Trois ans avant l'immense
succès de son second long-métrage Bienvenue chez les Ch'tis
qui s'explique probablement en partie grâce à l'affluence
répétés des spectateurs originaires de la région à laquelle il
rendait hommage, l'acteur, humoriste, scénariste et réalisateur
Dany Boon réalisait en 2005 ce qui demeure sans doute comme sa
meilleure œuvre en tant que cinéaste. La Maison du Bonheur
ou
le rêve de bon nombre de locataires qui espèrent un jour devenir
propriétaires et pourquoi pas, quitter les artères surpeuplées de
Paris ou de toute autre grande ville française pour venir
s'installer dans un quartier à la périphérie de la capitale. C'est
ce rêve que décide d'accomplir le personnage incarné par
l'acteur-réalisateur qui s'offre le rôle de Charles Boulin, un
employé de la société Crédilem,
chargé de traquer les mauvais payeurs surendettés aux côtés de
son ami et collègue de travail Jacques Kurtz (savoureux Michel
Vuillermoz). Connu pour être radin, Charles veut prouver à son
épouse Anne (Michèle Laroque) qu'il est capable de lui offrir un
cadeau très coûteux pour leurs quinze ans de mariage.
Et
justement, c'est lors d'une visite chez un couple surendetté qu'il
tombe sur une agence immobilière tenue par un certain Jean-Pierre
Draquart. Là, l'agent immobilier lui propose une affaire à ne pas
manquer. Une magnifique maison à moins de quinze minutes de la
capitale. Lors de la visite, Charles constate que la demeure a besoin
de travaux. Mais l'agent immobilier lui affirme qu'ils ne
devraient pas lui coûter plus de 50 000 euros. Ajoutés aux 550 000
que Draquart lui réclame pour son achat, Charles demande à
réfléchir. C'est alors qu'intervient son ami Jacques qui rêve lui
aussi de posséder une jolie maison en dehors de la capitale...
La Maison du
Bonheur,
c'est le cauchemar d'un radin qui va accumuler les dettes et surtout
se retrouver avec sur les bras, une maison prenant des allures de
gouffre financier. Licencié, et incapable d'avouer à son épouse
qu'il n'a plus de travail et qu'il a déjà vendu leur appartement
afin de payer leur future maison qui pour le moment ressemble surtout
à une ruine, le personnage incarné par Dany Boon se retrouve pris à
la gorge. Entre un agent immobilier véreux, mais jubilatoire,
interprété par Daniel Prévost, l'ancien ami et nouvel ennemi du
héros somptueusement campé par Michel Vuillermoz, l'excellente
Michèle Laroque dans la peau de l'épouse, mais aussi et surtout,
deux pieds nickelés interprétés par Zinedine Soualem et Laurent
Gamelon, le héros Charles Boulin a de quoi se faire du soucis. Le
spectateur assiste médusé à une comédie forcément caricaturale
mais efficace en terme de gags puisque ceux-ci sont légions avec
quelques passages cultes comme la fameuse scène du regard salace
prêté au personnage de Mouloud Mami incarné par Zinedine Soualem.
L'un
des personnages importants de La Maison du
Bonheur,
c'est la demeure elle-même. Une bâtisse située à Maison-Laffitte
dans les Yvelines. Une magnifique ruine qui sera détruite à la
suite du tournage. On comprend mieux alors pourquoi Dany Boon s'est
employé à faire d'une demeure au départ plutôt accueillante
malgré les travaux nécessaires, une maison tombant littéralement
en morceaux. Généreux en matière de gags, le film de Dany Boon
multiplie en effet les moments de bravoure. Fuites de canalisation,
installation électrique défaillante, balustrade qui s'écroule sous
le pied de l'agent immobilier, ou explosion de gaz. Les personnages
également sont à la sources de nombreux fous rires. Entre un Daniel
Prévost fidèle à ceux qu'il a toujours su incarner sur grand
écran, un Michel Vuillermoz faux-cul, envieux et responsable du
licenciement de son 'ami'
Charles
Boulin, et bien évidemment Laurent Gamelon et Zinedine Soualem qui
campent un duo d'ouvriers-bras cassés qui génèrent plus de gravas
qu'ils n'assurent les travaux de
'la maison du bonheur'. En
bref, le premier long-métrage de Dany Boon est une réussite. Une
excellente comédie qui rempli très largement son contrat...
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