Allez, Philippe Clair, du
balais ! On passe aux choses 'sérieuses'.
Qui pourra prétendre le contraire puisqu'au générique de
Soldat Duroc, ça va être ta Fête
de Michel Gérard, nous retrouvons l'irrésistible Pierre Tornade ?
Oui, oui, le Capitaine Dumont de la célèbre et cultissime série de
trois longs-métrages La Septième Compagnie.
Si l'acteur français a perdu quelques galons en incarnant désormais
le sergent-chef Lapointe, il a par contre troqué son second-rôle
contre celui d'interprète principal. Sorti la même année que
On a Retrouvé la Septième Compagnie,
Soldat Duroc, ça va être ta Fête
situe son intrigue en 1944. Le soldat Bernard Duroc, c'est l'acteur
Régis Porte. Et parce que ce troufion s'exprime dans un allemand
impeccable, il est la cible du sergent John Lewis, un soldat
américain fraîchement débarqué en ville et qui désire avoir des
informations concernant les lieux.
Malheureusement
pour lui, Duroc a fait le mur afin de rejoindre sa bien-aimée Nicole
et se trouve être par conséquent introuvable. Commence alors un
périple en terre occupée par les allemands. Une escapades à la
tête de laquelle on retrouve le sergent John Lewis (incarné à
l'écran par l'acteur américain Robert Webber, notamment vu dans
Douze Hommes en Colère
de Sydney Lumet en 1957 ou Apportez-moi la Tête
d'Alfredo Garcia
de Sam Peckinpah en 1974), collé de près par Pierre Tornade dans la
peau du sergent-chef Lapointe donc. Un duo fort curieux
puisqu'opposant un américain fort peu engageant mais très courageux
à un français dont l'audace est loin d'être la première des
qualités.
Soldat Duroc, ça
va être ta Fête
s'inscrit à son tour dans la vague de comédies franchouillardes à
la mode dans les années soixante-dix, basant son récit autour du
thème de la Seconde Guerre Mondiale avec aussi peu de sérieux que
la trilogie réalisée par Robert Lamoureux entre 1973 et 1977, mais
avec très nettement moins de talent. Car en effet, si le
long-métrage réalisé par Michel Gérard (auquel on doit
également le fameux Les Vacanciers
daté de 1974 ou bien Retenez-moi... ou je fais
un malheur !)
se situe très largement au dessus des navets signés Philippe
Clair, le film est encore loin d'atteindre l'une des trois places du
podium. Moins lourds, les gags sont aussi et surtout moins nombreux.
Soldat Duroc, ça va être ta Fête
n'est pas drôle et d'ailleurs, on se demande si vraiment le cinéaste
cherche à faire rire les spectateurs. Heureusement que le scénario,
dont la teneur manque pourtant de punch, permet à ses interprètes
d'éviter de faire du sur-place.
Alors que les deux films de Philippe Clair précédemment chroniqués
furent l'occasion pour Richard Anconina de faire ses premières armes
au cinéma, c'est avec une certaine surprise que l'on découvre cette
fois-ci l'acteur Christophe Malavoy dans le rôle d'un soldat non
crédité au générique, et auquel Michel Gérard offre deux ou
trois répliques au début du film. L'occasion d'une toute première
apparition pour le futur interprète de David Aurphet dans
Péril en la Demeure de Michel Deville en 1984, ou de Gérard
dans Association de Malfaiteurs de Claude Zidi en 1987.
Outre Pierre Tornade et Christophe Malavoy, le film de Michel Gérard
est également l'occasion de retrouver des personnalités typiques de
ce genre bien particulier de la comédie française des années
soixante-dix : Roger Carel dans le rôle de l'officier allemand
Oberst Strumpf, Michel Galabru dans celui du boulanger, Philippe
Castelli en Colonel de l'armée française, ou encore Patrick Préjean
dans la peau d'un sergent. Un casting en or pour tout amateur de
bisserie française, mais un quasi-désastre pour les autres. Car
même si l'on a vu bien pire ailleurs, Soldat Duroc, ça va
être ta Fête demeure tout de même un sacré nanar. Pierre
Tornade n'y aura pas perdu que quelques galons, mais une partie du
'prestige' qu'il incarnait dans la saga de Robert Lamoureux...
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