Il est 03h15 lorsque Ed
constate que Eve, son épouse, n'est pas rentrée de son travail la
veille au soir. Il patiente. Une heure, deux, puis téléphone à la
police qui lui propose de passer chez lui. Mais Ed refuse prétextant
qu'il lui arrive très souvent de s'inquiéter pour rien. Il
téléphone à deux amies d'Eve mais ni l'une ni l'autre ne l' vue
dernièrement. Les jours passent et Ed reste sans nouvelles de sa
femme. Il reçoit la visite de George Simian, professeur d'éducation
physique qui travaille dans la même université qu'Ed lui-même, et
qui l'accuse d'être responsable de l disparition d'Eve. De même que
celle de Sadie, jeune étudiante, et véritable admiratrice des
écrits d'Ed.
Les canalisations de la
salle de bain de l'appartement d'Ed sont bouchées. La baignoire et
les toilettes débordent régulièrement. Dans la cave ça nest pas
mieux : les tuyauteries fuient et une flaque d'eau ne cesse de
grandir au sol. L'inspecteur Derm vient continuellement lui rendre
visite afin de le tenir au courant de l'enquête sur la dispaition
d'Eve et en profite pour fouiller les affaires de celle-ci. Il y
trouve un journal intime dont Ed n'avait pas connaissance et dans
lequel elle consigne tout ce qu'elle éprouve. En le parcourant, Ed
apprend que sa femme est enceinte et qu'elle entretient une relation
avec George Simian.
Petit à petit, Ed sombre
dans la folie. Insomniaque, croit entendre des bruits venant de la
pièce dans laquelle jouait du piano son épouse. Il trouve même un
doigt sous un meuble dont il tente de se débarrasser en le jetant
dans les toilettes. Mais en vain. L'appartement semble mue d'une
force qui lui est propre. Les canalisations grincent et des fissures
naissent sur différents murs. Ed reçoit la visite d'un psychiatre
qui lui prescrit des somnifères plus puissants encore que ceux qu'il
prend. L'univers d''Ed bascule alors totalement...
A mesure que semble
pendre forme un scénario jusqu'ici parfaitement opaque, l'univers du
personnage campé par l'impeccable Jeff Daniels s'assombrit au rythme
de sa descente aux enfers. L'intrigue paraît parfois tellement
surréaliste que l'on finit par douter de chaque personnage. De
l'inspecteur à la voix un peu trop douce et au comportement éloigné
de celui des flics qui ne se privent habituellement pas de leur
statut pour bousculer les suspects, à la jeune étudiante (Emily
Bergl), troublante, mystérieuse et un peu trop collante. Le
réalisateur Michael Walker entretient si bien le suspens que l'on
reste littéralement scotché dans son fauteuil en attendant la
délivrance.
Car si certains détails
mènent en réalité directement à la solution, on éprouve parfois
des doutes devant le cheminement du scénario parfois baigné d'une
ambiance surréaliste.
Première œuvre de
Michael Walker, Insomnies est une parfaite réussite et malgré
la maigreur des situations (qui se concentre sur l'unique appartement
du héros), c'est peut-être de ce choix dans l’exiguïté des
décors que naît cette oppression terrible que l'on ressent parfois.
Le film prouve qu'une bonne idée, des interprètes aux reins solides
et une belle mise en scène peuvent pallier à un petit budget.
Insomnies est ainsi un
véritable voyage dans l'inconscient d'un homme torturé par le
remord qui dans certains détails, rappelle l'univers de David
Lynch...
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