatisfaites
Poupées Érotiques du Professeur Hichcock,
le film sulfureux auquel le spectateur aurait pu s'attendre.
La
version française a beau nous réserver l'exclusivité d'une scène
de saphisme, il est déjà trop tard pour changer d'avis sur ce film
pourtant considéré comme une œuvre culte. Les plus courageux
auront la surprise d'assister à la fin, à un bain de sang pourtant
malheureusement faussement gore. Le tueur, une fois découvert, est
en effet pris d'une crise de folie et décime une chambrée complète
de jeune femmes avant d'être abattu par la police. Quelle
déception ! Bien que n'étant pas vraiment proche du sujet,
mieux vaut s'intéresser au cas de La Casa della
Paura
réalisé par William L. Rose en 1973 (soit deux ans plus tard),
œuvre infiniment supérieure au film de Fernando Di Leo. Les
Insatisfaites Poupées Érotiques du Professeur Hichcock est
donc à réserver aux fans absolus de Gialli qui voudraient compléter
leur collection. Les autres passeront leur chemin...
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