Bad Taste en 1987. Meet the Feebles en
1989. Braindead en 1992. la trinité gore du cinéaste
néo-zélandais Peter Jackson. Et pour beaucoup de fans, amateurs de
films gore, trois œuvres cultes. Braindead, c'est pour beaucoup, et
dans le genre, la référence ultime. L'aboutissement du cinéaste
alors grand maître du genre. Du gore rigolo, pas sérieux du tout.
Qui tâche. Du sang, de la cervelle, des viscères et parfois même,
(glurp!) du vomi. Assez dégueu dans la forme. Alors que Peter
Jackson réalisait un premier long-métrage sur quatre années avec
un budget correspondant à environ 11 000 dollars américains
seulement, et un second avec la confortable somme de 750 000 dollars,
le budget s'enflammait en cette année 1992 qui vit naître l'ultime
film gore du néo-zélandais. Trois millions de dollars environ. Pour
un résultat qui ne surpasse pas tant que cela, ses deux premières
œuvres. Du moins, d'un point de vue visuel. Braindead
paraît très souvent amateur. Ce qui ne nuit évidemment pas au
charme qu'il revêt. Un gore potache, décomplexé, dont l'auteur
assume pleinement l'absurdité.
Un film très amusant, dégageant une
belle énergie, et relativement bien interprétée si l'on tient
compte du fait que le principal interprète (l'acteur néo-zélandais
Timothy Balme) n'interprétait là que son second
rôle au cinéma et qu'y fut imposée par un producteur
espagnol,l'actrice elle aussi espagnole, Diana Peñalver. La totalité
des personnages étant interprétés par des inconnus, le film pourra
paraître incommodant, voire dépaysant pour ceux qui ont besoin de
repères. Le gore, pour certains, ça n'est justement que cela :
du sang, du sang, et encore du sang. Et beaucoup d'humour. Mais il ne
faut pas oublier qu'à côté de ça, d'autres s'y sont essayé avec
beaucoup plus de sérieux. Citons le sinistre Death
Warmed up sorti en 1985 et réalisé
lui aussi par un néo-zélandais, le cinéaste David Blyth. Pas
vraiment bon, et plutôt morbide.
Un
film culte signifie forcément, des scènes cultes. Et Braindead
en est farci. De la scène dans le zoo où la chère (mais
étouffante) mère du héros se fait mordre par un singe-rat (!), en
passant par le repas entre zombies, et ce, jusqu'au massacre final à
la tondeuse à gazon, le film de Peter Jackson, est un feu d'artifice
dont la principale couleur est le rouge. Ses interprètes en prennent
plein la gueule, se vautrent dans des monceaux d'entrailles,
acceptent d'être aspergés par des centaines de litres de sang. Le
final, dantesque, sert à coup sûr de référence à l'amateur qui
voudrai convaincre n'importe qui que Braindead
vaut
le détour et demeure l'un des tous meilleurs films gore de
l'histoire du genre. Peter Jackson est un créatif. Il invente tout
un tas de situations follement originales. L'infirmière dont la
tête, quasiment tranchée tombe en arrière dès qu'elle a le
malheur de pencher la tête. La mère récalcitrante qui sous l'effet
d'un stimulant se transforme en une gigantesque et grotesque
créature. Le néo-zélandais a de l'imagination à revendre mais
sait également se resservir des vieilles recettes qu'il employa
plusieurs années auparavant. L'absorption de Lionel Cosgrove (le
héros et fils de la monstrueuses créature sous les traits de
laquelle se cache sa maman, Vera Cosgrove) par la créature cité
ci-dessus rappelle à peu de chose près la scène durant laquelle
Derek (Peter Jackson lui-même) disparaissait à l'intérieur de l'un
des envahisseurs de Bad
Ttaste avant
d'être accouché de manière fort sanglante.
Une
fois encore, le film est produit par la société de production
cinématographique no-zélandaise créée par... Peter Jackson
(encore lui!), WingNut
Films.
Une société qui malgré l'évolution du cinéaste dans sa carrière
de réalisateur existe toujours puisque WingNut
Films
a notamment produit jusqu'à sa dernière trilogie Le
Hobbit.
Difficile d'ailleurs d'imaginer que derrière cette dernière puisse
se cacher un auteur qui signa des films gore. On sent pourtant déjà
la maîtrise de cet auteur à l'imaginaire débridé. Dès Bad
Taste,
on sentait pointer le génie d'un homme qui n'avait finalement besoin
de rien d'autre que de moyens financiers pour mettre en œuvres des
projets aussi pharaoniques que les deux trilogies adaptées des
écrits du romancier britannique J. R. R. Tolkien. On a donc
forcément hâte de le voir réaliser le prochain Tintin dont la
production est déjà prévue maintenant, depuis quelques années...
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