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samedi 19 octobre 2013

Le Charme Discret De La Bourgeoisie de Luis Buñuel (1972)



Don Rafael Dacosta, Florence, François Thevenot ainsi que son épouse Simone se rendent à un dîner organisé par leurs amis Henri et Alice Sénechal. Cette dernière, visiblement surprise de recevoir le soir-même ses amis à dîner alors qu'elle est certaine qu'il était prévu pour le lendemain. Henri est en déplacement mais Alice propose à ses amis de rester malgré tout. C'est finalement François qui propose à tout ce petit monde d'aller dîner dans un restaurant.

Lorsque le groupe arrive devant une auberge bien connue de François, ils sont accueillis d'une bien étrange façon. Une fois à table, ils passent les commandes mais des pleurs aiguisent la curiosité de Simone qui se lève alors de table et se dirige vers une pièce attenante à la salle de restaurant. Une jeune femme y pleure bruyamment tandis que trois ou quatre autrs personnes veillent un mort : le propriétaire du restaurant lui-même, mort dans la journée !

Quelque peu troublés, les cinq amis décident finalement de quitter les lieux sans consommer, Alice bien décidée à se faire raccompagner par Don Rafael Dacosta. Finalement les amis conviennent d'un nouveau rendez-vous. Ce sera pour le samedi midi suivant.

Mais lorsque Don Rafael Dacosta, Florence et le couple Thevenot sonne à la porte, ils sont accueillis par la domestique des Sénechal. Ces derniers ont présents cette fois-ci mais se font désirer. En effet, Alice et Henri quittent leur grande demeure en cachette et se réfugient dans le jardin afin d'y faire l'amour tandis que leurs invités commencent à s'impatienter...

Se déroulant tout d'abord à la manière d'un Claude Chabrol pratiquant l'art subtil dont il était friand (égratigner la bourgeoisie), le film de Luis Buñuel vire très vite à la farce surréaliste. Soit, une intrigue sans but véritable et parsemée de scènes incongrues qui sortent du contexte ordinaire.

Le corps militaire est au centre de ces visions presque fugaces qui n'ont jamais aucun rapport avec l'intrigue (quasi-inexistante) du départ. Un jeune lieutenant raconte une triste histoire vécue du temps de son enfance. Une vision étrange qui le montre en train d'obéir au fantôme de sa défunte mère qui lui demande d'empoisonner le lait que son beau-père a l'habitude de prendre chaque soir avant de s'endormir. Les héros du film croiseront également la route d'un sergent qui racontera un rêve ayant lui aussi pour principal événement, la présence d'un fantôme. Un colonel proposera d'accueillir le sextuor de bourgeois pour un repas qui, selon le rêve d'Henri, aura des allures de pièce de théâtre avant de prendre une forme réaliste elle-même issue d'un rêve fait par François.

Le Charme Discret De La Bourgeoisie est donc, on l'aura compris, une œuvre curieuse, pas aussi provocante et cynique qu'on aurait pu croire. Le fil conducteur de cette histoire qui n'en n'est pas vraiment une, ce sont ces actrices et ces acteurs qui dans le rôles de bourgeois insouciants mènent une existence médiocre. L'alcoolique Florence (Bulle Ogier) qui ne jure que par le dry-martini, Don Rafael Dacosta, François et Henri (Fernando Rey, Paul Frankeur et Jean-Pierre Cassel) qui profitent du statut diplomatique du premier pour faire du trafic de drogue. François, encore lui, et Alice (Stephane Audran) qui font l'amour, qu'elle que soit la situation, au détriment de leurs invités. Et enfin Simone, dont la piètre opinion des petites gens donne une piètre façade de la bourgeoisie.

Le Charme Discret De La Bourgeoisie est donc une œuvre surréaliste plutôt bien interprétée. Il lui manque le piquant qui aurait fait d'elle une grande œuvre. Mais Luis Buñuel semble hésiter. On sent son désir d'égratigner mais paraît ne pas oser blesser ceux dont il dessine des contours irréguliers. Et c'est bien dommage...

1 commentaire:

  1. Tiens, ça me fait penser que je l'ai toujours pas vu {acquis depuis 2005 pourtant !}

    Par contre, j'ai vu récemment Cet obscur objet du désir, ben... c'est hyper chiant comme film !

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