Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 3 novembre 2018

Strike Commando : Section d'Assaut de Bruno Mattei (1987) - ★★★★★★★☆☆☆



En un autre lieu, dans d'autres circonstances, ça n'est pas quatre ou cinq étoiles que mériterait la plupart des longs-métrages signés de l'italien Bruno Mattei, mais sept ou huit. Ne serait-ce que pour prouver à celles et ceux pour qui il est le cinéaste le plus mauvais qu'ait engendré le septième art, je parle bien évidemment de ceux qui ne connaissent probablement pas, au hasard, James Nguyen et son improbable saga Birdemic, qu'ils ont tort. Mille fois tort. A n'en pas douter, il demeure dans la catégorie loin d'être honteuse qu'il a honorée de dizaines de longs-métrages, l'un des maîtres incontestés. Et il le prouvait à nouveau en 1987 avec le film de guerre Strike Commando : Section d'Assaut. Un moment de cinéma comme il en existe tant, mais à lui seul, le représentant d'un genre qui n'existe plus vraiment autrement qu'à travers des dizaines, des centaines, des milliers de DTV qui ne retrouvent jamais cette fraîcheur, cette spontanéité qui faisait la marque de fabrique d'un cinéaste dont l'oeuvre fut un peu trop rapidement enterrée. Heureusement, il est des êtres pour lui rendre hommage. A l'exemple de David Didelot et son ouvrage BRUNO MATTEI, Itinéraire Bis. Pas réellement fan de films de guerre à part lorsque le héros, un ancien combattant de retour au pays, 'retourne' une ville entière à cause d'un enc.... de shérif qui lui refusait une douche et un repas chaud (Rambo), ou lorsque son auteur propose une vision hallucinée et traumatisante d'un conflit bien réel (Requiem pour un Massacre), c'est après avoir été profondément marqué par l'ennui devant une œuvre dont j'attendais sans doute beaucoup trop (Troma's War) que Bruno Mattei m'est apparu comme le messie. Une dame blanche sévèrement burnée (car il en faut pour oser s'attaquer au monument Rambo ou à l'un de ses ersatz Portés Disparus) croisée non pas sur une route de campagne perdue mais dans le couloir menant aux chiottes de mon appartement.

C'est avec un appétit certain que je me lançais donc dans la projection de Strike Commando : Section d'Assaut que j'imaginais envoyer du lourd tandis qu'au moment très précis où démarrait le générique de début, David Didelot me corrigeait par messagerie qu'il envoyait en réalité du TRES lourd. Et effectivement, bien que commençant à être habitué au cinéma du grand spécialiste es nanars, j'étais loin de penser que le spectacle dépasserait mes espérances. Et en même temps, j'imagine qu'en m'exprimant ainsi, je donne l'impression que Bruno Mattei n'est qu'un prétexte servant à passer un pur moment de rigolade. Mais en réalité, cela va bien plus loin. Au delà des rires forcément irrépressibles que génèrent d'innombrables situations, le film de l'italien regorge de trouvailles non-sensesques relevant parfois du génie. En effet, il demeure impossible de parler de Strike Commando : Section d'Assaut sans évoquer les rapports qu'entretient le héros, le sergent Michael Ransom, avec le jeune Lao, l'un des gamins d'un village qui sera rasé par l'ennemi durant le conflit vietnamien. Des dialogues relevant de la friandise gourmande, sucrée, doublés dans des tons monocordes qui renforcent le grotesque de la situation. Bien sur, on n'y croit pas un seul instant, et lorsque meurt 'enfin' le gamin, comment ne pas être pétri de sentiments devant les larmes de crocodiles versées par ce vétéran de Ransom.

Bruno Mattei tente d'injecter une part d'émotion dans un film de guerre qui répète à intervalles réguliers des scènes d'action durant lesquelles, des vagues d'ennemis commandées par l’infâme Jakoda sont systématiquement dissoutes par le pendant italien de Stallone. Faut pas l’énerver Reb Brown, car dans la peau du sergent Ransom, le bonhomme impressionne. Mais, peut-être pas autant lorsque après avoir été anéanti par la mort de plusieurs villageois, on le voit sourire comme si le drame n'avait pas eu lieu, quelques secondes auparavant. On ne demandera pas au cinéma de Bruno Mattei, une quelconque logique. Le bonhomme y va avec le cœur, et c'est là, tout ce qu'on lui demande. Tourné aux Philippines comme plusieurs de ses longs-métrages, Strike Commando : Section d'Assaut s'offre la présence de l'acteur américain Christopher Connelly qui dans la peau du colonel Radek rappelle le personnage qu'incarnait Charles Napier dans Rambo 2 : la Mission. Il ne s'agit d'ailleurs pas du seul point de comparaison entre les deux films puisque Bruno Mattei s'octroie le privilège de piller dans l’œuvre de George P. Cosmatos en reprenant par exemple les fameuses séances de tortures, ici, sublimée par le jeu magnifique (mais défaillant) de Reb Brown. Vu dans sa version française, le film gagne sans doute encore davantage à être découvert dans la langue de Molière, les doubleurs faisant un travail de sape remarquable. Dialogues monotones et manque de conviction participent à l'aura d'un film qui mérite amplement ses galons de chef-d’œuvre du nanar. Allez, j'ose. Sept étoiles...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...